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Macron et Tusk vont sceller une alliance renforcée face à la Russie
information fournie par AFP 09/05/2025 à 14:25

Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre polonais Donald Tusk à Nancy le 9 mai 2025 pour la signature d'un traité renforçant les liens de défense entre les deux pays ( POOL / Christophe PETIT TESSON )

Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre polonais Donald Tusk à Nancy le 9 mai 2025 pour la signature d'un traité renforçant les liens de défense entre les deux pays ( POOL / Christophe PETIT TESSON )

Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre polonais Donald Tusk vont signer vendredi à Nancy, dans l'est de la France, un traité renforçant les liens de défense entre les deux pays face à une Russie jugée de plus en plus menaçante après déjà trois ans de guerre en Ukraine.

Les deux dirigeants sont arrivés dans la cité lorraine à 13H15 (11H15 GMT) pour signer un "traité d'amitié et de coopération renforcée", signe du poids grandissant en Europe de la Pologne, acteur-clé sur le flanc est de l'Otan.

Ils se sont avancés vers la statue du roi Stanislas au milieu de la place éponyme en saluant la foule alignée le long de la place derrière des barrières.

Les retrouvailles à Nancy coïncident avec la Journée de l'Europe, qui célèbre cette année les 75 ans de la construction européenne. A 2.600 kilomètres de la Place Rouge où Vladimir Poutine a défié dans la matinée les Occidentaux avec un imposant défilé militaire pour les 80 ans de la victoire sur l'Allemagne nazie.

Avec en toile de fond la guerre en Ukraine qui, trois ans après le début de l'offensive russe, ne faiblit pas malgré la promesse de Donald Trump d'y mettre fin. Et une menace de désengagement américain qui pousse l'Europe à se réarmer massivement.

Dans ce contexte, le traité va inclure une clause de défense mutuelle, qui "ouvre la possibilité d'une coopération" en matière de dissuasion nucléaire, avait annoncé Donald Tusk avant de s'envoler pour la France.

"La diffusion nucléaire française a une composante européenne, et dans ce traité, c'est une solidarité encore plus forte que nous scellons, qui permet de rendre opérationnel ce qu'il y a déjà dans l'article 5 de l'OTAN", a déclaré Emmanuel Macron sur la place Stanislas.

Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre polonais Donald Tusk à Nancy le 9 mai 2025 pour la signature d'un traité renforçant les liens de défense entre les deux pays ( POOL / Christophe PETIT TESSON )

Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre polonais Donald Tusk à Nancy le 9 mai 2025 pour la signature d'un traité renforçant les liens de défense entre les deux pays ( POOL / Christophe PETIT TESSON )

"Cette clause de soutien mutuel en cas d'agression contre l'un de nos pays est l'essence même de ce traité", s'était félicité le dirigeant polonais. "En cas de menace, d'attaque contre la Pologne, et la France, les deux pays s'engagent à fournir une assistance mutuelle, y compris une assistance militaire", avait-il précisé.

Les deux pays avaient déjà conclu un traité en 1991, alors que la Pologne sortait du glacis soviétique, après la chute du Rideau de fer, mais moins ambitieux.

- "Partenaire négligé" -

Outre la défense, la coopération sera renforcée dans les secteurs des infrastructures et l'énergie.

Emmanuel Macron entend ainsi rehausser la relation avec Varsovie au niveau de celle déjà actée avec l'Allemagne, l'Italie ou l'Espagne à travers les traités de l'Elysée (1963), du Quirinal (2021) et de Barcelone (2023).

La Pologne est "un partenaire que pendant trop longtemps (...) on a un peu négligé", a reconnu vendredi sur RTL le ministre français chargé de l'Europe Benjamin Haddad.

Craignant la menace du grand voisin russe et soutien actif de l'Ukraine, la Pologne, pays de quelque 38 millions d'habitants, s'est lancée dans un programme de modernisation accélérée de son armée et est devenue un acteur politique et militaire majeur en Europe.

La statue de Stanislas Leszczynski, ancien roi de Pologne, à Nancy où Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre polonais Donald Tusk doivent signer un traité renforçant les liens de défense entre les deux pays, le 9 mai 2025 ( POOL / Christophe PETIT TESSON )

La statue de Stanislas Leszczynski, ancien roi de Pologne, à Nancy où Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre polonais Donald Tusk doivent signer un traité renforçant les liens de défense entre les deux pays, le 9 mai 2025 ( POOL / Christophe PETIT TESSON )

Jusqu'ici très dépendante des Etats-Unis pour sa défense, elle est profondément ébranlée par le climat d'incertitude généré par les ambivalences de Donald Trump envers l'Europe.

Varsovie s'intéresse particulièrement à l'idée française d'un parapluie nucléaire européen. Une proposition jugée "très prometteuse" par Donald Tusk en mars et qui retient aussi l'attention de Berlin.

- Coordination militaire -

La France est le seul pays d'Europe occidentale, avec le Royaume-Uni, doté de l'arme nucléaire. Les autres pays européens membres de l'Otan sont jusqu'ici sous le parapluie de la dissuasion nucléaire américaine.

Mais face aux remous transatlantiques, Emmanuel Macron s'est dit prêt à "ouvrir le débat stratégique sur la protection par notre dissuasion de nos alliés du continent européen".

Comme ses prédécesseurs, il a relevé à plusieurs reprises que les intérêts vitaux de la France, à la base de la doctrine de dissuasion, avaient une "dimension européenne", qui pourrait donc inclure des pays voisins, voire au-delà.

Paris espère, elle, renforcer la coordination militaire et diplomatique dans la région, et ne plus laisser les Etats-Unis dominer le dialogue avec les Polonais.

Elle mise aussi sur un nouveau marché pour son industrie de défense au moment où Varsovie cherche à se doter d'avions de transport, d'avions-ravitailleurs ou encore de sous-marins.

Soucieux des symboles, Emmanuel Macron et Donald Tusk signeront ce nouveau traité dans un décor chargé d'histoire. Nancy fut la résidence du roi de Pologne Stanislas Leszczynski, devenu duc de Lorraine et beau-père du roi de France Louis XV après avoir été contraint à l'exil par les armées russe et autrichienne.

29 commentaires

  • 14:40

    1. De faire publier au Journal officiel toutes les informations sur la présence de troupes françaises en Ukraine depuis 2022, comme l’exige l’article 35 ... 2. D’organiser un débat suivi d’un vote sur la poursuite de cette intervention, en application de l’article 35 ... De se prononcer sur la ratification des accords de sécurité franco-ukrainiens du 16 février 2024, conformément à l’article 53


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