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La BCE est sur la bonne voie mais doit attendre sur la baisse des taux - Kazimir (BCE)
information fournie par Reuters 28/02/2024 à 12:37

par Balazs Koranyi

La Banque centrale européenne (BCE) devrait reconnaître que les perspectives d'inflation se sont améliorées lors de sa réunion la semaine prochaine, mais elle doit éviter de s'engager à réduire ses taux d'intérêt et attendre le mois de juin pour prendre une telle mesure, a déclaré au cours d'une interview Peter Kazimir, membre du conseil des gouverneurs de la BCE.

Une fois que les taux d'intérêt commenceront à baisser, la BCE devra continuer à les assouplir à un rythme régulier, a expliqué à Reuters Peter Kazimir.

"Il n'y a aucune raison de précipiter une baisse des taux", a-t-il souligné. "La réunion de juin a ma préférence, celle d'avril me surprendrait, et mars est hors de question", a-t-il ajouté, faisant référence à la date à partir de laquelle la BCE pourrait commencer à baisser ses taux.

"Le calendrier est important, car je préfèrerai un cycle d'assouplissement régulier et, pour cela, nous devons être assez sûrs du moment à partir duquel ce cycle débutera", a ajouté Peter Kazimir, un membre "faucon" du conseil des gouverneurs, et qui favorise donc le maintien de taux restrictifs plus longtemps.

Par le passé, la BCE a pu donner des indications aux marchés sur certaines des mesures qu'elle s'apprêtait à prendre, mais les responsables de politique monétaire devraient éviter le recours au cadrage prospectif ("forward guidance") cette fois-ci, a souligné Peter Kazimir, ajoutant qu'il fallait tirer les leçons de ses erreurs.

L'inflation recule néanmoins plus rapidement que ce que n'anticipait la BCE, même si la dynamique des salaires et des prix sous-jacents demeure incertaine.

"La désinflation totale est beaucoup plus rapide que ce que nous avions prévu, mais nous ne pouvons pas encore être sûrs du ralentissement de l'inflation sous-jacente, car l'évolution des salaires reste incertaine", a détaillé Peter Kazimir. "L'issue des négociations collectives sera cruciale. Dans l'ensemble, nous sommes sur la bonne voie, mais nous ne sommes pas encore au bout du chemin".

Les marchés monétaires parient désormais sur 90 points de base (pb) d'assouplissement en 2024, contre jusqu'à 150 pb attendus le mois dernier.

Peter Kazimir s'est satisfait de ce changement de sentiment, jugeant le scénario des marchés "plus réaliste".

Alors que les taux élevés étouffent l'activité et que la faiblesse de la demande chinoise pèse sur le secteur industriel, Peter Kazimir favorise toujours un scénario d'atterrissage en douceur, un retour de l'inflation à sa cible sans récession.

"La croissance économique a été décevante, mais nous ne devrions pas surestimer l'impact de la politique monétaire", a expliqué Peter Kazimir. "La compétitivité européenne prend du retard et la volonté politique manque pour faire avancer les réformes structurelles (...) Les taux bas ne nous sauveront pas de ces maux."

Concernant la révision en cours du cadre opérationnel de la BCE, Peter Kazimir a déclaré que ses deux principaux objectifs étaient de ressusciter le marché du financement interbancaire et de limiter la taille de tout portefeuille d'obligations et de prêts que la BCE pourrait détenir.

(Reportage Balazs Koranyi, version française Corentin Chappron, édité par Kate Entringer)

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