
Des Palestiniens marchent le long d'une route de retour d'un point de distribution d'aide de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF,) près du camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 25 juin 2025 ( AFP / Eyad BABA )
Donald Trump a assuré vendredi qu'un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza était "proche" et pourrait intervenir dès "la semaine prochaine" pour mettre fin à la guerre dévastatrice qui fait rage depuis plus de vingt mois dans le territoire palestinien.
"Nous pensons que nous aurons un cessez-le-feu dès la semaine prochaine", a déclaré vendredi le président américain, qui avait déjà estimé mercredi que de "grands progrès" avaient été réalisés.
Il a par ailleurs abordé la question de l'aide humanitaire, sujet sur lequel le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a dénoncé vendredi un système "militarisé" de distribution qui "tue des gens".
"Nous fournissons, comme vous le savez, beaucoup d'argent et de nourriture à cette zone", a fait valoir Donald Trump, évoquant "ces foules de gens qui n'ont rien à manger".
Israël a imposé début mars au territoire palestinien un blocus humanitaire qui a entraîné de très graves pénuries de nourriture, médicaments et autres biens de première nécessité. Celui-ci n'a été que partiellement assoupli fin mai, date à laquelle la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par Israël et les Etats-Unis, a commencé ses distributions dans des centres.

De la fumée lors d'une frappe israélienne alors que des Palestiniens marchent sur une route utilisée pour atteindre un point de distribution d'aide de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF,) près du camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 25 juin 2025 ( AFP / Eyad BABA )
Washington a annoncé jeudi avoir débloqué 30 millions de dollars pour financer cette fondation, dont les opérations de distribution d'aide donnent lieu régulièrement à des scènes chaotiques et meurtrières, une situation dénoncée vendredi par
La Défense civile dans le territoire palestinien a annoncé vendredi la mort de 80 personnes dans des frappes ou tirs de l'armée israélienne, dont 10 tuées une fois de plus en attendant de l'aide humanitaire.
Jeudi, ce sont 65 Palestiniens qui avaient été tués par des tirs israéliens, selon les secours, dont sept venus chercher de l'assistance dans un centre de GHF.
"Les gens sont tués simplement en essayant de nourrir leurs familles et eux-mêmes. Aller chercher de la nourriture ne doit jamais être une condamnation à mort", a tonné devant la presse à New York le secrétaire général de l'ONU. La GHF a "fourni directement plus de 46 millions de repas aux civils palestiniens" depuis le début de ses distributions fin mai, a réagi le ministère israélien des Affaires étrangères, "pourtant, l'ONU fait tout ce qu'elle peut pour s'opposer à cet effort", et ce ce faisant elle "s'aligne sur le Hamas".
- "Simulacre de distribution" -
L'ONG Médecins sans frontières (MSF), présente à Gaza, avait réclamé plus tôt le démantèlement de la GHF, l'accusant d'être "un simulacre de distribution alimentaire qui produit des massacres à la chaîne".

Des Palestiniens marchent le long d'une route de retour d'un point de distribution d'aide de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF,) près du camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 25 juin 2025 ( AFP / Eyad BABA )
Dans un communiqué, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rejeté des "mensonges malveillants" du journal de gauche Haaretz, selon lequel des soldats auraient reçu ordre de tirer sur des civils désarmés attendant de recevoir cette aide humanitaire.
M. Netanyahu a rejeté tout aussi "catégoriquement les accusations odieuses de meurtre rituel" publiées dans le même journal.
Le "meurtre rituel" est une calomnie antisémite remontant au moins au Moyen-Age selon laquelle les juifs assassineraient des enfants non juifs pour les besoins de leur culte.
Sur les 80 personnes tuées vendredi, dix "attendaient de l'aide humanitaire" dans trois endroits différents du territoire palestinien, d'après un porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

Des Palestiniens rassemblés à un point de distribution d'aide de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), près du camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 25 juin 2025 ( AFP / Eyad BABA )
Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle examinait les informations de la Défense civile mais a nié catégoriquement que ses soldats aient ouvert le feu sur des personnes attendant de l'aide dans le centre de la bande de Gaza, où M. Bassal a fait état d'un mort.
Six autres ont perdu la vie dans le sud en tentant de gagner un site de distribution de colis-repas de la GHF, et trois en attendant de l'aide au sud-ouest de Gaza-ville (nord), toujours selon la Défense civile.
- 550 morts depuis fin mai -
Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, près de 550 personnes ont été tuées et plus de 4.000 blessées dans des queues immenses se formant en vue d'atteindre divers centres de distribution d'aide humanitaire depuis que la GHF y a commencé ses opérations fin mai.

De la fumée d'une frappe israélienne alors que des Palestiniens marchent le long d'une route utilisée pour atteindre un point de distribution d'aide de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), près du camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 25 juin 2025 ( AFP / Eyad BABA )
Cette dernière nie que des tirs meurtriers surviennent à proximité immédiate de ses points de distribution.
Sur le terrain, les combats continuent de faire rage entre l'armée israélienne et les groupes armés palestiniens.
D'eux d'entre eux, les Brigades al-Qassam, branche armée du mouvement islamiste Hamas, et les Brigades al-Quds, branche armée du Jihad islamique, mouvement allié au Hamas, ont revendiqué des tirs contre des soldats israéliens.
Israël poursuit ses opérations à Gaza dans le cadre d'une offensive visant selon lui à anéantir le Hamas, en représailles à l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023.
Le 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.
L'opération de représailles israéliennes a entraîné la mort de 56.331 Palestiniens, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.
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