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Nouvelle Assemblée nationale : Jean-Luc Mélenchon y voit un "quatrième tour"
information fournie par Boursorama avec Media Services 29/06/2022 à 10:08

Le leader insoumis persiste dans sa ligne d'opposition au chef de l'Etat, après des élections législatives qu'il avait qualifiées de "troisième tour".

Jean-Luc Mélenchon, le 19 juin 2022, à Paris ( AFP / BERTRAND GUAY )

Jean-Luc Mélenchon, le 19 juin 2022, à Paris ( AFP / BERTRAND GUAY )

Dans un billet publié sur son blog mardi 28 juin, Jean-Luc Mélenchon a estimé qu'un "quatrième tour" de l'élection présidentielle "est commencé", commentant au passage des résultats aux législatives lui faisant dire que l'écart de voix de son camp avec la victoire "était infime".

Le candidat de la France insoumise s'en est pris à la "fébrilité" et aux "gesticulations du pouvoir macroniste", dans une note où il appelle une nouvelle fois Elisabeth Borne à se soumettre à un vote de confiance devant l'Assemblée nationale.

Jean-Luc Mélenchon dit par ailleurs pressentir une "alliance tacite" entre majorité et RN qui à ses yeux se dessine depuis les élections législatives et pourrait culminer dans l'abstention de l'extrême droite sur une éventuelle motion de censure à l'encontre du gouvernement.

"Fin de règne"

Le chef de file de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) aux législatives, qui n'est plus député, répète depuis une semaine qu'il souhaite voir Elisabeth Borne demander la confiance à l'Assemblée nationale. Et à défaut, que la coalition de gauche la menacerait d'une motion de censure.

Jean-Luc Mélenchon écrit ainsi qu'Elisabeth Borne "ne peut alors éviter la censure qu’au prix d’une abstention du groupe RN ou du LR ou des deux". Autrement dit, d’une alliance tacite avec ceux contre lesquels ces gens-là prétendaient protéger le pays. Pitoyable fin de règne", juge t-il. Selon lui, "à présent se met en place le tableau qui a commencé à se dessiner par la base aux législatives après les nombreux clins d'œil qui avaient précédé, de l’apologie de Maurras et Pétain par Macron à ceux qui ont suivi depuis et pendant les législatives".

Après avoir laissé entendre que la présidentielle puis les législatives seraient ses derniers combats au premier plan, Jean-Luc Mélenchon guette désormais "la faille" dans la nouvelle situation politique susceptible de le porter au pouvoir.

En fin de soirée électorale à l'Elysée Montmartre dimanche, Jean-Luc Mélenchon est descendu devant la masse de jeunes qui l'attendaient dans la rue et leur a livré quelques clés.

Semblant faire une digression sur le "jaillissement de la vie", il a parlé du "défi qui vous fait une proposition": "Vous voyez tout d’un coup une faille, quelque chose qui vous amène, un bout de lumière. Couic. C’est de ce côté-là qu’il faut courir".

M. Mélenchon a trouvé son nouveau "trou de souris". L'ampleur de l'instabilité provoquée par une Assemblée nationale morcelée en blocs difficilement conciliables n'était pas prévue par l'Insoumis mais il compte exploiter cette "faille".

"Plus le Vieux monde pourri dans lequel nous vivons a du mal à se maintenir en place politiquement, plus la possibilité est grande pour nous", a aussi clamé M. Mélenchon qui aura 71 ans en août.

Contrairement à 2017 où il avait vite dilapidé le capital que lui conférait sa première place à gauche, il compte bien faire fructifier ses 22% à l'élection présidentielle et son initiative de rassembler les gauches dans la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes).

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure, qui a appris à l'apprécier, ne s'y trompe pas: "C'est à lui de dire ce qu’il veut faire, mais Jean-Luc Mélenchon, je ne pense pas que ce soit une personnalité vouée à disparaître".

"Jean-Luc Mélenchon ne s'effacera pas. C'est pas demain que vous allez le mettre à la retraite", a confirmé vendredi le député et stratège LFI Manuel Bompard.

- Balade tranquille -

François Cocq, ancien proche de l'Insoumis mais exclu du mouvement pour sa ligne jugée trop souverainiste, imagine que "le calendrier initial était de se présenter à l'élection présidentielle de 2027, mais ce calendrier n'est plus le même".

Car Jean-Luc Mélenchon, qui affectionne les préparations "pointillistes" des échéances électorales, doit s'adapter lui aussi à la nouvelle donne. "Il avance un peu à vue et sait que c'est Macron qui a la main sur le timing d'une dissolution inéluctable", analyse M. Cocq.

Manuel Bompard a dévoilé en partie les plans insoumis le lendemain sur BFMTV: "Sans doute allons-nous être confrontés à une nouvelle situation de blocage et personne ne peut exclure un retour aux urnes dans les prochains mois ou années. Notre objectif restera toujours le même: proposer une alternative dans ce pays".

Le chef insoumis va prendre les rênes de l'Institut La Boétie, think tank qu'il a créé en 2020. Ne plus être député n'est pas un handicap, car il croit pouvoir agir plus librement, a-t-il lui-même confié: "Moi, j'ai enfin le droit de me balader tranquillement, aller d'un endroit à l’autre sans être pressé par la vie parlementaire, passer ce temps avec les gens parce que j’ai aussi besoin de me réimprégner. J'ai vécu trop coupé de tout".

Selon François Cocq, l'ancien député veut "agir depuis l'extérieur" parce qu'il a "tiré les enseignements des gilets jaunes, vague qu'il n'a pas pu chevaucher car il était corseté par le champ institutionnel" et son emploi du temps contraint.

2027

Quoi qu'il arrive dans les prochaines années, "il n'y a pas de doute qu'il va se représenter à la présidentielle en 2027", prédit un cadre du Parti de gauche, composante d'avant-garde de LFI, et que Jean-Luc Mélenchon a dirigé.

"Il ne peut pas s'imaginer se réveiller un matin en se disant : +Je ne suis plus une figure politique+", ajoute cette source, un brin désabusée. "Pourtant il faudrait passer à autre chose, il a fait tout ce qu'il pouvait", mais "pour conjurer les 60% d'abstention, on ne peut pas refaire avec les ingrédients du passé".

Pour cela, conclut ce responsable, il faudra mettre fin au "système de cour" qui persiste au sein de LFI.

François Ruffin, lui, ne s'y conforme pas. Largement réélu député de la Somme à l'issue d'une campagne où il a développé ses méthodes bien à lui, il enchaîne depuis les interviews pour expliquer qu'il entend, désormais, "peser sur la ligne"...

15 commentaires

  • 29 juin 12:34

    Son dernier tour à lui ça va être chez Orpea ou Korian....!


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