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Gaza: Incident "tragique" avec la mort d'employés d'une ONG dans une frappe israélienne
information fournie par Reuters 02/04/2024 à 21:41

Le soleil se couche sur Gaza, vu du sud d'Israël

Le soleil se couche sur Gaza, vu du sud d'Israël

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré mardi qu'une frappe israélienne dans la bande de Gaza a tué sept employés de World Central Kitchen (WCK), une ONG qui fournit des repas à des personnes dans le besoin, évoquant un incident involontaire et "tragique", condamné notamment par la Grande-Bretagne, dont des ressortissants font partie des victimes.

Cette frappe survenue lundi soir à Deïr al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, assiégée depuis près de six mois par l'armée israélienne en réponse à l'attaque du Hamas, a tué des ressortissants britanniques, australien, polonais, américano-canadien ainsi que des Palestiniens.

WCK, organisation fondée par le chef étoilé hispano-américain José Andres, a évoqué un acte "impardonnable", indiquant que ses employés se déplaçaient à bord de deux véhicules siglés du logo de l'ONG et qu'il y avait eu une coordination avec l'armée israélienne à propos du convoi.

Les Nations unies et d'autres groupes internationaux accusent Israël de se servir de la nourriture comme d'une arme de guerre, en entravant l'acheminement d'aide alimentaire dans la bande de Gaza avec des obstacles bureaucratiques et des lacunes sécuritaires pour les convois, alors que la famine se répand dans l'enclave où vivent 2,3 millions de Palestiniens.

Un tollé avait déjà été provoqué par la mort, le 29 février, de plus de 100 personnes qui patientaient pour recevoir de l'aide humanitaire dans la ville de Gaza. Les autorités sanitaires locales ont reproché à des soldats israéliens d'avoir tiré dans la foule.

Dans un communiqué publié après la frappe israélienne contre le personnel de WCK, le Hamas a dénoncé des manoeuvres destinées à "terroriser" les travailleurs humanitaires et dissuader ceux-ci de mener leurs missions.

Israël rejette de longue date les accusations selon lesquelles il entrave la distribution de nourriture dans la bande de Gaza, pointant l'incapacité logistique des ONG pour faire parvenir l'aide à ceux qui en ont besoin.

LA FRANCE EXPRIME SA "CONDAMNATION FERME"

Cet incident vient accroître les pressions sur Israël pour qu'il prenne des mesures pour répondre à la catastrophe humanitaires dans la bande de Gaza, ravagée par les opérations militaires israéliennes menées en représailles à l'attaque du Hamas le 7 octobre dernier lors de laquelle 1.200 personnes ont été tuées et 250 autres enlevées. Une partie des otages ont depuis lors été libérés.

Selon les autorités sanitaires locales, l'offensive de Tsahal a tué plus de 32.000 personnes dans la bande de Gaza. Des milliers de cadavres supplémentaires pourraient se trouver sous les décombres des bâtiments détruits. La quasi-totalité des habitants de l'enclave ont été déplacés par les combats.

Les Etats-Unis exhortent Israël à mener une enquête "rapide, approfondie et impartiale" sur la frappe israélienne qui a tué sept employés de WCK, a déclaré le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, lors d'une visite à Paris.

Alors que le chef de la diplomatie américaine s'est abstenu de condamner directement l'attaque, son homologue français, Stéphane Séjourné, a pour sa part exprimé la "condamnation ferme" de la France de la frappe israélienne ayant tué les travailleurs humanitaires. "Rien ne peut justifier une telle tragédie", a-t-il dit lors d'une conférence de presse commune.

Benjamin Netanyahu a déclaré que l'armée israélienne a "nui involontairement à des non-combattants dans la bande de Gaza", évoquant un événement tragique. "Cela arrive en temps de guerre", a-t-il ajouté dans un communiqué vidéo.

"Nous menons une enquête approfondie et sommes en contact avec les gouvernements", a-t-il indiqué, assurant qu'Israël ferait tout son possible pour éviter qu'un tel incident se reproduise.

"MEURTRE EFFROYABLE"

La Grande-Bretagne, l'Australie et la Pologne, qui ont pour habitude de se montrer conciliantes avec Israël, ont toutes les trois demandé des mesures pour protéger les travailleurs humanitaires, mettant en exergue l'isolement accru de Benjamin Netanyahu sur la scène internationale à propos de Gaza.

Saisie par l'Afrique du Sud, qui accuse Israël de génocide contre les Palestiniens, la Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné la semaine dernière à l'Etat hébreu de prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir l'arrivée de biens de première nécessité dans la bande de Gaza.

A Londres, le gouvernement britannique a convoqué mardi l'ambassadeur d'Israël pour lui exprimer sa "condamnation sans équivoque du meurtre effroyable" des employés de WCK, dont trois étaient des ressortissants britanniques.

"Israël doit rapidement expliquer comment cela s'est produit et effectuer des changements majeurs pour garantir la sécurité des travailleurs humanitaires sur le terrain", a déclaré le secrétaire au Foreign Office, David Cameron, sur le réseau social X.

Les Nations unies ont estimé pour leur part que la mort des sept employés de WCK était le "résultat inéluctable de la manière dont cette guerre est actuellement menée".

"Au moins 196 travailleurs humanitaires ont été tués depuis octobre" dernier dans la bande de Gaza, a rappelé le porte-parole de l'Onu, Stéphane Dujarric, devant des journalistes. "C'est l'un des endroits au monde les plus dangereux et les plus compliqués pour travailler", a-t-il ajouté, prévenant une nouvelle fois du risque de famine dans l'enclave palestinienne.

EMBARRAS

Antony Blinken a fait savoir lors de sa visite à Paris que les Etats-Unis se sont "entretenus directement avec le gouvernement israélien" à propos de l'incident concernant WCK.

Les travailleurs humanitaires sont "des héros", a ajouté le secrétaire d'Etat américain devant la presse. "Nous ne devrions pas nous retrouver dans une situation dans laquelle des personnes tentant simplement de venir en aide à d'autres être humains se retrouvent elles-mêmes en grand danger".

Un diplomate français a déclaré qu'une certaine gêne était actuellement perceptible chez les Américains, notant le contraste entre les efforts humanitaires de Washington dans la bande de Gaza et l'aide militaire apportée à Israël.

Les Etats-Unis, préoccupés par une crise humanitaire qui ne cesse d'empirer à Gaza, veulent qu'Israël adopte une approche plus ciblée dans son offensive, dont l'objectif affiché est d'"éradiquer" le Hamas.

L'administration du président américain Joe Biden tente notamment de convaincre l'Etat hébreu de s'abstenir de mener un vaste assaut terrestre à Rafah, ville à la pointe sud de la bande de Gaza considérée comme l'ultime refuge pour les civils.

Les relations entre Joe Biden et Benjamin Netanyahu se sont dégradées à leur pire niveau depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza après que Washington a permis le 26 mars l'adoption à l'Onu d'une résolution demandant un cessez-le-feu immédiat dans l'enclave palestinienne pour le mois sacré du ramadan, qui prendra fin la semaine prochaine.

Alors que les parties prenantes au conflit n'ont pas respecté la résolution du Conseil de sécurité de l'Onu, la France a transmis lundi un projet de résolution destiné à trouver des moyens potentiels de mettre en oeuvre la surveillance d'une trêve dans la bande de Gaza.

(Nidal al-Mughrabi au Caire, James Mackenzie et Dan Williams à Jérusalem, Simon Lewis et John Irish à Paris, avec Benoit Van Overstraeten et Sudip Kar Gupta à Paris, Farouq Suleiman, William James et Sachin Ravikumar à Londres, Michelle Nichols aux Nations unies, Alan Charlish et Anna Wlodarczak-Semczuk à Varsovie, Lewis Jackson à Sydney; rédigé par Jean Terzian)

5 commentaires

  • 03 avril 10:40

    Beaucoup de commentaires souvent irrationnels. Parler pour dire comme les bien-pensants c'est une preuve d'incohérence sur les faits et la réalité des buts recherchés. Un seul objectif la sécurité de l'état et des citoyens et rien d'autre.


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