Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Retour de la consigne en magasin: quel impact sur votre portefeuille?
information fournie par Le Particulier pour Conso 03/06/2023 à 08:30
Temps de lecture: 6 min

La consigne consiste à faire payer au consommateur une petite somme supplémentaire en échange du prêt d’un contenant réutilisable. ( crédit photo : Getty Images )

La consigne consiste à faire payer au consommateur une petite somme supplémentaire en échange du prêt d’un contenant réutilisable. ( crédit photo : Getty Images )

La consigne consiste à faire payer au consommateur une petite somme supplémentaire en échange du prêt temporaire d’un contenant réutilisable. Cette pratique était bien ancrée en France il y a encore quelques décennies, avant de disparaître au profit des emballages plastiques jetables. Va-t-elle être réinstaurée? Quelles sont les enseignes ayant mis en place ce dispositif? Quel est l’impact financier pour le consommateur?

La consigne, un moyen efficace de réduire les déchets?

Réduire notre production de déchets, notamment plastiques, est devenu un impératif pour répondre aux enjeux environnementaux. La consigne apparaît comme une solution vertueuse et économique. En effet, en favorisant la réutilisation des contenants, elle contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre générées par la production de nouveaux emballages. Selon un sondage Ifop pour WWF France réalisé fin 2019, 88% des Français se déclarent favorables à la mise en place d’un système de consigne obligatoire permettant le réemploi des bouteilles et emballages.

Le gouvernement envisage de généraliser la consigne pour les bouteilles en plastique, canettes ou briques de boissons. Fin janvier 2023, la secrétaire d’État à l’Écologie, Bérangère Couillard, a organisé une concertation sur le sujet avec les principales enseignes de la grande distribution.

La grande distribution expérimente la consigne au niveau local

Dans le cadre de leurs engagements en faveur de l’économie circulaire, les principales enseignes de supermarchés et hypermarchés testent le dispositif de la consigne au niveau régional, avant un éventuel déploiement dans l’ensemble de leurs magasins.

Auchan (partenaire The Corner *) a mis en place un système de consigne pour les bouteilles de lait en verre dans certains de ses magasins des Hauts-de-France. Intermarché déploie cette initiative en Bretagne, Normandie et Pays de la Loire. De son côté, Super U mène des tests sur le réemploi des bouteilles de vin dans le Sud de la France .

Pour expérimenter le dispositif, les géants de la grande distribution se rapprochent de start-up spécialisées dans la consigne: dans les Pays de la Loire, Système U a fait appel à la société locale Bout’ à Bout’.

De son côté, Leclerc s’est associé avec la structure Suivez la consigne pour encourager le réemploi des bouteilles en verre. Les clients reçoivent 5 centimes d’euros par bouteille sous forme de bon d’achat. Celles-ci sont ensuite lavées pour être réutilisées jusqu’à une vingtaine de fois.

La jeune entreprise NoWW (No Waste in my World) fournit aux supermarchés et aux restaurants collectifs des emballages en verre consignés. Elle se charge ensuite de les récupérer grâce à des bornes automatiques, de les nettoyer, puis de les remettre en circulation. Les clients reçoivent le montant initial de la consigne ( entre 1,50 et 2 euros ) sous forme de bon d’achat. Ce concept est déployé dans des enseignes Intermarché, Leclerc ou encore Carrefour Market.

Zoom sur la consigne avec Loop par Carrefour

Fin 2020, Carrefour (partenaire The Corner *) a commencé l’expérimentation de la consigne en Bretagne, avant de l’étendre progressivement en Île-de-France , dans l’Ouest et l’Est de la France. Pour cela, le groupe a noué un partenariat avec la plateforme mondiale de réemploi Loop. Cette démarche s’inscrit dans le cadre de son opération “Défi zéro gaspi/Défi zéro plastique”. Un grand nombre de produits sont concernés: sacs, bouteilles d’eau, sodas, produits alimentaires contenus dans des conserves en verre... Les emballages sont triés et nettoyés, avant d’être réutilisés jusqu’à 20 fois. Chaque retour permet au consommateur d’être remboursé ( environ 20 centimes d’euros ) à la caisse du magasin ou par virement bancaire grâce à l’application Loop. Une vingtaine de grandes marques participent à ce dispositif: Coca-Cola, Nutella, Bonduelle, Ricoré, Evian, Vittel ou encore Blédina.

La consigne, plus écologique mais aussi plus économique?

Le réemploi peut s’avérer plus vertueux et plus économique pour le consommateur que le recyclage. Avec ce dernier, on paie deux fois l’emballage, une première fois au moment de l’achat, puis une seconde fois lors de la collecte, via la taxe d’enlèvement des ordures ménagères. Avec la consigne, la collecte est comprise dans le prix d’achat. Comme l’explique Philippe Généreux, directeur général du brasseur alsacien Météor: “Le produit est aussi moins cher pour le consommateur puisqu’il n’achète pas l’emballage.”

Le contexte politique et économique international favorise le déploiement de la consigne. En effet, le coût du verre a considérablement augmenté, tout d’abord avec la pandémie de Covid-19, puis avec la guerre en Ukraine. L’envolée des coûts des matières premières et de l’énergie impacte les entreprises du secteur agroalimentaire, qui répercutent parfois cette hausse sur le prix de leurs produits. C’est le cas de la Brasserie de Bretagne. “Pour passer cette crise, on a mis en place trois actions, commente Clément Bedbeder, directeur général adjoint. La première a été de stocker de la bouteille pour ne pas en manquer, la deuxième d’augmenter notre prix de vente consommateur, et la troisième d’accélérer le réemploi des bouteilles.”

Consigne des bouteilles en plastique: une “fausse bonne idée vraiment coûteuse” pour l’UFC-Que Choisir

Selon l’UFC-Que Choisir et le Cercle National du recyclage (CNR), le projet de consigne sur les contenants plastiques examiné par le gouvernement est “une fausse bonne idée” compte tenu de “son inefficacité sur les plans logistique, financier et environnemental”. L’association pointe du doigt un système “particulièrement onéreux pour les consommateurs contribuables”. Selon l’association, la collecte n’atteindra jamais les 100% et “la ponction de pouvoir d’achat sera très importante pour les consommateurs” qui oublieront de rapporter leurs contenants. L’UFC-Que Choisir craint en outre que la disparition de l’écocontribution sur les bouteilles en plastique, de l’ordre de 200 millions d’euros , n’entraîne pas de baisse de prix. L’Union fédérale dénonce par conséquent un “surcoût subi par les consommateurs [qui] serait au total de l’ordre de 500 millions d’euros au minimum par an selon les calculs du Cercle national de recyclage”.

L’association rappelle par ailleurs que les bouteilles en plastique sont déjà récupérées dans le cadre du tri sélectif. “La mise en place d’une consigne constituerait un dédoublement du système de collecte.”

Certains élus craignent que la consigne fasse chuter leurs revenus. En effet, le plastique jeté dans les poubelles jaunes est aujourd’hui revalorisé et revendu. Le plastique PET se négocie entre 600 et 700 euros la tonne. Cela représente une manne pour les communes. “Dans ma communauté de communes, c’est 120.000 euros par an explique Nicolas Soret, le maire de Joigny (Yonne) au micro de TF1. Si demain les habitants ne mettent plus leurs bouteilles en plastique dans la poubelle jaune, il ne restera que des choses qui coûtent et qui ne rapportent rien. Je serai tenu d’augmenter les impôts.”

Au vu de ces différents éléments, il est difficile de dire si la consigne aura un impact réellement positif dans la durée sur le porte-monnaie des consommateurs.

Le zéro déchet permet-il de faire des économies?

- adopter la coupe menstruelle: entre 175 et 245 euros d’économies sur 5 ans.

- se démaquiller avec des cotons réutilisables: +245 euros en 5 ans;

- faire soi-même ses produits ménagers: entre 60 et 70 euros économisés chaque année;

- boire l’eau du robinet et acheter une gourde: +218 euros /an;

- arrêter le café en capsules: +395 euros /an;

- passer aux couches lavables: +750 euros en 3 ans;

Contrairement à certaines idées reçues, le zéro déchet est à la portée de toutes les bourses. Si certains gestes peuvent paraître contraignants à première vue, cela peut être intéressant. En effet, adopter de nouvelles habitudes peut permettre de faire de belles économies, comme le révèlent les infographies du site Les Petits Calculs (savants) :

*Si vous êtes client Boursorama Banque, vous bénéficiez d’un avantage auprès de ces enseignes à travers The Corner. Découvrez les remises qui vous sont réservées: Auchan , Carrefour .

Si vous n’êtes pas (encore) client Boursorama Banque, découvrez ici les bons plans The Corner.

À lire aussi:

Courses: ayez les bons réflexes pour réduire le montant du ticket de caisse

Vinted, Vide dressing… ces sites et applications pour recycler ses vêtements

Panneau solaire au-dessus du garage, éolienne dans le jardin… Produire votre électricité renouvelable, est-ce rentable?