Futur avion de combat européen: l'Allemagne reporte à nouveau sa décision
information fournie par Boursorama avec Media Services 31/12/2025 à 12:49

Une maquette d'un avion de combat Scaf, à Paris, le 22 janvier 2023. ( AFP / LUDOVIC MARIN )

Enième rebondissement dans le projet européen Scaf. Le gouvernement allemand annonce le report,concernant la poursuite du projet.

"Contrairement à ce qui était initialement prévu, aucune décision définitive n'a encore été prise concernant la poursuite du projet Scaf à la fin de l'année", a déclaré mercredi un porte-parole du gouvernement à l' AFP , sans pouvoir donner de nouvelle date à ce stade.

La raison invoquée est "l'agenda franco-allemand chargé en matière de politique étrangère et de sécurité" . Ce symbole de la coopération militaire franco-allemande lancé en 2017, avant d'être rejoint par l'Espagne, peine à décoller malgré les déclarations politiques.

En novembre, Emmanuel Macron évoquait à Berlin une "obligation de résultat" au côté du chancelier Friedrich Merz , qui avait lui promis "une décision sur la manière de passer à la phase suivante" d'ici fin décembre.

Dassault, Airbus et Indra au coeur des désaccords

Berlin et Madrid, représentés par Airbus et Indra, sont particulièrement exaspérés par la position de l'avionneur français Dassault qui réclame plus d'autonomie dans son rôle de maître d'œuvre industriel, pour lequel il a été désigné par les trois Etats.

Le syndicat de l'industrie allemande, IG Metall, avait d'ailleurs déclaré quelques semaines plus tôt, "ne plus faire confiance" au constructeur français. Dassault s'est "complètement disqualifié en tant que partenaire fiable" a-t-il décclaré dans un courrier adressé au gouvernement allemand.

Le Scaf doit remplacer les Rafale français et les Eurofighter allemands et espagnols d'ici 2040, dans un contexte de réarmement européen face aux tensions accrues avec la Russie.

Un député allemand a plaidé récemment pour la construction de deux avions de combat et non plus un seul au sein du SCAF , un choix plus stratégique selon lui mais qui augmenterait mécaniquement le prix du projet, actuellement estimé à 100 milliards d'euros .

Des spéculations existent aussi sur un revirement des allemands en faveur du projet concurrent GCAP, ralliant le Royaume-Uni, l'Italie et le Japon, d'après le journal économique Handelsblatt.