Les banques de la zone euro ont fortement durci leurs critères de prêt aux entreprises fin 2024, notamment en France, écartant les espoirs d'une reprise rapide du crédit, a annoncé mardi la BCE.
( AFP / KIRILL KUDRYAVTSEV )
D'octobre à décembre, les critères d'approbation des prêts et lignes de crédit aux entreprises ont connu le "resserrement net le plus marqué depuis le troisième trimestre 2023", selon une enquête trimestrielle qui tombe deux jours avant la prochaine réunion de politique monétaire fixant le cap sur les taux d'intérêt.
Les banques ont justifié ce resserrement de l'accès au crédit par "une perception accrue des risques liés aux perspectives économiques et par une tolérance au risque réduite des banques", note la BCE.
Principalement les banques en Allemagne et en France se sont montrées frileuses dans un contexte d'incertitude politique accrue, tandis que les normes de crédit se sont assouplies en Italie.
Pour le premier trimestre 2025, les banques prévoient un nouveau resserrement net des normes de crédit pour les prêts aux entreprises.
Les normes pour les prêts immobiliers aux ménages sont de leur côté restées stables, tandis que celles pour le crédit à la consommation se sont davantage durcies.
Ces données devraient conforter l'institution monétaire à baisser à nouveau ses taux jeudi, les observateurs pariant sur une baisse de 0,25 point de pourcentage, la cinquième depuis juin 2024.
Les banques ont également fait état d'une légère augmentation de la demande de prêts ou de tirages de lignes de crédit des entreprises au quatrième trimestre, soutenue par la baisse des taux, mais qui reste globalement faible.
La baisse du loyer de l'argent a en revanche conduit à une forte augmentation de la demande nette de prêts immobiliers, confirmant les signes de reprise après les fortes baisses observées les années précédentes.
Entre mi-2022 et fin 2023, la BCE a fortement relevé ses taux, provoquant une contraction du crédit pour freiner l'économie et ramener l'inflation à 2%, objectif en passe d'être réalisé cette année.
Pour le premier trimestre 2025, les banques prévoient une demande de prêts globalement stable pour les entreprises et une augmentation supplémentaire pour les ménages, en particulier pour les prêts immobiliers.
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