Le ministre de l'Economie a confessé l'échec de l'exécutif sur le projet de réforme "universelle" des retraites promis par Emmanuel Macron en 2017, qui ne sera pas concrétisé d'ici la fin du quinquennat.
Bruno Le Maire, le 3 novembre 2021, à Paris ( AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT )
"Je reconnais clairement (...) que nous avons échoué sur ce sujet". Interpellé à l'antenne de France Inter sur "l'an et demi de concertations" finalement infructueuses sur le projet de réforme des retraites, Bruno Le Maire a admis l'échec du gouvernement, qui n'aura pas pu réaliser la promesse d'Emmanuel Macron sur la refonte du système des retraites.
"Si on veut reprendre les choses bien et de manière solide, il faut ouvrir des concertations, écouter les uns les autres, et ensuite fixer un âge légal. Mais le faire a priori et commencer le débat en disant ce sera 64, ce sera 65, c'est à prendre ou à laisser, c'est immédiatement hystériser un débat politique qui a besoin de calme et de sérénité", a commenté le ministre, mercredi 10 novembre.
En affirmant mardi qu'il faudra "repousser l'âge légal" pour "sauver" le système de retraite, Emmanuel Macron a enterré une de ses promesses phares de 2017, devenue la pierre d'achoppement de son projet de réforme "universelle" interrompu par le Covid.
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Le chef de l'Etat espérait encore en juillet reprendre sa réforme des retraites "dès que les conditions sanitaires seront réunies". Quatre mois plus tard, elles ne le sont toujours pas. Non seulement "la situation sanitaire est en train de se dégrader", avec une cinquième vague de Covid-19 à l'horizon, mais syndicats et patronat ont exprimé "le souhait unanime (...) de concentrer les efforts sur la reprise" économique, a-t-il constaté lors de son allocution télévisée mardi soir.
Au nom du "besoin de concorde que vit notre nation", et à cinq mois d'une élection où il pourrait briguer un second mandat, le président de la République a donc remisé son grand dessein. Mais sans renoncer pour autant à sa "volonté de sauver notre modèle par répartition et d'en corriger les inégalités", quitte à renier un de ses engagement emblématiques.
A rebours de son programme de 2017, qui affirmait que l'âge légal de départ "restera(it) à 62 ans", Emmanuel Macron estime qu'en 2022, "il faudra prendre des décisions claires" pour "préserver les pensions de nos retraités et la solidarité entre nos générations".
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