
De la fumée s'élève de l'hôpital Soroka de Beersheva, dans le sud d'Israël, après une attaque de missiles iraniens, le 19 juin 2025 ( AFP / John Wessels )
Israël a affirmé jeudi que toute aide serait "bienvenue" pour venir à bout du programme nucléaire iranien, au moment où le président américain Donald Trump annonçait qu'il prendrait une décision durant "les deux prochaines semaines" sur une éventuelle intervention des Etats-Unis.
Israël avait plus tôt menacé le guide suprême iranien Ali Khamenei en déclarant qu'il ne pouvait "être autorisé à continuer d'exister", après un tir de missile qui a touché le plus grand hôpital du sud du pays.
Affirmant que l'Iran était sur le point de se doter de la bombe atomique, Israël a lancé le 13 juin une attaque aérienne massive contre la République islamique, qui a déclenché la riposte iranienne.
L'Iran de son côté dément vouloir fabriquer l'arme atomique mais défend son droit à développer un programme nucléaire civil.
Donald Trump a ces derniers jours entretenu le doute sur une éventuelle entrée en guerre des Etats-Unis aux côtés d'Israël.

Des médecins évacuent un patient d'un bâtiment de l'hôpital Soroka à Beersheva, dans le sud d'Israël, après une attaque de missiles iraniens, le 19 juin 2025 ( AFP / JOHN WESSELS )
"Compte-tenu du fait qu'il y a une possibilité substantielle de négociations éventuelles avec l'Iran dans le futur proche, je prendrai ma décision sur le fait d'y aller ou non au cours des deux prochaines semaines", a-t-il déclaré jeudi.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé que "toute aide est la bienvenue" même si Israël a la capacité de "frapper toutes les installations nucléaires iraniennes".
"J'ai dit qu'on allait changer la face du Moyen-Orient et maintenant je dis: nous changeons la face du monde", a-t-il déclaré dans un entretien avec la télévision publique. "Nous sommes en route vers une victoire géante", a-t-il ajouté.
- "Menaces existentielles" -
Sept jours après le début de la guerre, Israël a détruit "plus de la moitié" des lanceurs de missiles iraniens, a-t-il dit, répétant que Téhéran constituait pour son pays "deux menaces existentielles, le nucléaire et les missiles balistiques".

Un pompier éteint un incendie à l'hôpital Soroka de Beersheva, dans le sud d'Israël, à la suite d'une attaque de missiles iraniens, le 19 juin 2025 ( AFP / MAYA LEVIN )
Donald Trump avait affirmé mercredi que l'Iran était entré en contact avec les Etats-Unis pour négocier, ce que Téhéran a démenti. Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, doit néanmoins rencontrer vendredi à Genève ses homologues allemand, français et britannique.
Jeudi, un missile iranien a touché l'hôpital Soroka de Beersheva, dans le sud d'Israël, faisant d'énormes dégâts.
Le bâtiment directement touché, évacué il y a quelques jours, "était vide", a indiqué son directeur, Shlomi Codish, en faisant état de 40 blessés dans d'autres bâtiments.
Benjamin Netanyahu a promis de faire "payer un prix lourd aux tyrans" après cette attaque.
Son ministre de la Défense, Israël Katz, a de son côté menacé Ali Khamenei, qui "considère la destruction d'Israël comme un objectif". "Un tel homme ne peut être autorisé à continuer d'exister", a-t-il déclaré.

Funérailles de deux secouristes iraniens tués dans une frappe israélienne à Téhéran. Photo distribuée par le Croissant-Rouge iranien le 19 juin 2025 ( Iranian Red Crescent / - )
Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, ont affirmé que "le centre de commandement et de renseignement du régime, situé près d'un hôpital", avait été pris pour cible.
Ailleurs en Israël, les secours ont fait état jeudi de 47 blessés après des tirs de missiles.
"Quelques instants auparavant, des gens étaient assis ici, espérant que la catastrophe ne les frapperait pas. Ils ont été touchés de plein fouet. Leurs voitures sont détruites. Leurs maisons se sont effondrées. Des gens sont grièvement blessés", a témoigné Yaakov Seligman, un secouriste arrivé sur les lieux d'une frappe à Holon, près de Tel-Aviv.
- "Les gens paniquent" -
En Iran, de nombreuses frappes ont visé Téhéran depuis une semaine. Jeudi soir, les médias ont annoncé que la défense aérienne "faisait face à des cibles hostiles" au-dessus de la capitale.

Destructions dans le bâtiment de la Radio-télévision iranienne à Téhéran après avoir été frappé il y a quelques jours par un raid israélien, le 19 juin 2025 ( AFP / - )
"Nous avons eu la guerre avant, mais celle-ci est terrible parce qu'elle est imprévisible et très brutale", a raconté à l'AFP une pharmacienne iranienne de 50 ans arrivée à la frontière turque.
"Les gens paniquent vraiment. Hier, l'internet s'est arrêté et deux grandes banques ont été piratées, si bien que les gens n'ont pas pu accéder à leur argent. Et il n'y a même pas assez de nourriture", a-t-elle affirmé.
Les frappes israéliennes ont fait au moins 224 morts en Iran, selon un bilan officiel. En Israël, les tirs de missiles et de drones iraniens ont fait 25 morts, parmi lesquels une Ukrainienne tuée dimanche et dont le corps a été retrouvé jeudi.
Jeudi, l'armée israélienne a dit avoir frappé des dizaines de sites en Iran, dont un "réacteur nucléaire inachevé" à Arak et "un site de développement d'armes nucléaires à Natanz", dans le centre du pays.
L'Iran a confirmé l'attaque sur Arak.
L'armée israélienne a également annoncé avoir visé dans l'ouest du pays plusieurs sites de lancement de missiles, après avoir repéré "des tentatives des forces de sécurité" iraniennes de "réhabiliter" des sites déjà frappés.
Ali Khamenei avait proclamé mercredi que son pays ne se rendrait "jamais" et averti les Etats-Unis qu'une intervention dans la guerre conduirait à des "dommages irréparables".

Des Israéliens descendent dans un abri, à Haïfa, dans le nord d'Israël, le 19 juin 2025 ( AFP / Jalaa MAREY )
La Russie a mis en garde jeudi Washington contre toute "intervention militaire" qui aurait des "conséquences négatives imprévisibles".
Les Etats-Unis, qui ont déployé leur porte-avions Nimitz vers le Moyen-Orient, sont les seuls à détenir la bombe GBU-57, unique arme susceptible d'atteindre le coeur profondément enfoui du programme nucléaire iranien, dans l'usine d'enrichissement de Fordo, au sud de Téhéran.

Infographie montrant les caractéristiques de la puissante bombe anti-bunker américaine GBU-57, la seule à même de détruire des installations profondément enfouies ( AFP / Ioana PLESEA )
Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a affirmé mercredi que l'AIEA "n'est pas en capacité de dire qu'il existe (de la part de l'Iran) un effort direct vers la fabrication d'une arme nucléaire".
Israël maintient l'ambiguïté sur sa propre possession de l'arme atomique mais détient 90 ogives nucléaires, selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).
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