Comment passer ses premiers ordres en Bourse
Dernière mise à jour le : 26/08/2025

Investir, ça commence par passer ses premiers ordres en Bourse. (crédit : Adobe Stock)

Pour acheter ou vendre une action, vous devez disposer d'un compte-titres ou d'un Plan d'épargne en actions (PEA) auprès d'un intermédiaire financier. Ensuite, il vous faut lui transmettre un ordre. Le type d'ordre dépend de vos priorités en tant qu'investisseur.

L'ordre à cours limité est le plus courant

Pour ce type d'ordre, vous définissez un prix maximum s'il s'agit d'un ordre d'achat ou un prix minimum s'il s'agit d'un ordre de vente. Toutefois, la quantité demandée n'est pas garantie. L'exécution de l'ordre peut être fractionnée durant sa période de validité ou partielle à son échéance.

Les ordres ne comportant pas de limite de cours peuvent parfois être risqués. Ils sont à proscrire pour les actions peu liquides, c'est-à-dire à faibles volumes d'échanges. Avant de passer un ordre, il est utile de consulter la profondeur du carnet d'ordres et le volume échangé sur la valeur. Une faible liquidité peut entraîner des écarts de prix importants et une exécution partielle ou défavorable.

L'ordre au marché donne la priorité à l'exécution

Cet ordre permet d'acheter ou de vendre immédiatement, sans limite de prix. Il est prioritaire sur tous les autres types d'ordres. Il est donc exécuté intégralement et sans délai, mais le prix obtenu peut varier selon les conditions du marché. Ce type d'ordre est adapté si vous souhaitez être sûr que l'opération ait lieu, quelle que soit la variation du cours.

Exemple des différences entre les deux types d'ordre

Vous souhaitez acheter 100 actions de la société ABC, cotée à 50 €.

  • Si vous passez un ordre à cours limité à 48 €, l'achat ne sera exécuté que si le cours descend à 48 € ou moins. Si le cours reste à 50 €, l'ordre ne sera pas exécuté.
  • Si vous passez un ordre au marché, l'achat sera exécuté immédiatement, probablement autour de 50 €, mais peut-être à 50,10 € ou 49,90 € selon les offres disponibles. Vous êtes certain d'obtenir les 100 actions, mais pas du prix exact.

L'ordre à la meilleure limite peut être un compromis

Ce type d'ordre ne comporte aucune indication de prix. Il est exécuté au meilleur prix possible lors de sa transmission sur le marché. Si les quantités offertes ou demandées sont insuffisantes, il est exécuté partiellement. Pour la quantité restante, il devient alors un ordre à cours limité avec pour prix de référence le même cours. S'il est placé avant l'ouverture, il est exécuté sur la première cotation. Toutefois, il passe après l'ordre au marché.

Les ordres à seuil de déclenchement ou à plage de déclenchement

Ce type d'ordre permet de donner un cours à partir duquel l'opération d'achat ou de vente doit être réalisée. Un ordre de vente à seuil de déclenchement est ce qu'on appelle communément un ordre «stop». L'investisseur choisit ainsi de couper automatiquement sa position sous un certain seuil.

L'ordre à plage de déclenchement est une variante de l'ordre à seuil de déclenchement. Il comporte une information supplémentaire : un cours d'achat ou de vente limité. Ainsi, un ordre à cours limité est activé quand le seuil de déclenchement est franchi.

Exemple des différences entre les deux types d'ordre

Ordre à seuil de déclenchement

Vous détenez une action cotée à 100 € et souhaitez vous protéger contre une forte baisse. Vous placez un ordre de vente à seuil de déclenchement à 95 €. Cela signifie que si le cours atteint ou descend en dessous de 95 €, votre ordre est déclenché et devient un ordre au marché : la vente s'exécute au prix disponible à ce moment-là.

Les limites d'un tel ordre. Dans un marché très volatil ou en cas de chute brutale (gap baissier, suspension de cotation, absence de contrepartie), le cours peut passer directement de 100 € à 90 € sans transiter par 95 €. L'ordre est bien déclenché, mais exécuté au prix disponible, ici potentiellement 90 € ou moins. Autrement dit, le seuil ne garantit pas le prix, seulement le déclenchement. Ce type de protection est utile mais imparfait : il ne protège pas contre les décrochages soudains.

Ordre à plage de déclenchement

Vous placez un ordre de vente avec un seuil de déclenchement à 95 € et une limite à 93 €. Cela signifie que si le cours atteint 95 €, l'ordre est activé, mais il ne sera exécuté que si un acheteur propose au moins 93 €. En pratique, cela devient un ordre à cours limité, déclenché par le franchissement du seuil. Si le marché chute trop vite et que les offres sont en dessous de 93 €, l'ordre reste en attente ou expire sans exécution. Ce mécanisme permet de mieux contrôler le prix, mais augmente le risque de non-exécution.

Ordres complexes et stratégies avancées

Au-delà des ordres classiques présentés ci-dessus, il existe des ordres plus complexes, comme les ordres conditionnels, les ordres liés (ex. : ordre OCO ou ordre suiveur), ou encore les stratégies combinées sur produits dérivés. Ces outils permettent de mieux gérer le risque ou d'automatiser certaines décisions, mais ils nécessitent une bonne maîtrise des mécanismes de marché et des plateformes de trading. Ils sont généralement utilisés par des investisseurs expérimentés ou dans un cadre professionnel.

Ordre en cours et avis d'opéré

Lorsque votre ordre est transmis sur le marché, il apparaît dans votre carnet d'ordres. Son statut évolue alors de «transmis» à «exécuté» ou «exécuté partiellement». À son échéance, l'ordre non exécuté est «échu». En cas d'exécution, vous recevez un avis d'opéré de la part de votre intermédiaire financier. Ce document vous permet de vérifier la bonne exécution de l'ordre.

A savoir

Depuis la directive MIF2, les intermédiaires financiers sont tenus de respecter le principe de «meilleure exécution». Cela signifie qu'ils doivent choisir le lieu d'exécution le plus favorable pour l'investisseur, en tenant compte du prix, du coût, de la rapidité et de la probabilité d'exécution. Chaque établissement publie sa politique d'exécution, que vous pouvez consulter pour mieux comprendre leurs pratiques.

Les informations nécessaires pour passer un ordre en Bourse Pour être valide, un ordre portant sur une action cotée doit comporter les informations suivantes :

  • Le sens de l'opération, à savoir l'achat ou la vente
  • Le code ISIN ou le code mnémonique de la société
  • La place de cotation de l'action (Paris, Londres, New York…)
  • La quantité de titres demandée à l'achat ou proposée à la vente
  • Le type d'ordre (voir ci-dessus)
  • Le cours limite s'il y a lieu
  • La durée de validité de l'ordre

Bon à savoir

Par défaut, la validité d'un ordre de Bourse est une validité «jour», c'est-à-dire seulement pour la journée de négociation en cours (la séance). Si l'ordre n'est pas exécuté avant la clôture, il est annulé automatiquement.

Mais la validité d'un ordre peut également être :

– À date déterminée : l'ordre reste actif jusqu'à une date que vous avez fixée. Il prend fin à cette date, sauf s'il est exécuté ou annulé avant.

– À révocation : l'ordre reste valable pendant 365 jours, sauf exécution ou annulation manuelle. Tous les intermédiaires ne proposent pas cette option.

À noter :

– Un ordre à cours limité peut rester actif plusieurs jours, mais il ne sera exécuté que si les conditions de prix sont réunies.

– Un ordre au marché est généralement exécuté immédiatement, donc la durée de validité a peu d'impact.

– Une longue durée de validité peut exposer l'ordre à des conditions de marché très différentes de celles envisagées au moment de sa saisie.

Horaires de négociation

Les marchés ont des horaires précis : par exemple, Euronext Paris est ouvert de 9h00 à 17h30 (heure de Paris), avec une phase de pré-ouverture dès 7h15. Certains ordres peuvent être placés en dehors des heures de cotation, mais leur exécution n'interviendra qu'à l'ouverture du marché.

Frais de transaction et fiscalité

Chaque ordre exécuté entraîne des frais de courtage, qui varient selon l'intermédiaire financier et le type de compte (compte-titres ou PEA). Il peut aussi y avoir des frais de tenue de compte ou de droits de garde. Les plus-values réalisées sont soumises à l'impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux, sauf dans le cadre du PEA après cinq ans de détention.