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Schnabel (BCE) juge "improbable" une nouvelle hausse de taux vu le recul de l'inflation
information fournie par Reuters 05/12/2023 à 11:30

Isabel Schnabel, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, lors du 29e Congrès bancaire européen de Francfort

Isabel Schnabel, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, lors du 29e Congrès bancaire européen de Francfort

La Banque centrale européenne (BCE) peut écarter de nouvelles hausses de taux compte tenu de la chute "remarquable" de l'inflation, et les responsables de politique monétaire ne devraient pas donner comme cadrage que les taux resteront stables après mi-2024, a déclaré Isabel Schnabel, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, à Reuters.

Ces commentaires sont un véritable changement de pied pour Isabel Schnabel, considérée comme la voix la plus influente des "faucons" plaidant pour une politique monétaire plus restrictive, et qui ont porté les taux de la BCE à leur plus haut niveau historique.

L'inflation dans la zone euro a chuté à 2,4% le mois dernier, alors qu'elle était supérieure à 10% un an plus tôt, et l'objectif de 2% de la BCE est désormais atteignable. Les risques, évoqués par certains responsables de politique monétaire, que l'inflation demeure persistante pendant les deux prochaines années, semblent désormais exagérés.

Isabel Schnabel, qui avait souligné il y a à peine un mois que de nouvelles hausses de taux pourraient avoir lieu, le "dernier kilomètre" de la lutte contre l'inflation étant le plus difficile, a déclaré que les trois derniers indicateurs d'inflation en repli lui avaient fait changer d'avis.

"Lorsque les faits changent, je change d'avis", a déclaré Isabel Schnabel lors d'une interview, reprenant une boutade souvent attribuée à John Maynard Keynes, et ajoutant que "le dernier chiffre de l'inflation a rendu une nouvelle hausse des taux d'intérêt plutôt improbable".

Isabel Schnabel a également mis en garde contre un cadrage trop prospectif, compte tenu de l'évolution rapide des chiffres de l'inflation et qui surprennent les responsables de politique monétaire, à la baisse comme à la hausse.

Christine Lagarde, présidente de la BCE, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, et Yannis Stournaras, gouverneur de la Banque de Grèce, ont tous déclaré que les taux resteraient stables les "quelques" trimestres à venir, même si les marchés prévoient une baisse des taux au début du printemps.

"Nous avons été surpris à de nombreuses reprises à la hausse comme à la baisse", a déclaré Isabel Schnabel. "Nous devrions donc être prudents lorsque nous faisons des déclarations sur quelque chose qui se produira dans six mois".

L'Allemande Isabel Schnabel est la première des faucons de la BCE à avoir changé de point de vue. Joachim Nagel, chef de la Bundesbank, avait déclaré que les données de novembre ne l'avaient pas fait changer d'avis et qu'une hausse des taux restait possible.

PRUDENCE

Les marchés de swaps prévoient plus de cinq réductions du taux directeur de la BCE en 2024, la première étant attendue dès le mois de mars.

"Les banques centrales sont plus prudentes et je dirais qu'elles doivent l'être", a déclaré Isabel Schnabel. "Après plus de deux ans d'inflation supérieure à l'objectif, nous devons nous montrer prudents".

La baisse plus rapide que prévu de l'inflation sous-jacente, qui exclut les prix volatils des denrées alimentaires et de l'énergie, est à l'origine de cet optimisme prudent.

"C'est tout à fait remarquable", a déclaré Isabel Schnabel. "Les chiffres récents de l'inflation m'ont conforté dans l'idée que nous pourrons revenir à 2% au plus tard en 2025".

Mais la lutte contre l'inflation n'est pas encore gagnée, a-t-elle ajouté, et des progrès sont encore nécessaires sur l'inflation sous-jacente et la croissance des salaires. La BCE attend également la confirmation que les marges bénéficiaires des entreprises continuent de reculer.

Une reprise de l'inflation est attendue, a averti Isabel Schnabel, car certaines subventions budgétaires vont expirer, tandis que les effets de base sur les prix de l'énergie vont s'estomper.

"Nous ne devons pas crier victoire sur l'inflation prématurément", a-t-elle déclaré. "Nous sommes sur la bonne voie, mais nous devons rester vigilants".

Isabel Schnabel a déclaré que le ralentissement de la croissance, liée à la politique monétaire plus restrictive, contribuait à la lutte contre l'inflation, mais qu'une récession profonde ou prolongée était peu probable au regard des résultats des dernières enquêtes d'activité.

Interrogée sur un arrêt anticipé des réinvestissements du Programme d'achats d'urgence face à la pandémie (PEPP) de la BCE, qui totalise 1.700 milliards d'euros, Isabel Schnabel a rappelé que les volumes de réinvestissements étaient faibles et que les marchés anticipaient leur arrêt à terme, de sorte que la décision n'était "pas si importante".

Les rendements européens ont salué les déclarations de la membre du conseil des gouverneurs.

A 08h55 GMT, le rendement du dix ans allemand chutait de quatre points de base à 2,308%, tandis que celui du taux à deux ans cédait 4,5 pb à 2,634%.

(Reportage Balazs Koranyi, version française Corentin Chappron, édité par Blandine Hénault)

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