
Les frères Luc (d) et Jean-Pierre Dardenne posent avec la comédienne Emilie Dequenne pour la Palme d'or du 52e Festival de Cannes, avec le film "Rosetta", le 23 mai 1999 ( AFP / MICHEL GANGNE )
Les frères Dardenne sont entrés vendredi dans la course pour une troisième et historique Palme d'or, au dernier jour d'une compétition cannoise qui a mis en lumière la star montante Josh O'Connor.
Dans "Jeunes mères", Jean-Pierre et Luc Dardenne suivent cinq adolescentes cabossées par la vie qui font leurs premiers pas dans la maternité.
Trait d'union entre elles, une maison maternelle. Le duo belge, sacré à Cannes pour "Rosetta" (1999) et "L'Enfant" (2005), en fait l'épicentre de la reconstruction de ces filles-mères.
S'ils étaient sacrés samedi, les septuagénaires deviendraient les premiers réalisateurs à totaliser trois Palmes.
Après la salve d'applaudissements qui a suivi la projection, ils ont salué la mémoire d'Emilie Dequenne, décédée d'un cancer à 43 ans en mars, qu'ils avaient révélée dans "Rosetta". Ce rôle lui a valu le prix d'interprétation féminine.
"Emilie était quelqu'un de très vivante", a déclaré Luc Dardenne devant une salle comble. "Emilie aimait la vie, donc vive la vie", a complété son frère.
La compétition cannoise s'est refermée dans la soirée avec la projection de "The Mastermind", de l'Américaine Kelly Reichardt.

L'acteur britannique Josh O'Connor, le 23 mai 2025 au festival de Cannes ( AFP / Sameer AL-DOUMY )
En voleur de tableaux raté qui appelle maman à la rescousse quand les choses tournent mal dans les Etats-Unis de 1970, en pleine guerre du Vietnam, le Britannique Josh O'Connor, 35 ans, peut rêver à un prix d'interprétation.
Visage du prince Charles dans la série "The Crown" et joueur de tennis pris dans un triangle amoureux dans "Challengers" avec Zendaya, O'Connor figure au générique d'un autre film en lice pour la Palme d'or, la romance gay "The History of Sound".
- Panahi, Loznitsa, Trier ? -
Après cette ultime projection, les neuf membres du jury, emmenés par la star française Juliette Binoche, commenceront samedi leurs délibérations pour désigner, parmi les 22 films en compétition, le successeur d'"Anora", Palme d'or 2024 de l'Américain Sean Baker.

Le réalisateur iranien Jafar Panahi, le 21 mai 2025 au festival de Cannes ( AFP / Miguel MEDINA )
Quelques favoris se sont dégagés, notamment "Un simple accident", charge contre les autorités de l'Iranien Jafar Panahi, "Deux procureurs", réflexion sur l'arbitraire de l'Ukrainien Sergueï Loznitsa, et "Valeur sentimentale", drame familial du Norvégien Joachim Trier.
Plusieurs autres prix (mise en scène, scénario, interprétation féminine et masculine...) seront décernés au cours de la cérémonie de clôture, à partir de 18H40 (16H40 GMT).
Hors compétition, le prix Un certain regard a été remis vendredi au "Mystérieux regard du flamant rose" du Chilien Diego Céspedes, 30 ans. Les protagonistes de ce film sont des femmes transgenres rejetées par la société, sur fond d'épidémie de sida.
"La petite dernière", troisième long-métrage et premier en compétition de l'actrice et réalisatrice française Hafsia Herzi, a remporté la Queer Palm, un prix alternatif du "meilleur film LGBTQ+" qui fête ses 15 ans, avec le cinéaste français Christophe Honoré comme président du jury.
"Imago", premier film tchétchène sur la Croisette, a remporté l'Oeil d'or du meilleur documentaire, dont le jury a aussi décerné un prix spécial à "The six billion dollar man", consacré au fondateur de Wikileaks Julian Assange.
"The president's cake" de Hasan Hadi, premier film irakien à Cannes, a pour sa part remporté le prix du public à la Quinzaine des cinéastes.
La Palm Dog, récompensant le cabot avec le plus de mordant du festival, a enfin été décernée à Panda, chien de berger du film islandais "L'Amour qu'il nous reste", dans la section Cannes Première.
Deux premières de films français étaient également au programme.
"13 jours, 13 nuits" de Martin Bourboulon, avec Roschdy Zem et Lyna Khoudri, retrace l'évacuation de l'ambassade de France à Kaboul, qui s'apprête à tomber aux mains des talibans en août 2021.
"Moi qui t'aimais" de Diane Kurys met en scène le même Roschdy Zem et Marina Foïs dans la peau d'un couple mythique du cinéma français, Yves Montand et Simone Signoret.
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