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France: 4e nuit de violences avant les obsèques de Nahel
information fournie par Reuters 01/07/2023 à 16:14

Un policier français à Nanterre, en France

Un policier français à Nanterre, en France

PARIS (Reuters) - La France a connu une quatrième nuit de violence avant les obsèques, samedi, de Nahel, le jeune homme dont la mort par un tir de policier a provoqué une vague d'émeutes et de destructions urbaines à travers le pays.

Le gouvernement avait déployé 45.000 policiers et gendarmes et plusieurs blindés légers pour tenter d'endiguer la pire crise à laquelle le président de la République Emmanuel Macron soit confronté depuis le mouvement des "Gilets jaunes" fin 2018.

Compte tenu de la situation intérieure, le président de la République Emmanuel Macron a reporté sa visite d'Etat en Allemagne, prévue du 2 au 4 juillet, afin de "pouvoir rester en France ces prochains jours", a dit l'Elysée.

Le ministère de l'Intérieur a annoncé que 1.311 personnes avaient été interpellées, un chiffre en forte hausse par rapport aux 875 de la nuit précédente, mais souligné sur Twitter que "les violences commises cette nuit ont été d'une plus faible intensité en comparaison à la nuit précédente".

Agé de 17 ans, Nahel a été abattu mardi lors d'un contrôle routier à Nanterre (Hauts-de-Seine).

Lors de ses obsèques, plusieurs centaines de personnes ont patienté devant la grande mosquée de Nanterre, gardée par des volontaires qui maintenaient les caméras à distance. Dans la foule rassemblée à travers le boulevard, on pouvait entendre certains prier.

"Je pense que c'est important que nous soyions tous ensemble", a dit Salsabil, une jeune femme d'origine arabe venue exprimer son soutien à la famille de Nahel.

Marie, 60 ans, a dit de son côté avoir vécu à Nanterre pendant 50 ans et avoir toujours entendu parler de problèmes avec la police.

La mort du jeune homme, filmée sur vidéo, a ravivé en France les accusations de violence policière et de racisme contre les quartiers populaire. Emmanuel Macron a rejeté l'idée d'un racisme systémique au sein des forces de sécurité en France.

Après la cérémonie à la mosquée, Nahel doit être inhumé au cimetière du Mont Valérien.

Jeudi, une marche blanche en la mémoire du jeune homme avait réuni plusieurs milliers de personnes.

INCENDIES ET PILLAGES

Les autorités craignent que les troubles se poursuivent malgré les appels au calme et l'inquiétude des habitants dans les villes sous tension.

Le ministère de l'Intérieur avait demandé vendredi aux préfets l'arrêt des bus et tramways à partir de 21h00 dans tout le pays. Dans plusieurs agglomérations, comme à Nantes et Saint-Nazaire, les transports s'arrêteront à nouveau samedi soir, dès 20h, a annoncé la préfecture de Loire-Atlantique dans un communiqué.

Selon le ministère de l'Intérieur, la dernière nuit de violences a fait près de 80 blessés parmi les policiers et les gendarmes et a été marquée par 2.560 incendies sur la voie publique, 234 autres incendies et dégradations et près de 60 attaques de commissariats, postes de police municipale et casernes de gendarmerie.

Plusieurs maires ont demandé des renforts de police nationale et Eric Dupond-Moretti a lui aussi prôné une réponse judiciaire plus ferme face aux violences.

Le ministre de la Justice est arrivé samedi au tribunal judiciaire de Créteil (Val-de-Marne) pour vérifier les conditions d'application de sa circulaire de vendredi en ce sens.

"Le bilan est moins important que les nuits précédentes, mais tout n'est pas réglé et nous restons particulièrement vigilants pour les nuits à venir", a déclaré Denis Jacob, secrétaire général du syndicat Alternative Police CFDT, interrogé par BFM TV.

Il s'est dit notamment préoccupé par la présence dans certains quartiers d'individus armés de fusils à pompe qui ont tiré sur des caméras de vidéo surveillance.

La mairie de Persan-Beaumont (Val d'Oise) a été incendiée cette nuit et plusieurs magasins et bureaux de tabac dégradés ou pillés, notamment en région parisienne et à Marseille, où les forces de l'ordre ont procédé à 95 interpellations.

A Lyon (Rhône), le maire Grégory Doucet a déclaré sur BFM TV qu'une quarantaine de magasins avaient été vandalisés ou dévalisés dans l'ensemble des arrondissements lyonnais. Il a appelé les opérateurs de trottinettes en libre service à retirer leurs engins de la voie publique afin que ceux-ci ne soient pas détournés pour servir d'armes.

Il a également annoncé l'annulation à partir de ce soir du 2e festival "entre Rhône et Saône" qui devait se tenir jusqu'à dimanche autour des deux fleuves qui traversent la ville.

(Reportage Tassilo Hummel et Noemie Olive à Nanterre, avec Marc Leras à Marseille et Gilles Guillaume)

22 commentaires

  • 02 juillet 00:15

    RN, vite ! Unissons-nous.


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