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Malgré son interdiction, une mobilisation anti-A69 débute à proximité du chantier
information fournie par AFP 05/07/2025 à 14:17

Des gendarmes et des opposants au projet de l'autoroute A69 Toulouse-Castres près de l'entrée du camp où doit se tenir un rassemblement près de Maurens-Scopont, dans le Tarn, le 5 juillet 2025  ( AFP / Matthieu RONDEL )

Des gendarmes et des opposants au projet de l'autoroute A69 Toulouse-Castres près de l'entrée du camp où doit se tenir un rassemblement près de Maurens-Scopont, dans le Tarn, le 5 juillet 2025 ( AFP / Matthieu RONDEL )

La préfecture l'a interdit, mais un nouveau rassemblement des collectifs écologistes pour protester contre l'autoroute A69 Toulouse-Castres a débuté samedi dans une ambiance calme à Maurens-Scopont (Tarn), où les militants écologistes continuent d'affluer tandis que les forces de l'ordre sont déployées en nombre autour du parc, craignant des débordements.

Cette mobilisation baptisée "Turboteuf" est annoncée comme "festive" mais la préfecture a relevé la "présence importante" de personnes encagoulées ou masquées parmi les 800 participants dénombrés le matin dans le parc du château de Scopont qui les accueille.

Le long du chantier, stoppé fin février et qui reprend de façon progressive depuis mi-juin, quelque 1.500 gendarmes ont été déployés, a déclaré le préfet du Tarn Laurent Buchaillat, en annonçant à la presse la présence de "dispositifs hostiles", comme une catapulte et des réserves de pierres, montrant "clairement l'intention non festive" du rassemblement".

Des objets pouvant servir de "projectiles" ont été saisis, a indiqué à l'AFP une source parmi les forces de l'ordre. Sur des photos, l'AFP a pu voir des boules de pétanque, des cocktails incendiaires, des hachettes, des boucliers et des marteaux.

Des gendarmes déployés près du camp où doit se tenir un rassemblement d'opposants au projet de l'autoroute A69 Toulouse-Castres près de Maurens-Scopont, dans le Tarn, le 5 juillet 2025  ( AFP / Ed JONES )

Des gendarmes déployés près du camp où doit se tenir un rassemblement d'opposants au projet de l'autoroute A69 Toulouse-Castres près de Maurens-Scopont, dans le Tarn, le 5 juillet 2025 ( AFP / Ed JONES )

En conséquence, la route nationale qui permet d'accéder au site, entre Toulouse et Castres, a été interdite samedi par arrêté préfectoral en raison du "risque de trouble à l'ordre public", selon un communiqué de la préfecture.

De nombreux gendarmes, de fourgons et véhicules blindés d'intervention étaient positionnés autour du château et sur une base du maître d'œuvre des travaux, Atosca, située à proximité et où étaient garés plusieurs engins de chantier.

Des opposants au projet très contesté de l'autoroute A69 Toulouse-Castres tiennent une conférence de presse près de Maurens-Scopont, dans le Tarn, le 5 juillet 2025  ( AFP / Ed JONES )

Des opposants au projet très contesté de l'autoroute A69 Toulouse-Castres tiennent une conférence de presse près de Maurens-Scopont, dans le Tarn, le 5 juillet 2025 ( AFP / Ed JONES )

"No macadam", lance un protestataire le visage masqué, parmi les petits groupes qui affluent vers le parc du château.

À l'intérieur, des centaines de tentes et de stands ont été érigés, a constaté l'AFP. Non loin d'un chapiteau décoré d'une banderole proclamant "Stop à l'A69 et son monde", des militants discutent assis dans l'herbe, d'autres répètent des chants pour le rassemblement prévu en musique à 14H00 où les organisateurs espèrent plusieurs milliers de participants.

"L'autoroute a été jugée illégale dans une décision longuement argumentée, on est donc légitimes à intervenir", a déclaré Amalia, membre d'Extinction Rebellion Toulouse, aux nombreux médias présents.

Des opposants au projet de l'autoroute A69 Toulouse-Castres rassemblés à proximité d'un véhicule de la gendarmerie avant un rassemblement près de Maurens-Scopont, dans le Tarn, le 5 juillet 2025  ( AFP / Matthieu RONDEL )

Des opposants au projet de l'autoroute A69 Toulouse-Castres rassemblés à proximité d'un véhicule de la gendarmerie avant un rassemblement près de Maurens-Scopont, dans le Tarn, le 5 juillet 2025 ( AFP / Matthieu RONDEL )

"S'il faut aller au delà de la loi, on le fera", a-t-elle ajouté lors d'une conférence de presse des anti-A69 au pied du château délabré, où un drapeau palestinien a été accroché. "S'il faut cramer des machines, bloquer une route on le fera, parce qu'il est absolument nécessaire de s'opposer à ce projet inutile imposé et écocidaire".

Même si le chantier est considérablement avancé - arbres abattus, ponts construits, terrassement en cours - les opposants comptent empêcher la finalisation de cette infrastructure, dont la construction a débuté en 2023 et doit être achevée au second semestre 2026.

Des militants arrivent au campement de la Zone à défendre (ZAD) installée pour protester contre le projet d'autoroute A69 reliant Toulouse à la ville de Castres, à Maurens-Scopont (Tarn), le 4 juillet 2025 ( AFP / Matthieu RONDEL )

Des militants arrivent au campement de la Zone à défendre (ZAD) installée pour protester contre le projet d'autoroute A69 reliant Toulouse à la ville de Castres, à Maurens-Scopont (Tarn), le 4 juillet 2025 ( AFP / Matthieu RONDEL )

"Cette lutte est devenue emblématique c'est pour ça qu'autant de personnes se rassemblent", déclare Martin, membre des organisateurs.

Aline, du collectif la Voie est Libre, estime que "l'autoroute est plus faite au service des marchandises que des habitants, or nous, nous souhaitons un territoire exemplaire en matière environnemental".

- Contestation multiforme -

Depuis le printemps 2023, la contestation a pris bien des formes: manifestations, grèves de la faim, occupations d'arbres au cœur de Zones à défendre (ZAD). Mais c'est sur le terrain juridique que les opposants ont réussi à stopper les pelles mécaniques.

Fin février, le tribunal administratif de Toulouse a ordonné une interruption des travaux, estimant qu'il n'y avait pas de raison impérative d'intérêt public majeur (RIIPM) pour justifier les dégâts causés à l'environnement.

Un chapiteau de cirque au campement de la Zone à défendre (ZAD) installée pour protester contre le projet d'autoroute A69 reliant Toulouse à la ville de Castres, à Maurens-Scopont (Tarn), le 4 juillet 2025 ( AFP / Matthieu RONDEL )

Un chapiteau de cirque au campement de la Zone à défendre (ZAD) installée pour protester contre le projet d'autoroute A69 reliant Toulouse à la ville de Castres, à Maurens-Scopont (Tarn), le 4 juillet 2025 ( AFP / Matthieu RONDEL )

Cette décision, saluée comme une victoire par les opposants, a donné lieu à plusieurs recours des pro-autoroute: d'un côté devant la justice administrative, de l'autre, par le biais d'une proposition de loi visant à valider rétroactivement les autorisations environnementales du chantier.

Parallèlement, avant l'examen du dossier au fond prévu à la fin de l'année, la cour administrative d'appel de Toulouse a autorisé fin mai une reprise du chantier.

- "Rassemblement illégal" -

Faute de déclaration de la manifestation par ses organisateurs et en raison des heurts survenus lors de précédents événements, la préfecture du Tarn a émis un arrêté d'interdiction de la Turboteuf, où elle attend au moins 2.000 participants.

Des gendarmes surveillent une portion de A69, à proximité d'une réunion de militants opposés à la contstruction de cette autoroute devant relier Toulouse et Castres, le 4 juillet 2025 à Maurens-Scopont (Tarn) ( AFP / Matthieu RONDEL )

Des gendarmes surveillent une portion de A69, à proximité d'une réunion de militants opposés à la contstruction de cette autoroute devant relier Toulouse et Castres, le 4 juillet 2025 à Maurens-Scopont (Tarn) ( AFP / Matthieu RONDEL )

Le préfet du Tarn a appelé "la population à ne pas se joindre à ce rassemblement illégal, qui met en danger ses participants et les exposent à des poursuites pénales".

Les organisateurs ont maintenu l'événement malgré l'interdiction préfectorale, mettant en avant qu'il se déroulait sur un terrain privé dont le propriétaire, Bernard d'Ingrando, a indiqué à l'AFP avoir donné son accord, "à condition qu’il n'y ait pas de débordements".

Mais "s'il y a des volontés spontanées de faire des trucs hors du campement, on ne va pas les empêcher", a déclaré un membre du collectif.

La "Turboteuf" est le quatrième grand weekend d'action contre le projet, après ceux d'avril et d'octobre 2023 puis de juin 2024, les deux derniers ayant été marqués par des affrontements avec les forces de l'ordre.

6 commentaires

  • 13:57

    Il ne sert plus à rien d’interdire des manifestations qui se déroulent sans en tenir compte: soi-disant filtrer les entrées au lieu d’empêcher les rassemblements massifs qui rendent impossible après coup leur démantèlement, constitue la pire hypocrisie et revient à autoriser des manifestations qui dégénèrent à chaque fois.


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