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Présidence LR: Retailleau et Wauquiez bouclent une campagne très à droite
information fournie par AFP 16/05/2025 à 20:56

(COMBO) Cette combinaison de photos montre les deux candidats à la présidence du parti Les Républicains: Laurent Wauquiez (G), ici le 18 avril 2025 à Biarritz, et Bruno Retailleau (D) le 11 mai 2025 à Boulogne-Billancourt ( AFP / Gaizka IROZ )

(COMBO) Cette combinaison de photos montre les deux candidats à la présidence du parti Les Républicains: Laurent Wauquiez (G), ici le 18 avril 2025 à Biarritz, et Bruno Retailleau (D) le 11 mai 2025 à Boulogne-Billancourt ( AFP / Gaizka IROZ )

Un tremplin pour la présidentielle ? Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez bouclaient vendredi soir leurs campagnes pour la tête des Républicains qu'ils ont tous deux axées très à droite pour séduire les plus de 120.000 adhérents du parti qui les départageront dimanche.

Enfermer les OQTF à Saint-Pierre-et-Miquelon, "arrêter l'assistanat" en limitant le RSA à deux ans ou encore ériger l'ultraconservatrice italienne Giorgia Meloni en "modèle pour la droite": le challengeur Laurent Wauquiez a fait feu de tout bois au cours de cette campagne qu'il a terminée vendredi soir à Lyon.

Le patron des députés LR a plaidé pour un "rassemblement de la droite", qui irait du garde des Sceaux Gérald Darmanin à l'eurodéputée zemmouriste Sarah Knafo. Il a même ajouté vendredi sur CNews un hommage à Philippe de Villiers, le mentor vendéen de Bruno Retailleau, évoquant une "relation complexe" entre les deux hommes.

"Moi, je pense que la droite de gouvernement, elle doit assumer qu'elle est de droite et ne jamais faire d'alliance avec l'extrême droite", a répliqué sur RTL Jean-François Copé, soutien du ministre de l'Intérieur.

Omniprésent sur l'immigration, le favori Bruno Retailleau, a évité de répondre aux propositions de son rival, mais a multiplié les mesures en tant que ministre de l'Intérieur, resserrant les critères de naturalisation des étrangers et appelant à un bras de fer pour que l'Algérie reprenne ses ressortissants frappés d'une obligation de quitter le territoire (OQTF)... sans succès.

Le président des députés LR, Laurent Wauquiez, a multiplié les déplacements de terrain, comme à Oullins Pierre-Benite, dans la métropole de Lyon, le 28 mars 2025 ( AFP / JEFF PACHOUD )

Le président des députés LR, Laurent Wauquiez, a multiplié les déplacements de terrain, comme à Oullins Pierre-Benite, dans la métropole de Lyon, le 28 mars 2025 ( AFP / JEFF PACHOUD )

"Ce qui est paradoxal, c'est que la campagne la plus à droite (Retailleau) sur le papier est devenue centriste et celle plus centriste de Laurent Wauquiez a viré à droite", observe-t-on dans le camp d'Eric Ciotti, l'ancien président de LR qui s'est allié au RN l'an dernier, laissant entendre que le Vendéen a été entravé par son costume de ministre.

Un argument que son adversaire n'a eu de cesse de répéter, exprimant ses craintes sur "une dilution" de LR au sein du macronisme si son président assumait en même temps les fonctions de ministre de l'Intérieur.

"Je pense que si je suis élu dimanche, le président de LR renforcera le ministre", a affirmé à l'AFP Bruno Retailleau, en marge de son dernier meeting à Nîmes. "Inversement le fait d'avoir cette visibilité permettra de donner de la force à LR", a-t-il ajouté.

- Ecart déterminant -

Face à des attaques qui font mouche chez les adhérents LR qui refusent toute fusion avec le camp présidentiel, Bruno Retailleau a cherché à les rassurer cette semaine en affirmant qu'il n'était "toujours pas macroniste".

Une position qui a agacé le reste de la coalition gouvernementale. "Il est allé trop loin", déplore une collègue ministre, attribuant ses déclarations à "une forme de stress" dans la dernière ligne droite.

Car si la plupart des sources consultées par l'AFP tablent sur une victoire du ministre, nombre d'entre elles reconnaissent que le patron des députés LR a fait "une belle campagne" voire "meilleure" que son concurrent.

Face à un ministre bénéficiant d'une plus grande visibilité médiatique, Laurent Wauquiez a multiplié les déplacements sur le terrain, plaidant "pour un duo et non un duel" avec Bruno Retailleau.

Parmi les soutiens de ce dernier, certains émettent des réserves sur sa campagne: "Sur la défensive" pour l'un, "trop sénatoriale" - comprendre: consensuelle - pour une autre qui rappelle qu'il avait perdu pour cette raison face à Eric Ciotti la présidence du parti en 2022.

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a intercalé des réunions publiques dans son agenda chargé, comme en Savoie à La Motte-Servolex le 25 avril 2025 avec la présence de l'ancien Premier ministre Michel Barnier ( AFP / Alex MARTIN )

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a intercalé des réunions publiques dans son agenda chargé, comme en Savoie à La Motte-Servolex le 25 avril 2025 avec la présence de l'ancien Premier ministre Michel Barnier ( AFP / Alex MARTIN )

Malgré un agenda chargé, il n'en a pas moins quadrillé le pays, au risque de subir une volée de bois vert lorsqu'il a maintenu un meeting avec Michel Barnier en Savoie, sans se rendre le 25 avril dans la mosquée de La Grand-Combe (Gard) où le jeune Malien Aboubakar Cissé a été assassiné.

En cas de succès, c'est donc l'écart avec son rival qui déterminera son destin de présidentiable.

"Ses soutiens comme Xavier Bertrand ou David Lisnard sont avant tout anti-Wauquiez", rappelle un fidèle du député de Haute-Loire. "Si le résultat est serré, ils diront tous qu'il ne peut pas être le candidat de la droite à la présidentielle".

Laurent Wauquiez a d'ailleurs pris les devants, annonçant d'ores et déjà un match retour avec Bruno Retailleau l'an prochain pour désigner le candidat LR à l'Elysée.

L'issue de dimanche n'est pas scellée: en passant de 43.859 à 121.617 adhérents en l'espace de deux mois, LR a vu son corps électoral gonfler soudainement. Sans savoir à qui profiteront ces recrutements, menés tambour battant par les deux candidats.

arz-bpa/hr/asm

3 commentaires

  • 21:07

    Pas de coups bas, c'est plutot rare et remarquable.


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