Les start-up, entreprises d’avenir en France?
La France compte deux nouvelles licornes pour l’année 2020, et ce malgré le contexte économique éprouvant. Une preuve que le secteur de la French Tech a encore des atouts à faire valoir même si le pays qui possède le plus de start-up valorisées à plus de 1 milliard d’euros demeure les Etats-Unis. Reste que de nombreuses pépites françaises pourraient bien briller dans les années à venir à condition de ne pas s’effondrer en chemin.
Qu’est ce qu’une licorne?
Et une de plus. Depuis sa levée de fonds record de 255 millions d’euros en série D, la start-up Mirakl, un éditeur de logiciel français leader des places de marché du commerce en ligne , est la dixième licorne française derrière, Blablacar, Dataiku, Kariba, OVHCloud, Doctolib, Meero, Contentsquare, Ivalua et Voodoo.
Ce «club» très fermé compte beaucoup pour l’économie française. Le terme de licorne regroupe exclusivement les start-up dont la valorisation est supérieure à 1 milliard de dollars. En effet, ces entreprises sont capables de boucler des levées de fonds à plusieurs centaines de millions d’euros pour poursuivre leur développement et ne sont ni rachetées par d’autres sociétés ni entrées en bourse . A ce jour, Mirakl est la seule start-up française en 2020 avec Content Square, spécialisée dans l’analyse des comportements des internautes sur les sites et applications, à avoir obtenu le statut de licorne contre quatre entreprises en 2019.
Start-up, gare à l’effondrement
Il est toutefois important de rappeler que le statut de licorne ne protège pas d’une chute brutale de sa valorisation pour une entreprise. En Chine, par exemple, la start-up RenRenChe spécialisée dans la vente de voitures d’occasion, lancée en 2014 et valorisée jusqu’à 1,2 milliard d’euros en 2018 s’apprête, selon les informations du journal Bloomberg, à être revendue… pour 1000 euros.
La guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, ainsi qu’une introduction en bourse ratée ont eu raison de l’entreprise. En France, selon les cabinets d’études, on estime que 60% à 90% des start-up échouent au bout de 4 ans d’existence.
Les licornes en devenir
Rien n’arrête le lancement de nouvelles entreprises et leur croissance, pas même la crise de la Covid-19. Malgré le contexte économique et sanitaire dégradé, certaines start-up tirent leurs épingles du jeu et pourraient bien, dans les années à venir, rejoindre le groupe des licornes.
C’est le cas par exemple, de la nouvelle assurance santé pour les entreprises et les indépendants Alan. A ce jour, près de 5 000 sociétés et 75 000 individus sont couverts grâce à elle. La start up a d’ailleurs clôturé en Série C une levée de fonds en avril 2020 de 50 millions d’euros ce qui lui permet d’atteindre les 125 millions de fonds privés levés en seulement 4 ans. Crise sanitaire oblige, les affaires de l’entreprise se portent au mieux et la société annonce le recrutement d’une cinquantaine de salariés d’ici la fin de l’année 2020.
L’autre événement de 2020 est peut-être la start-up Tehtris, fondée par deux ex-agents de la DGSE spécialisée dans la détection de menaces de cyber espionnage et de cybersabotage. La société vient d’annoncer, le 12 novembre 2020, une levée de fonds de 20 millions d’euros, la deuxième plus grosse levée de l’année dans le secteur cyber. Plusieurs centaines d’emplois vont être créés dans les 3 ans à venir (2021, 2022, 2023), assurent les patrons de la start-up, qui profite elle aussi d’un contexte favorable aux solutions qu’elle développe. Durant le confinement de mars 2020 , les experts et gendarmes alertaient les entreprises d’une hausse inédite de la cybercriminalité.
Licornes: les Etats-Unis en tête
Si la France fête sa dixième licorne elle est encore très loin derrière les Etats-Unis. Sur les 586 entreprises réencensées dans le monde comme appartement à la famille des licornes, 233 se trouvent aux Etats-Unis en 2020 et 227 en Chine. La Silicon Valley n’est toutefois plus le territoire qui voit se lancer le plus de pépites. Pékin est depuis peu devenue la ville qui compte le plus grand nombre de licorne (93), devant San Francisco (68). L’ensemble des ces entreprises représentaient en mars 2020 près de 1 614 milliards d’euros en termes de valorisation soit le PIB de l’Italie, comme le rapporte une étude du groupe de médias Hurun, spécialiste du monde des affaires, basé à Shanghai.