Peut-on vivre normalement dans une ville en état de siège la moitié de la semaine ? Dans le quartier de Las Mercedes, à l'est de Caracas, ce jour-là, c'est le sauve-qui-peut généralisé. Les opposants ont ouvert les grilles des égouts pour barrer la route aux forces de l'ordre, des flots de gens courent aux abris. Quiconque passe par là, même loin du cortège, est happé par la énième manifestation contre l'Assemblée nationale constituante proposée par le président Nicolás Maduro. L'air est si saturé de gaz lacrymogène, qu'il pénètre dans les voitures et brûle les yeux, la peau et les narines. Des vagues de familles et de groupes d'amis, le visage barbouillé de dentifrice pour atténuer ces effets, se ruent dans le centre commercial, sanctuaire moderne. C'est un carnaval, un Halloween en vrai.
Le centre commercial est précisément le lieu de rendez-vous fixé par Gonzalo Himiob Santomé, directeur de l'ONG Foro Penal. Il faut un quart d'heure de coups de téléphone pour le retrouver dans le brouhaha. Il s'assied enfin, épuisé : « Je peux vous donner les chiffres, mais ils changent chaque jour. Aujourd'hui, il y a une manif, par exemple. Donc ce soir, il y aura eu de nouvelles arrestations. »
Tribunaux militaires
Au 1er juillet, le compteur du Foro Penal indique 305 détenus liés aux manifestations, 4 pour utilisation des réseaux sociaux, 33 pour rébellion...
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