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ENQUETE-La hausse des taux de la BCE est finie, mais pas de baisse avant au moins juillet-économistes
information fournie par Reuters 20/10/2023 à 14:36

Le cycle de hausse des
taux de la Banque centrale européenne (BCE) est terminé, montre
une enquête Reuters auprès de 85 économistes, mais il faudra
attendre au moins juillet 2024 pour que l'institution de
Francfort commence à assouplir son resserrement monétaire, la
lutte contre l'inflation se poursuivant.
    La BCE a relevé en septembre ses taux d'intérêt directeurs
de 25 points de base, portant le taux de dépôt à 4,00% et le
taux de refinancement à 4,50%, mais elle a laissé entendre que
cette dixième hausse d'affilée en 14 mois serait probablement
l'ultime d'un cycle entamé en juillet 2022.
    Parmi les économistes sondés du 12 au 19 octobre, aucun n'a
revu à la hausse ses perspectives sur l'évolution des taux, mais
le calendrier de la première baisse du coût du crédit est devenu
plus incertain.
    Selon la prévision médiane des économistes et 58% des
économistes interrogés, soit 48 sur 83, la première baisse des
taux interviendra au troisième trimestre 2024, ou plus tard dans
l'année, et le taux de dépôt devrait être ramené à 3,50% à la
fin du mois de septembre 2024.
    Dans un enquête réalisée après la réunion de septembre de la
BCE, 29 des 70 économistes interrogées avaient déclaré que la
première réduction de taux de l'institution aurait lieu au
deuxième trimestre 2024, voire avant.
    Un peu plus de 40% des personnes sondées dans la dernière
enquête, soit 35 sur 83, continuent cependant de penser que la
première mesure d'assouplissement monétaire interviendrait avant
la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE en juillet.
    "Notre modèle suggère qu'une baisse des taux pourrait
intervenir plus tôt, mais il faudrait que les données soient
plus modérées que ce qui est prévu actuellement. Je pense donc
qu'une baisse en septembre 2024 est un point de vue assez
équilibré", a déclaré Kristian Toedtmann de DekaBank.
    Dans une enquête Reuters distincte, une majorité réduite
d'économistes prévoit une baisse des taux de la Réserve fédérale
américaine (Fed) avant la mi-2024.
    
    RISQUE D'UNE BAISSE DES TAUX PLUS TARD QUE PRÉVU
    Priés de dire quel était le risque le plus important dans
leurs prévisions, 25 économistes ont répondu que la baisse des
taux ait lieu plus tard que prévu, tandis que 19 ont répondu
qu'elle intervienne plus tôt qu'anticipé.
    "Les données récentes sur l'activité et l'inflation ont été
plus faibles que prévu, mais cela n'empêchera pas Christine
Lagarde (présidente de la BCE) de s'en tenir fermement à l'idée
de taux élevés pour longtemps", note Jack Allen-Reynolds de
Capital Economics.
    Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de
Galhau, a réaffirmé la semaine dernière que, selon lui, la BCE
devrait maintenir son taux directeur à son niveau actuel aussi
longtemps que nécessaire.
    L'inflation en zone euro est sur une trajectoire descendante
mais elle représente encore plus du double de l'objectif de 2,0%
de la BCE, au regard du chiffre de 4,3% publié pour septembre. 
    La tendance au ralentissement de la hausse des prix devrait
se poursuivre, mais l'enquête a conclu qu'il faudrait attendre
au moins le troisième trimestre 2025 pour que l'inflation
revienne au niveau de l'objectif fixé. Elle devrait s'établir en
moyenne à 5,6% cette année, puis à 2,7% en 2024 et à 2,1% en
2025.
    La flambée récente des cours pétroliers, sur fond notamment
de craintes d'une escalade dans le conflit entre Israël et le
Hamas, représente cependant une menace pour l'inflation. 
    Concernant le produit intérieur brut (PIB), la zone euro
devrait éviter de justesse une récession, mais on s'attend à ce
que l'économie stagne au troisième et au quatrième trimestres
sur fond de taux d'intérêt élevés et de hausse des prix qui
poussent les consommateurs à restreindre leurs dépenses.
    "En ce moment, les choses se dégradent et il est donc très
probable que nous révisions tous nos prévisions à la baisse. La
zone euro n'a pas grand-chose à offrir en ce moment", a déclaré
Melanie Debono de Pantheon Macroeconomics.
    Le PIB de l'Allemagne, première économie d'Europe, s'est
probablement contracté au troisième trimestre et devrait encore
reculer sur le trimestre en cours et le suivant, s'enfonçant
très nettement dans une récession technique. La croissance en
France, deuxième économie du bloc monétaire, devrait en revanche
rester relativement robuste.

 (Reportage Jonathan Cable; enquêtes par Purujit Arun, Pranoy
Krishna et Anitta Sunil; version française Claude Chendjou,
édité par Blandine Hénault)
 

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