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France/Retraites-La contestation de la réforme entre dans une nouvelle phase
information fournie par Reuters 07/03/2023 à 02:10

        * 
      Une 6e journée de mobilisation qui s'annonce très suivie
    

        * 
      De fortes perturbations attendues dans les transports
notamment
    

        * 
      Le mouvement se durcit avec des appels à la grève
reconductible
    

        * 
      Les syndicats déplorent l'absence de réaction du
gouvernement
    

  
    par Blandine Henault
       PARIS, 7 mars (Reuters) - La France connaît mardi une
sixième journée de mobilisation contre le projet gouvernemental
de réforme des retraites, avec un mouvement qui s'annonce très
suivi, notamment dans les transports et l'énergie, alors que les
syndicats ont appelé à mettre le pays à l'arrêt. 
    Les organisations syndicales, unies dans leur rejet du
relèvement à 64 ans de l'âge légal de la retraite, contre 62 ans
actuellement, entendent profiter de ce nouvel acte pour durcir
le mouvement débuté en janvier. 
    D'ores et déjà, certains syndicats, comme la CGT Mines et
Energie (FNME-CGT), ont entamé vendredi une grève reconductible.
D'autres secteurs pourraient suivre à partir de ce mardi,
notamment dans les transports publics et les raffineries.
    Le ministre des Transports, Clément Beaune, a prévenu que
mardi serait "une des journées les plus difficiles qu'on ait
connues". La SNCF et la RATP, où les syndicats ont appelé à
reconduire la grève, ont annoncé un trafic "très fortement
perturbé" mardi comme mercredi.
    Plusieurs représentants CGT au sein de groupes pétroliers,
dont TotalEnergies  TTEF.PA , ont également indiqué à Reuters
que des grèves reconductibles seraient lancées dès mardi,
prévenant du risque de pénurie. 
    "Nos actions vont faire que, très rapidement, de très
grosses difficultés d'approvisionnement vont être rencontrées",
a averti Lionel Ardiol, élu CGT chez ExxonMobil sur le site de
Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). 
    Le trafic aérien dans les aéroports parisiens sera réduit
mardi et mercredi de 20% à 30% tandis que, dans l'enseignement,
les principaux syndicats ont appelé à des "grèves massives"
ainsi qu'à une mobilisation pour mercredi à l'occasion de la
journée internationale des droits des femmes, alors que le
projet de réforme est perçu comme plus injuste pour celles-ci. 
    L'intersyndicale espère une mobilisation encore plus
importante que lors de la journée du 31 janvier qui avait réuni
quelque 1,27 million de personnes dans la rue à travers le pays,
selon les estimations du ministère de l'Intérieur, dont 87.000
manifestants à Paris.
    "Je pense qu'on peut faire plus fort que le 31 janvier
dernier", a estimé le secrétaire général de la CFDT, Laurent
Berger, sur France Inter lundi. 
    "J'appelle les salariés, les citoyens et les retraités à
venir manifester massivement", a-t-il ajouté. 
    
    "IMPACT POUR L'ÉCONOMIE"
    Jusqu'à présent, le gouvernement a fait profil bas face à la
contestation, laissant l'examen du projet de cette réforme très
impopulaire se dérouler au Parlement, où les sénateurs ont
jusqu'à dimanche pour se prononcer.
    Mais face au durcissement attendu de la mobilisation,
l'inquiétude semble gagner l'exécutif.
    Lundi, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, est
ainsi revenu sur ses propos polémiques après le conseil des
ministres la semaine dernière où il avait jugé que "mettre la
France à l'arrêt" reviendrait notamment à "prendre le risque
d'une catastrophe écologique, agricole, sanitaire" - un ton
alarmiste qui avait été vivement critiqué par les opposants à la
réforme des retraites.
    "Mon message est mal passé, j'aurais dû le formuler
autrement", a-t-il reconnu sur France 2, maintenant néanmoins
son message sur le fond. 
    "Une France à l'arrêt dans la durée, je le redis, a un
impact pour le quotidien des Français mais aussi un impact pour
l'économie de notre pays au moment où (...) nous faisons reculer
le chômage", a prévenu Olivier Véran.
    L'intersyndicale rejette pour sa part la responsabilité du
blocage sur le gouvernement et l'absence de réaction de celui-ci
face à la contestation.
    "Le président de la République ne peut pas rester sourd, on
ne peut pas avoir ce silence maintenant qui dure depuis deux
mois", a déploré lundi Laurent Berger, regrettant que
l'intersyndicale n'ait été "reçue collectivement par personne"
au sein de l'exécutif depuis le début de sa mobilisation. 
    Face à la contestation, l'argument de la survie financière
du système de retraites reste le mot d'ordre du gouvernement.  
    "J'entends que peu de Français aient envie de travailler
deux ans de plus mais c'est une nécessité pour préserver notre
système de retraites", a plaidé lundi soir la Première ministre
Elisabeth Borne sur France 5.
    
    VOIR AUSSI:
    ENCADRÉ-France/Retraites-Principaux appels à la grève mardi,
journée "noire" en vue  nL8N35D0DQ

 (Rédigé par Blandine Hénault, avec la contribution de Marc
Leras, édité par Tangi Salaün et Jean Terzian)
 

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