Au Peugeot Bar Lounge de Buenos Aires, les entrepreneurs français sont rassemblés pour leur rencontre mensuelle. En ce mardi préélectoral, la réunion informelle organisée par la chambre de commerce franco-argentine prend une tonalité différente. Ce soir-là, ce n'est pas l'actualité argentine qui cristallise les discussions. Aux abords de ce bar huppé, les partisans d'Emmanuel Macron distribuent son programme, tandis qu'à l'intérieur, le scrutin de ce week-end (les Français de l'étranger voteront samedi 22 avril) anime les conversations. « Un second tour Le Pen-Mélenchon serait une catastrophe », confie Christophe Dubois, avocat d'affaires travaillant en Argentine, « c'est le populisme de droite contre le populisme de gauche ».
Cette notion de « populisme de gauche », péjorative dans l'Hexagone, a été forgée ici. Jean-Luc Mélenchon, le plus latino-américain des candidats, l'a intégrée en reprenant le politologue argentin Ernesto Laclau qui, dans la préface de son ouvrage La Raison populiste (Seuil), dénonce le mépris du populisme comme « un rejet de la politique tout court ». Car pour Laclau, inspirateur de Mélenchon et des Kirchner ? Nestor puis Cristina, au pouvoir de 2003 à 2015 ?, « le populisme est, tout simplement, une manière de construire le politique ». Le candidat de La France insoumise a d'ailleurs manifesté à plusieurs reprises son « admiration » pour l'ex-présidente de...
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