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La BCE devrait réduire ses taux au deuxième trimestre
information fournie par Reuters 07/12/2023 à 12:01

Le siège de la Banque Centrale Européenne à Francfort, en Allemagne

Le siège de la Banque Centrale Européenne à Francfort, en Allemagne

par Prerana Bhat

La Banque centrale européenne (BCE) devrait réduire ses taux d'intérêt dès le deuxième trimestre de l'année prochaine, selon une courte majorité d'économistes interrogés par Reuters, alors que l'économie européenne entre cette hiver dans une récession courte et superficielle.

Les 90 économistes sondés par Reuters du 1er au 6 décembre ont tous estimé que le taux de dépôt sera maintenu à son niveau actuel de 4% au cours de la prochaine décision de politique monétaire de la BCE, le 14 décembre.

A l'inverse des investisseurs, qui parient sur environ 150 points de base de baisses de taux à partir de mars 2024, l'enquête Reuters montre que les économistes favorisent des taux "plus élevés pendant plus longtemps".

Environ 57% des économistes, 51 des sondés sur 90, prévoient au moins une baisse des taux avant la réunion de juillet. En novembre, 55% des sondés estimaient que les taux resteraient à leurs niveaux actuels au moins jusqu'à la mi-2024.

L'estimation médiane table sur une réduction de 25 points de base par trimestre à partir du deuxième trimestre 2024, nettement en dessous des attentes de marché.

"Nous nous attendons à des baisses de taux pour l'année prochaine, mais elles ne seront ni aussi importantes, ni aussi fortes que ce à quoi s'attendent les marchés", explique Bas van Geffen, stratégiste macroéconomique chez Rabobank. "Je continue à considérer une baisse en septembre comme mon scénario de base, mais elle pourrait avoir lieu en juin ou en juillet".

"Il s'agit vraiment d'une histoire d'inflation (...) Si la désinflation est un peu plus rapide, la baisse pourrait avoir lieu à la fin du deuxième trimestre, mais je pense que le mois de mars est trop proche (pour que la baisse ait lieu à ce moment-là)".

Si les anticipations médianes des sondés se réalisent, la BCE commencerait à réduire ses taux avant la Réserve fédérale, qui devrait les maintenir à leur niveau actuel au moins jusqu'en juillet, selon un autre sondage Reuters. La réduction de 75 points de base des taux de la BCE prévue par les sondés est inférieure à la baisse de taux attendue de la Fed.

Les pressions sur les prix dans la zone euro sont actuellement plus faibles qu'aux États-Unis, mais un assouplissement de la politique monétaire de la BCE avant celle de la Fed pourrait affaiblir l'euro et créer de l'inflation importée.

L'inflation devrait diminuer au cours des prochains trimestres mais rester supérieure à l'objectif de 2% de la BCE au moins jusqu'en 2025. Les perspectives économiques sont par ailleurs peu encourageantes, l'économie de la zone euro s'étant contractée de 0,1% au dernier trimestre et étant à risque de se contracter de nouveau au quatrième trimestre, la définition technique d'une récession.

Cette récession hivernale devrait être peu profonde, la prévision la plus pessimiste anticipant un recul de 0,3% du PIB, et ne devrait pas détourner la BCE de son mandat de lutte contre l'inflation.

"La BCE a déclaré par le passé qu'elle savait que son resserrement monétaire pèserait sur la croissance. Une récession de l'ampleur de celle à laquelle nous nous attendons, un recul de 0,1% du PIB au troisième et au quatrième trimestre, ne va pas les ébranler dans leur lutte contre l'inflation", a déclaré Melanie Debono, économiste senior pour l'Europe chez Pantheon Macroeconomics.

L'économie devrait rebondir au premier trimestre 2024, progressant de 0,1%, pour s'établir en moyenne à 0,6% l'année prochaine et à 1,4% en 2025.

"Ce n'est pas très impressionnant, mais ce n'est pas zéro (…) Pourtant, personne ne se réjouira parce que l'économie fait encore face à beaucoup de vents contraires", a ajouté Melanie Debono.

(Reportage Prerana Bhat, Sondages Anitta Sunil et Pranoy Krishna, version française Corentin Chappron, édité par Kate Entringer)

3 commentaires

  • 07 décembre 12:25

    C'est la méthode Coué..... Alors qu'on sait très bien que le ralentissement récent de l'inflation est juste dû a la baisse du pétrole.... Merci aux Américains de produire autant de pétrole afin de faire la Ni que aux Russes et a l'Arabie Saoudite (2 magnifiques démocraties :)


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