par Krisztina Than et Luiza Ilie
Le candidat d'extrême droite George Simion pourrait remporter dimanche l'élection présidentielle en Roumanie, ce qui pourrait affecter les relations avec l'Unions européenne (UE).
George Simion, qui fait campagne sur le thème "Make Romania Great Again" et se dit "trumpiste", s'oppose à l'aide militaire à l'Ukraine et critique ouvertement les dirigeants de l'UE.
Les sondages le donnent en tête des intentions de vote pour le second tour de l'élection présidentielle, qui l'oppose au candidat centriste Nicusor Dan, actuel maire de Bucarest.
Une victoire de George Simion pourrait déstabiliser la Roumanie, pays membre de l'Otan et de l'UE, et avoir des répercussions au sein du bloc, estiment des diplomates et des experts.
"L'élection de George Simion marquerait un changement radical dans la politique roumaine, créant des risques significatifs pour la stabilité nationale, les relations entre Bucarest et Bruxelles et l'unité de l'UE en ce qui concerne l'Ukraine", a déclaré Mujtaba Rahman, directeur général pour l'Europe au sein du cabinet de conseil Eurasia Group.
Une victoire de George Simion renforcerait également la cohorte des dirigeants eurosceptiques au sein de l'UE.
"RÉCIT COMMUN"
Lors d'un débat télévisé organisé la semaine dernière, George Simion a salué le Premier ministre hongrois Viktor Orban.
"Je respecte le président du Fidesz et Premier ministre hongrois Viktor Orban, car bon nombre de ses politiques seront également des politiques d'Etat en Roumanie. L'heure est venue pour une Europe des nations chrétiennes", a dit George Simion.
Il a également apporté son soutien à Karol Nawrocki, candidat à l'élection présidentielle polonaise soutenu par les conservateurs du Parti droit et justice (PiS).
Lors d'un déplacement en Pologne mardi pour assister à un rassemblement organisé par Karol Nawrocki, George Simion a déclaré à la foule que le président américain Donald Trump était un "symbole de liberté".
Les questions de l'immigration et du coût de la vie se sont révélées cruciales pour les électeurs roumains.
Florin, un électeur de Bucarest âgé de 47 ans a déclaré qu'il voterait pour George Simion dimanche et qu'il espérait que ce dernier "ferme les frontières et restaure l'économie roumaine, si cela est encore possible".
"Pour ceux d'entre nous qui étaient là en 1989, durant la révolution - j'avais 13 ans à l'époque - rien n'a changé. Tout est pour eux", a-t-il dit, faisant référence aux élites politiques. "Pour nous, pour la classe ouvrière, rien n'a été fait."
(avec Lili Bayer à Bruxelles, Alan Charlish à Varsovie, Jan Lopatka à Prague, Krisztina Fenyo à Budapest et Octav Ganea à Bucarest; version française Camille Raynaud)
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