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Exclusif: La BCE travaille sur un système de taux plancher basé sur la demande, selon des sources
information fournie par Reuters 29/02/2024 à 11:59

Le logo de la Banque centrale européenne (BCE)

Le logo de la Banque centrale européenne (BCE)

par Francesco Canepa et Frank Siebelt

La Banque centrale européenne (BCE) continuera à fixer un "plancher" aux taux d'intérêt du marché dans les années à venir, mais les banques commerciales joueront un rôle plus important dans le montant de liquidités qu'elles souhaitent obtenir, ont rapporté à Reuters quatre sources.

La BCE a entamé un examen de son pilotage des taux d'intérêt à court terme dans un contexte où l'inflation est plus élevée et où les montants de liquidités injectées dans le système bancaire via des programmes de relance au cours de la dernière décennie ne sont plus nécessaires et créent même certains effets secondaires non désirés.

Durant la majeure partie des dix dernières années, le mécanisme était simple : La BCE maintenait les taux à un niveau zéro ou en dessous et inondait les banques avec davantage de liquidités qu'elles n'en avaient besoin par le biais d'achats d'obligations et de prêts, afin de les encourager à prêter à leur tour et à relancer l'inflation alors jugée trop faible.

Les banques n'avaient donc plus besoin d'emprunter auprès de la BCE et le taux au jour le jour que les banques se facturaient mutuellement était aligné sur celui que la BCE réclamait pour les dépôts.

Cette mesure doit désormais être modifiée puisque les taux d'intérêt sont largement supérieurs à zéro et que des réserves excédentaires massives sont inutiles, entraînant même d'énormes pertes à la BCE et à certaines des 20 banques centrales de la zone euro.

Les responsables de la BCE, réunis à Francfort la semaine dernière, sont convenus que l'institution s'en tiendrait à un système "plancher", dans lequel la banque centrale fixe effectivement le taux le plus bas auquel les banques se prêtent les unes aux autres, ont indiqué les sources sous le couvert de l'anonymat.

Mais il y a une nouveauté importante : la BCE ne décidera pas seule du volume de liquidités qu'elle fournira au système bancaire une fois qu'elle aura fini de drainer les réserves excédentaires dans quelques années, ont ajouté les sources.

Les responsables de l'institution sont convenus que les banques commerciales contribueraient à déterminer ce montant au moment d'emprunter les réserves dont elles ont besoin auprès de la BCE, à l'image de ce que fait déjà la Banque d'Angleterre (BoE).

RÉDUIRE L'ÉCART AVEC LE TAUX DE DÉPÔT

Pour faciliter cette opération, la BCE rendra les emprunts moins chers pour les banques en abaissant le taux de ses adjudications hebdomadaires, actuellement de 4,5%, et en le rapprochant de son taux de dépôt de 4,0%, ont précisé les sources.

Cet "écart étroit" devrait contribuer à réduire la pénalité financière subie et la stigmatisation des banques à court de liquidités, en particulier dans la phase de transition.

Les responsables de la BCE sont également convenus qu'ils toléreraient certaines fluctuations du taux à court terme de l'euro (ESTR), la référence sur le marché interbancaire, autour du taux de dépôt de l'institution.

Ils prévoient d'annoncer ce nouveau cadre règlement - connu dans le jargon du marché sous le nom de "plancher déterminé par la demande" - le mois prochain, probablement dès la réunion du 13 mars de la BCE, ont ajouté les sources.

Pour le moment, aucun changement n'est prévu en ce qui concerne les réserves obligatoires des banques toujours fixées à 1% des dépôts des clients. Les sources ont toutefois indiqué que certains responsables de la BCE sont favorables à son évolution et pourraient faire des propositions en ce sens.

Les sources ont également noté l'existence d'un débat sur la taille du portefeuille obligataire de la BCE et sur sa composition, se demandant s'il doit être composé principalement de titres à court terme ou également de titres à plus long terme.

Sollicité, un porte-parole de la BCE s'est refusé à tout commentaire.

(Version française Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)

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