Le président russe a montré les muscles sur la question du non-élargissement de l'Otan, évoquant brièvement un scénario du pire entre forces occidentales et Moscou.
Vladimir Poutine, à Moscou, en 2018 ( POOL / GRIGORY DUKOR )
Après un entretien fleuve de presque six heures à Moscou lundi 7 février, Vladimir Poutine et Emmanuel Macron ont tenu une conférence de presse durant laquelle les deux chefs d'Etat ont acté leurs points de désaccord, tout en affirmant la nécessité de "compromis" entre Russie et occidentaux, dans le dossier de la crise ukrainienne.
"Nous ferons tout pour trouver des compromis qui pourront satisfaire tout le monde", a déclaré Vladimir Poutine, affirmant que ni lui ni Emmanuel Macron ne veulent d'une guerre Russie-Otan qui "n'aurait pas de vainqueur". Le chef du Kremlin a toutefois mis en garde les Occidentaux, à l'occasion d'une réponse à un journaliste français, faisant de l'expansion de l'Otan à l'Ukraine un véritable casus belli.
"Vous n'auriez même pas le temps de réagir"
Prenant l'exemple de la Crimée, annexée par la Russie depuis 2014, Vladimir Poutine a présenté une hypothèse de "guerre". "Si l'Ukraine devient membre de l'Otan et va récupérer la Crimée par la voie militaire, les pays européens seraient entrainés automatiquement dans le conflit avec la Russie. Bien sûr que le potentiel de l'Otan uni et de la Russie ne sont pas comparables, mais la Russie est une puissance nucléaire, et vous seriez entrainés dans ce conflit malgré votre volonté. Vous n'auriez même pas le temps de réagir. Le président Macron ne veut pas de ce scénario, et moi non plus je ne le veux pas", a t-il déclaré.
Carte d'Ukraine localisant Dnipro, les régions sous contrôle séparatiste et la Crimée, annexée par la Russie ( AFP / )
"Il faut trouver une solution pour sortir de cette situation", a encore estimé Vladimir Poutine. Les Occidentaux craignent une invasion de l'Ukraine, des dizaines de milliers de soldats russes étant déployés à la frontière ukrainienne.
Le Kremlin nie tout bellicisme, mais lie une désescalade à des traités garantissant le non-élargissement de l'Otan et une retraite de facto de l'Alliance d'Europe de l'Est
Les Etats-Unis et l'Otan ont formellement rejeté les demandes présentées par Moscou comme essentielles pour garantir la sécurité de la Russie : la fin de la politique d'élargissement de l'Alliance atlantique et un retour de ses dispositifs militaires aux frontières de 1997. Mais "je ne pense pas qu'un dialogue s'arrête là", a souligné lundi Vladimir Poutine, précisant que la Russie allait prochainement envoyer sa réponse écrite à cette réaction de l'Otan et de Washington. "Nous allons poursuivre le travail" en vue d'un règlement de la crise, a affirmé Vladimir Poutine.
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