Législatives : Emmanuel Macron "va devoir remballer ses pires projets" assure Mathilde Panot (LFI)

information fournie par Boursorama avec Media Services •20/06/2022 à 14:50

La députée LFI, qui pourrait diriger le groupe à l'Assemblée nationale, a insisté sur le fait que sa formation politique ne comptait pas négocier avec la majorité présidentielle.

Mathilde Panot au siège de LFI lors des négociations pour mettre en place la NUPES à Paris le 27 avril 2022. ( AFP / Christophe ARCHAMBAULT )

"Emmanuel Macron va devoir remballer ses pires projets" au vu de la "crise politique" qui s'ouvre au lendemain des législatives, a assuré lundi 20 juin la députée LFI Mathilde Panot, pressentie pour reprendre la tête du groupe des Insoumis à l'Assemblée nationale.

"C'est à Emmanuel Macron d'être un peu raisonnable sur cette question-là", a-t-elle ajouté sur RTL en évoquant le projet de report de l'âge de départ à la retraite à 65 ans.

Interrogée pour savoir si l'alliance de la gauche Nupes pourrait négocier avec le camp macroniste, qui a perdu sa majorité absolue dimanche à l'Assemblée, elle a répondu: "non. Nous partons avec des visions du monde extrêmement différentes" .

La gauche ne pourrait-elle toutefois pas mettre de l'eau dans son vin lors de l'examen du projet de loi sur le pouvoir d'achat ? "Si c'est pour augmenter le Smic de 25 euros, excusez-nous mais je crois que ce n'est pas du tout la méthode économique que nous voulons faire", a répondu Mathilde Panot, indiquant que LFI présenterait sa "propre loi" à l'Assemblée.

"Un parlement qui ne sera pas composé de Playmobil"

Alors qu'on lui faisait remarquer que cela pourrait ne pas suffire pour que la mesure défendue par la Nupes voie le jour, la députée a jugé que "de l'autre côté ça ne suffira pas non plus, donc nous sommes dans une crise politique où Emmanuel Macron va devoir remballer ses pires projets".

Après un quinquennat où il a "piétiné le parlement comme jamais, (...) maintenant il a un parlement qui ne sera pas composé que de Playmobil, et donc il va devoir faire avec", a-t-elle mis en garde, souhaitant aussi parvenir à "faire partir" la Première ministre Elisabeth Borne.

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure, membre de la Nupes, partage l'avis de Mathilde Panot: "Si le président de la République (...) veut le Smic à 1.500 euros, nous sommes là; s'il veut bloquer les prix des produits de première nécessité, nous sommes là; s'il veut renoncer à la retraite à 65 ans, nous sommes là", a-t-il déclaré dimanche soir à l'AFP, "mais qu'on ne nous demande pas de renier ce pour quoi nous nous sommes présentés".

Mathilde Panot a en outre confirmé qu'elle dirigerait le groupe LFI "si le groupe (lui) accorde sa confiance" et a revendiqué la présidence de la commission des Finances de l'Assemblée pour ses troupes.