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Vers des villes fabriquées en 3D?
information fournie par Le Particulier pour Conso 09/01/2021 à 08:30

C’est un rêve devenu réalité. Au Mexique à Dubaï ou à Reims, les expériences d’impression en 3D de biens immobiliers se multiplient partout dans le monde. crédit photo : Gorodenkoff/Shutterstock / Gorodenkoff

C’est un rêve devenu réalité. Au Mexique à Dubaï ou à Reims, les expériences d’impression en 3D de biens immobiliers se multiplient partout dans le monde. crédit photo : Gorodenkoff/Shutterstock / Gorodenkoff

De Dubaï à Reims en passant par Valencienne ou Tabasco, on ne compte plus les villes qui se lancent dans l’impression 3D d’immeubles résidentiels. Phénomène encore marginal il y a 5 ans, il pourrait bien devenir incontournable dans les années à venir. Toutefois, si l’impression 3D d’immeubles permet de délivrer des logements plus vite, à un prix moins élevé, elle pourrait aussi affecter les ouvriers du BTP dont les tâches deviendraient obsolètes.

Un phénomène de plus en plus présent

De l’utopie à la réalité. L’idée d’imprimer des maisons, voire des immeubles entiers, se concrétise. Non plus avec uniquement des bâtiments test pour faire le buzz sur Internet, mais avec de vrais appartements dans lesquels des personnes vivent au quotidien.

Durant l’été 2020, en Allemagne, le fabricant Danois Cobod réalise ainsi, à partir d’une imprimante 3D, un premier bâtiment résidentiel. L’entreprise réitère l’exploit, toujours en Allemagne, en réalisant un immeuble résidentiel de 3 étages avec sa machine qui peut atteindre une vitesse maximale de 100 cm/seconde, soit l’équivalent de 10 tonnes de béton par heure.

Plus près de nous, à Reims, l’écoquartier Réma'Vert sera en partie constitué de 5 maisons imprimées en 3D, à l’initiative du bailleur social Plurial Novilia. Les habitations vont du T3 au T5. C’est une première en France: à Valenciennes, la start-up spécialisée dans l’impression 3D nommée Construction 3D décide d’imprimer elle-même son propre siège social.

Des logements moins chers et livrés plus vite

Pour réussir une telle prouesse, la construction 3D s’appuie sur de gigantesques imprimantes en 3D. Ces dernières se composent d’un bras télescopique contrôlé par un ordinateur qui vient méticuleusement poser des couches de béton pour fabriquer un premier module (salon, salle de bain, bureaux…). Une fois l’ensemble des modules réalisés, il suffit de les assembler les uns sur les autres et de procéder aux finitions.

L’intérêt de cette innovation sont les gains en efficacité. Le temps nécessaire à l’impression d’un studio est de moins de 24 heures. Il y a là de quoi, peut-être, trouver (enfin) une solution à la crise du logement qui sévit aussi bien dans les grandes métropoles que dans les pays pauvres. C’est le cas par exemple au Mexique, dans la ville de Tabasco, où les sociétés New Story et Icon en partenariat avec une association locale, Echale, ont réalisé quelques 50 habitations en 3D, capables de résister aux mouvements sismiques, destinés aux plus pauvres.

Ce succès a été livré en début d’année 2020 pour un coût de construction inférieur à 9.000 euros par logement. Chaque maison possède une superficie de 46 m² avec deux chambres à coucher, une salle de bain, un auvent et un patio.

Coup dur à venir pour le BTP?

L’impression 3D est également invoquée comme étant un mode de construction bien moins polluant que le secteur classique du BTP. Dubaï, par exemple, ayant réussi à imprimer en 17 jours, l’un des plus grands immeubles de bureaux du monde en 3D (640 m² répartis sur deux étages) est parvenu de cette manière, à générer près de 60% de déchets en moins. Seuls 15 ouvriers ont participé au chantier et le concept semble avoir tant séduit l’émirat qui compte imprimer près de 25% des bâtiments à venir d’ici 2030 par le biais de cette technologie.

Si pour les professionnels de l’immobilier neuf, l’ère du tout impression 3D est encore loin, beaucoup craignent les conséquences en matière d’emplois de la montée en puissance de l’impression 3D dans le BTP. Selon les données de l’observatoire du BTP, plus d’un million de personnes en France travaillent dans ce secteur. Ce chiffre pourrait reculer drastiquement si le besoin d’ouvriers sur les chantiers venait à se réduire au profit de développeurs, d’informaticiens et autres experts du numérique.

Combien coûte un bâtiment 3D

La question du coût des immeubles 3D ne fait pas encore l’unanimité chez les professionnels. Si dans les Emirats Arabes Unis, on estime que le coût de construction pourrait reculer de 70% à 80% grâce à ces outils, d’autres avancent davantage une économie globale de 45% par rapport à un logement neuf standard. Mais encore faut-il pour cela que la technologie se généralise voire se banalise. Si l’on reprend l’exemple des 5 maisons de l’écoquartier rémois, ces dernières devraient afficher un coût de construction supérieur à 30% par rapport aux méthodes classiques. Le caractère encore expérimental de ce type d’initiative fait augmenter leur coût.

Toutefois, il y a fort à parier que si le procédé s’industrialise un jour, les prix de l’immobilier neuf pourraient bien chuter drastiquement. Car la promesse de l’impression d’immeuble en 3D est celle d’une production plus rapide de logements ou bureaux nécessitant bien moins de bras pour les concevoir.

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