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La BCE doit convaincre les marchés que les taux demeureront élevés-BNPPAM
information fournie par Reuters 15/06/2023 à 17:26

Le siège de la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort

Le siège de la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort

PARIS (Reuters) - La conférence de jeudi de la Banque centrale européenne (BCE) a été marquée par le ton "hawkish" de sa présidente, qui devra convaincre les marchés que les taux demeureront élevés plus longtemps qu'ils ne l'anticipent, estime Arnaud Guilhem Lamy, responsable des stratégies obligataires euro aggregate chez BNPPAM.

1 / Que retenez vous de la conférence de jeudi ?

Arnaud Guilhem Lamy - "La BCE a relevé comme anticipé par les observateurs ses taux de 25 points de base (pdb). Pour autant, le discours de sa présidente, Christine Lagarde, a été nettement "faucon" appuyé par des révisions de projections d’inflation en hausse. L’inflation sous-jacente en 2024 a ainsi été revue à la hausse de 0,50 point de pourcentage, tandis qu’elle demeure supérieure à sa cible de 2% en 2025.

"De fait, les banquiers centraux doivent désormais convaincre les marchés que les taux resteront élevés pour plus longtemps qu’ils ne l’anticipent : la question est moins celle du taux terminal que de la durée pendant laquelle il sera maintenu. C’est ainsi qu’il faut comprendre la déclaration de Christine Lagarde, qui s’est pratiquement engagée à relever de nouveau les taux en juillet, une éventualité pourtant bien anticipée par les observateurs : convaincre les marchés d’aligner leurs vues avec celles de la banque centrale demeure un défi -le forward Ester à 2 ans (reflet du taux directeur anticipé dans deux ans par les marchés) atteint 2,75%. La BCE devrait recourir davantage à ce nouveau cadrage prospectif ("forward guidance") pour éviter les anticipations de baisses de taux."

2 / La BCE peut-elle ramener l’inflation à sa cible sans impact sur la croissance, comme ses projections économiques l’indiquent ?

Arnaud Guilhem Lamy - "La BCE a beaucoup insisté sur le dynamisme des marchés du travail et des salaires, qu’elle va chercher à stabiliser. Cela ne passera pas nécessairement par une récession : la politique monétaire peut étouffer la demande sans en provoquer une, mais au prix d’une croissance atone. Les projections de la BCE montrent pourtant une croissance presque à son potentiel en 2024 et 2025. Il ne faut pas non plus sous-estimer le retard avec lequel les hausses de taux se transmettent à l’économie -cette transmission devrait être apparente en deuxième partie d’année."

3 / Les taux courts retrouvent des niveaux élevés : les prix intègrent-ils entièrement les hausses de taux futures ?

Arnaud Guilhem Lamy - "Les taux courts s’approchent d’un plafond après avoir progressé depuis mars, et leurs prix intègrent des taux compris entre 3,75% et 4,00% pour la BCE. Ce sont plutôt les taux allemands à 5 ans qui reflètent peut-être imparfaitement la durée pendant laquelle les taux vont rester élevés, qui peuvent encore s’ajuster à la hausse. Les seuils de 3% et 2,5% de rendement pour les titres allemands à 2 et 10 ans, respectivement, sont par ailleurs des niveaux de rappel vers lesquels les rendements ont tendance à retomber après les avoir franchis.

"Par ailleurs, la BCE a confirmé la poursuite de son resserrement monétaire, bien anticipé par les marchés. Les remboursements du TLTRO (Targeted Long Term Refinancing Operations, des prêts aux banques de la zone euro) ne devraient ainsi pas avoir d’impact sur les primes de risque."

(Propos recueillis par Corentin Chappron, édité par Blandine Hénault)

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