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Un drapeau américain à l'envers jette le doute sur l'impartialité de la Cour suprême
information fournie par AFP 17/05/2024 à 22:34

De gauche à droite le président de la Cour suprême américaine, John Roberts et les juges Clarence Thomas et Samuel Alito, lors d'une cérémonie privée à la mémoire de leur ex-collègue décédée Sandra Day O'Connor, à Washington le 18 décembre 2023 ( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / POOL )

De gauche à droite le président de la Cour suprême américaine, John Roberts et les juges Clarence Thomas et Samuel Alito, lors d'une cérémonie privée à la mémoire de leur ex-collègue décédée Sandra Day O'Connor, à Washington le 18 décembre 2023 ( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / POOL )

Un drapeau américain hissé à l'envers : ce symbole trumpiste photographié en 2021 au domicile d'un juge de la Cour suprême ravive les soupçons de partialité entourant l'institution au moment où un pays divisé attend sa décision sur l'immunité pénale invoquée par l'ex-président.

Plusieurs élus démocrates ont appelé vendredi ce magistrat très conservateur, Samuel Alito, à se récuser de tout dossier lié au scrutin de 2020 ou à l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021. En particulier celui sur l'immunité pénale revendiquée par Donald Trump dans la procédure fédérale à son encontre pour tentatives d'inverser illégalement les résultats de la présidentielle de 2020.

Les neuf juges de la Cour suprême ont paru en avril hermétiques aux arguments en faveur d'une immunité pénale absolue pour un ex-président, mais la date aussi bien que la formulation de leur décision pourrait définitivement compromettre la tenue du procès de Donald Trump avant l'élection de novembre.

Le New York Times a révélé jeudi soir qu'en janvier 2021, pendant plusieurs jours avant l'investiture du président démocrate Joe Biden, un drapeau américain à l'envers avait été hissé devant la maison de Samuel Alito, en banlieue de Washington.

A l'origine un signal de détresse dans l'armée, ce geste est devenu un signe de protestation politique et exprimait à l'époque une adhésion aux affirmations du président républicain sortant que l'élection lui aurait été "volée".

Dans une réponse par courrier électronique au quotidien, Samuel Alito affirme n'avoir "été en rien impliqué dans le hissage du drapeau" à son domicile, évoquant une "brève" initiative de son épouse en réaction à un affichage "insultant dans le jardin d'un voisin".

Ce magistrat de 74 ans, considéré comme l'un des plus à droite de la Cour suprême, est notamment connu pour avoir rédigé en 2022 pour la majorité conservatrice l'arrêt retentissant qui a supprimé la protection fédérale du droit à l'avortement.

- "Couler la Cour suprême" -

L'influent sénateur démocrate Dick Durbin, chef de la commission judiciaire, a affirmé que ce drapeau à l'envers "créait une apparence de parti pris".

"La Cour se trouve dans une crise éthique dont elle est la seule responsable et le juge Alito et ses collègues devraient faire tout ce qui est en leur pouvoir pour regagner la confiance publique", affirme-t-il dans un communiqué.

"Ce type de comportement est en train de couler la Cour suprême", s'est également inquiété sur la chaîne MSNBC un autre sénateur démocrate, Richard Blumenthal.

Des opposants à l'ex-président américain Donald Trump manifestent devant la Cour suprême des Etats-Unis, à Washington, le 25 avril 2024 ( AFP / Mandel NGAN )

Des opposants à l'ex-président américain Donald Trump manifestent devant la Cour suprême des Etats-Unis, à Washington, le 25 avril 2024 ( AFP / Mandel NGAN )

"La crédibilité de la Cour est en train de s'effondrer", a-t-il déploré, appelant le président de cette juridiction, John Roberts, à contraindre le juge Alito et son collègue Clarence Thomas à se récuser des affaires concernant Donald Trump.

Clarence Thomas, 75 ans, a jusqu'à présent ignoré les appels à se récuser en raison de l'implication de son épouse dans la campagne de contestation des résultats de la dernière élection présidentielle.

"Le président considère le drapeau américain comme sacré", a déclaré vendredi la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, ajoutant qu'il appartenait à la Cour de déterminer si le juge Alito devait se récuser.

La popularité et la confiance dans cette institution cruciale de la démocratie américaine ont sombré, notamment en raison du renversement par la majorité conservatrice de piliers de la société libérale américaine des années 1960-1970, sur l'avortement en juin 2022.

Un sondage publié en février par la faculté de droit de Marquette fait état d'un niveau d'approbation de 40 % pour l'action de la Cour, contre 60 % de désapprobation. Depuis le plus bas historique de 38 % en juillet 2022, les opinions favorables ne sont jamais remontées au-dessus du 47 %, alors qu'elles étaient majoritaires jusqu'en mars 2022, selon cette étude.

Les juges Thomas et Alito ont aussi été vilipendés pour avoir accepté les largesses de milliardaires républicains, y compris sous la forme de voyages ou de séjours.

Lors d'une conférence la semaine dernière en Alabama (sud), Clarence Thomas s'est rebiffé contre la "méchanceté" et les "mensonges" dont sa famille a été selon lui victime dans le microcosme de Washington.

Sous pression, la Cour suprême a adopté en novembre un code de conduite, sans faire taire les critiques en raison de l'absence de tout mécanisme de sanction ou d'application.

4 commentaires

  • 18 mai 08:28

    en plus c est une nomination a vie


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