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Malgré les droits de douane, le FMI n'envisage pas de récession cette année
information fournie par AFP 17/04/2025 à 16:54

a directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, à Washington aux Etats-Unis, le 17 avril 2025 ( AFP / Jim WATSON )

a directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, à Washington aux Etats-Unis, le 17 avril 2025 ( AFP / Jim WATSON )

Les droits de douane mis en place par Donald Trump vont peser sur l'économie mondiale et provoquer un ralentissement "notable" cette année mais sans la faire basculer en récession, a estimé jeudi la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva.

Malgré les "incertitudes" engendrées par les "politiques commerciales", "nos projections de croissance sont en baisse notable mais ne montrent pas de récession", a assuré Mme Georgieva dans son traditionnel discours de lever de rideau en amont des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale (BM).

L'événement débutera mardi et sera l'occasion pour l'institution de présenter ses prévisions actualisées pour l'économie mondiale (WEO).

Le président américain Donald Trump a mis en place des droits de douane d'au moins 10% sur l'ensemble des produits entrant aux Etats-Unis, en vigueur depuis le 5 avril, et jusque 145% sur les produits chinois, au-delà des taxes existantes avant son retour à la Maison Blanche.

"Il y a eu des changements plutôt significatifs du contexte économique mondial", a reconnu Kristalina Georgieva, "mais ce que j'ai appris durant ma carrière est que la perception est essentielle", en particulier pour nourrir l'incertitude auprès des marchés et des consommateurs.

"Pris dans leur globalité, les récentes hausses de droits de douane, pauses, escalades et exemptions, il est clair que le taux effectif aux Etats-Unis s'est envolé à des niveaux qui n'ont plus été connus depuis bien longtemps", a souligné la patronne du FMI.

Plusieurs études estiment en effet que les droits de douane appliqués désormais aux Etats-Unis se situent autour de 20%, en tenant compte des dernières exemptions annoncées vendredi sur les semiconducteurs et produits électroniques, soit un niveau qui n'avait pas été atteint depuis près d'un siècle.

En particulier, les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine sont montées de plusieurs crans, les deux premières puissances mondiales se rendant coup pour coup: Pékin taxe désormais à 125% les produits américains pour répondre aux droits de douane imposés par Washington.

"Cela aura des conséquences car pendant que les grands s'affrontent, les plus petits pays sont pris entre deux feux. La Chine, l'Union européenne et les Etats-Unis sont les plus gros importateurs. La conséquence? La taille importe et ils sont capables de provoquer d'énormes retombées sur le reste du monde", a alerté Mme Georgieva.

- "Réformes nécessaires" -

Malgré tout, la période offre des possibilités "dès lors que nous y répondons avec intelligence", a-t-elle estimé, notamment celle de mettre en place "une économie mondiale mieux équilibrée et plus résistante" aux crises.

Cela passe par la nécessité, pour l'ensemble des pays, de "remettre de l'ordre dans leurs affaires" car "il n'y a pas de place pour reporter les réformes nécessaires", en particulier dans un monde "de plus grande incertitude et confronté à des chocs fréquents".

"Une action budgétaire résolue afin de reconstruire l'espace financier nécessaire et un chemin d'ajustement graduel respectant les cadres budgétaires" s'impose notamment, a insisté Kristalina Georgieva.

Mais il faut également compenser le retard pris par les autres pays vis-à-vis des Etats-Unis en termes de productivité.

Parmi les solutions préconisées par la directrice générale du FMI: "des réformes ambitieuses du secteur bancaire, des marchés de capitaux, des règles de concurrence, du droit de la propriété intellectuelle et une adaptation aux usages de l'intelligence artificielle", capable de générer selon elle d'importants gains de croissance.

Les pays doivent également corriger leurs principaux déséquilibres, budgétaires pour les Etats-Unis ou la France, ou de balance commerciale dans le cas de la Chine ou de l'Allemagne.

"Au FMI, nous savons que ces rééquilibrages sont difficiles mais ils sont nécessaires", a-t-elle insisté, "mais nous soutiendrons les efforts menés par les pays, notamment en apportant des contributions rapides pour les pays qui en auront besoin".

Enfin, dans un monde désormais "multipolaire", "la plus importante des priorités est de nous assurer que nous pouvons coopérer", et le FMI doit jouer un rôle en tant que "lieu essentiel pour le dialogue dans une période cruciale", a conclu Kristalina Georgieva.

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