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Un ex-chiraquien social aux manettes des retraites
information fournie par Reuters 03/09/2019 à 18:32

UN EX-CHIRAQUIEN SOCIAL AUX MANETTES DES RETRAITES

UN EX-CHIRAQUIEN SOCIAL AUX MANETTES DES RETRAITES

par Caroline Pailliez

PARIS (Reuters) - Jean-Paul Delevoye, soutien de la première heure d'Emmanuel Macron, pourra, grâce à son entrée au gouvernement, défendre devant le Parlement la délicate réforme des retraites dont il mène depuis 18 mois les concertations.

Il devrait participer au séminaire gouvernemental qui doit se tenir mercredi et assister, comme prévu, aux rencontres bilatérales de jeudi et vendredi entre les partenaires sociaux et le Premier ministre pour la mise en place d'un régime universel en points, remplaçant les 42 régimes existants.

La nomination de cet ancien ministre de Jacques Chirac ajoute à l'image d'ouverture qu'entend donner un gouvernement échaudé par la crise des "Gilets jaunes", dont Emmanuel Macron a mis plus de six mois à apaiser, du moins temporairement.

Médiateur de la République (aujourd'hui devenu Défenseur des droits) de 2004 à 2011, puis président du Conseil économique social et environnemental (CESE) de 2010 à 2015, Jean-Paul Delevoye est considéré dans le milieu social comme "un homme de dialogue" qui "recherche le consensus".

"C'est lui qui connaît le mieux le sujet. Ça fait 18 mois qu'il concerte avec les organisations syndicales. Moi je préfère discuter avec les gens qui connaissent très très bien le sujet", a dit le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, sur RMC.

Pour le secrétaire confédéral de Force ouvrière (FO), Philippe Pihet, il va falloir qu'il fasse preuve de "beaucoup de pédagogie et de souplesse".

Même si le Haut commissaire à la réforme des retraites s'est montré à l'écoute, il n'a jamais abordé les "sujets qui fâchent", dit-il à Reuters, ce qui explique que le syndicat ait quitté la table des concertations en avril dernier.

Maire de Bapaume (Pas-de-Calais) de 1982 à 2014, avec une interruption de deux ans, député du Pas-de-Calais de 1986 à 1988 puis sénateur de ce même département de 1992 à 2002, cet ancien négociant en aliments pour bétails est nommé ministre de 2002 à 2004 pour porter la réforme de l'ENA et celle de la retraite des fonctionnaires.

L'AILE GAUCHE DES MARCHEURS CONQUISE

Il s'était auparavant fait connaître du grand public en disputant en 1999 sans succès la présidence du RPR à une candidate plus libérale, Michèle Alliot-Marie.

Peu attaché aux étiquettes, il soutient un candidat socialiste pour lui succéder aux élections municipales de 2014, ce qui lui vaut une exclusion de l'UMP.

Il rallie Emmanuel Macron en 2016 lorsque qu'Alain Juppé perd les primaires de la droite et prend la présidence de la Commission nationale d'investiture (CNI) chargée de sélectionner les candidats du parti En marche aux élections législatives.

"Cette nomination est une très bonne nouvelle pour la majorité", a dit à Reuters le député La République en marche (LaRem) Aurélien Taché. "Beaucoup d'entre nous savent quelque part que nous lui devons notre investiture. Comment voulez-vous ne pas faire confiance à quelqu'un qui lui-même vous a fait confiance?"

Cette nomination permet également de rassurer l'aile gauche de la majorité présidentielle, à laquelle appartient le député, peu enthousiaste à l'idée de décaler l'âge légal de départ à la retraite, aujourd'hui fixé à 62 ans.

Jean-Paul Delevoye a menacé en avril dernier de démissionner lorsque certains ministres ont ouvert la porte à une modification de cette borne symbolique, ce qui aurait représenté une rupture par rapport à une promesse de campagne d'Emmanuel Macron.

"Jean-Paul Delevoye a défendu (l'option) qui, pour une large part de la majorité, était la seule possible", a dit Aurélien Taché.

Le Haut commissaire doit maintenant convaincre sur le long terme. Ses propositions dévoilées à la mi-juillet, ont reçu un accueil favorable du Medef, mais mitigé de la CFDT et hostile de la CGT et de FO. Une concertation citoyenne qui pourrait s'étaler sur un an doit encore s'ouvrir.

Emmanuel Macron a ainsi semblé désavouer fin août un volet central de ses propositions, l'instauration d'un âge pivot à 64 ans pour le départ à la retraite sans décote, le président disant lui préférer la piste de la durée de cotisation.

(édité par Yves Clarisse)

1 commentaire

  • 03 septembre 19:20

    Les zélus de la poulitique .Des klown professionnel..Et ,ils gagnent bien ...


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