Haut fourneau de Tata Steel à Port-Talbot, au Pays-de-Galles, le 9 février 2024. ( AFP / JUSTIN TALLIS )
Le dernier haut fourneau de Tata Steel au Royaume-Uni va cesser de fonctionner lundi dans la plus grande aciérie du pays, à Port-Talbot, au Pays-de-Galles, une fermeture symbolique dans l'histoire de la sidérurgie du pays, qui mettra jusqu'à 2.800 personnes sur le carreau.
"Un grand nombre d'actifs lourds" de cette usine avaient "atteint la fin de leur durée de vie opérationnelle", explique le groupe dans un communiqué.
"Maintenir la configuration actuelle plus longtemps, ou investir davantage dans les installations lourdes traditionnelles, n'était pas viable d'un point de vue économique ou environnemental", ajoute-t-il.
La fermeture annoncée en début d'année des derniers hauts fourneaux de Port-Talbot avait entraîné un long conflit avec les salariés du site, Tata Steel ayant prévu jusqu’à 2.800 suppressions de postes dans une région déjà minée par la désindustrialisation.
Le géant indien, qui emploie environ 8.000 personnes au Royaume-Uni, met un terme à la production de fer sur le site, mais entend y reprendre celle d'acier, avec l'installation à l'horizon 2027/2028 d'un four à arc électrique, moins polluant que les hauts fourneaux gourmands en charbon, et qui nécessite moins de main d’oeuvre.
Cette restructuration porte sur plusieurs autres sites à travers le pays jusqu'en 2025 compris, et devrait se traduire par un investissement de 1,25 milliard de livres (1,50 milliard d'euros), dont 500 millions promis par l'ancien gouvernement conservateur.
Le nouveau gouvernement travailliste, élu en juillet, s'était félicité au début du mois d'avoir obtenu une amélioration de l'indemnité de licenciement proposée aux salariés et le financement d'un programme de formation professionnelle, sans que cela ne change les conditions principales de la restructuration.
Le gigantesque site de Port-Talbot, créé il y a plus d'un siècle, emploie 4.000 personnes. Quatre fois plus y travaillaient pendant les années 1960.
Au nord-est de l'Angleterre, à Scunthorpe (nord-est), British Steel, deuxième producteur du pays et filiale du chinois Jingye, a également prévu de fermer ses hauts fourneaux et de passer aux fours à arc électrique, avec un investissement de 1,25 milliard de livres. Londres doit injecter 300 millions.
Il s'agirait des derniers hauts fourneaux du pays, la fin d'une époque. Le troisième producteur du pays, Liberty Steel, est déjà passé aux fours à arc électrique.
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