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Vers une fonte record des glaciers alpins cet été après les canicules
information fournie par Reuters 26/07/2022 à 12:26

VERS UNE FONTE RECORD DES GLACIERS ALPINS CET ÉTÉ APRÈS LES CANICULES

VERS UNE FONTE RECORD DES GLACIERS ALPINS CET ÉTÉ APRÈS LES CANICULES

par Emma Farge et Gloria Dickie

GLACIER MORTERATSCH, Suisse (Reuters) - Les températures extrêmes de ces dernières semaines en Europe ont eu pour conséquence une fonte des manteaux neigeux plus rapide et plus précoce dans les glaciers alpins, qui s'acheminent vers une fonte estivale sans précédent depuis le début du suivi il y a 60 ans, suggèrent des données auxquelles Reuters a eu accès ainsi que les témoignages de chercheurs.

Le glacier de Morteratsch, en Suisse, dans les Alpes grisonnes, reste normalement couvert de neige pendant l'été et c'est seulement à la fin septembre, après la fin de la fonte estivale, qu'Andreas Linsbauer, glaciologue suisse de 49 ans, s'y rend d'habitude pour assurer la maintenance des équipements de suivi du déclin du glacier.

Cette année, il a effectué l'ascension vers le vaste amphithéâtre de glace et de neige d'où descend le glacier de Morteratsch avec près de deux mois d'avance, la fonte du glacier menaçant de déloger les perches de mesure qui lui permettent de suivre l'évolution de l'épaisseur du glacier - qu'il s'agisse des chutes de neige hivernales ou de la fonte estivale.

Après un hiver peu neigeux en Europe, les Alpes ont déjà connu deux vagues de chaleur précoces en juin et en juillet et lors de la dernière en date, l'isotherme 0°C (ligne fictive au niveau de laquelle la température est nulle) s'est établi à 5.184 mètres d'altitude en Suisse - soit davantage que le sommet du Mont-Blanc - alors qu'il se situe normalement entre 3.000 et 3.500 mètres en été.

"C'est vraiment évident qu'il s'agit d'une saison extrême", souligne Andreas Linsbauer.

Si la fonte des glaciers constitue une menace à l'échelle mondiale en raison du réchauffement climatique, ceux des Alpes sont particulièrement vulnérables, en raison de leur plus petite taille et de leur moindre épaisseur.

FONTE PRÉCOCE

Sans compter que le réchauffement dans la région, avec une hausse de la température d'environ 0,3°C par décennie, s'avère quasiment deux fois plus rapide que la moyenne mondiale.

Le glacier de Morteratsch ne ressemble d'ores et déjà plus aux illustrations des guides touristiques de la région. La longue langue blanche qui descendait sur une grande partie de la vallée a reculé d'environ trois kilomètres, et l'étendue de glace s'est réduite d'environ 200 mètres.

Selon des données du Glamos, le réseau des relevés glaciologiques suisse et de l'Université libre de Bruxelles, le glacier de Morteratsch perd actuellement cinq centimètres par jour et a déjà davantage fondu qu'à l'issue d'un été habituel.

Cette observation fait craindre aux spécialistes que les glaciers alpins ne disparaissent plus tôt que prévu, ce qui n'est pas exclu si les années à venir sont également marquées par des vagues de chaleur à répétition, prévient Matthias Huss, directeur du Glamos.

"Nous constatons d'ores et déjà des situations que nos modélisations ne prévoyaient que pour dans quelques dizaines d'années", observe Matthias Huss. "Je ne m'attendais pas à voir une année aussi extrême aussi tôt dans le siècle."

Des glaciologues en Autriche, en France et en Italie interrogés par Reuters témoignent également d'une fonte précoce marquée qui augure d'une fonte record des glaciers alpins cet été.

En Autriche, "les glaciers sont désormais à nu jusqu'aux sommets", décrit Andrea Fischer, glaciologue de l'Académie autrichienne des sciences.

"On peut facilement imaginer le résultat à la fin de l'été (...) des pertes massives de la couverture par les glaciers dans les Alpes italiennes", observe de son côté Marco Giardino, vice-président du Comité glaciologique italien.

Dans un rapport spécial paru en 2019, le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat de l'Onu) a prévenu que les glaciers des Alpes auraient perdu plus de 80% de leur masse actuelle d'ici à 2100 et que bon nombre d'entre eux étaient d'ores et déjà voués à disparaître, indépendamment des mesures qui pourraient être prises pour limiter les émissions de gaz à effet de serre.

(Avec la contribution de Michael Shields ; version française Myriam Rivet et Bertrand Boucey, édité par)

3 commentaires

  • 26 juillet 16:11

    L Europe se tourne de plus en plus vers le charbon ou le schiste americain ... faut pas rever l ecologie on peut oublier pendant les prochaines années ... on va polluer et rechauffer le monde comme jamais ... tout le globe se retrouve à chercher de l energie ... vu que l on fait venir à nous le gaz qui aurait du normalement aller vers l Asie ...


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