Les autorités, qui redoutent une quatrième vague à l'automne, prévoient de lancer une nouvelle campagne d'incitation à la vaccination alors que l'immunité collective est "très loin" d'être atteinte.
Une personne reçoit une dose de vaccin contre le Covid-19, en juin 2021. ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )
La France est-elle en train d'atteindre un plafond de verre pour la vaccination anti-Covid alors qu'un peu moins de 15 millions de personnes ont un schéma vaccinal complet, soit moins d'un quart de la population du pays ? Jeudi l'Agence régionale de santé d'Île-de-France prévenait que "13.443 créneaux" de vaccination étaient disponibles pour le lendemain. Vendredi, le médecin et ancien journaliste de télévision Jean-Daniel Flaysakier a évoqué lui aussi "de plus en plus de créneaux non pris", en s'inquiétant que "la vaccination semble intéresser de moins en moins de monde en Touraine". De son côté, la plateforme de prise de rendez-vous Doctolib soulignait mardi que " le volume de rendez-vous de vaccination pris chaque jour diminue depuis une semaine ".
Mais selon le ministre de la Santé Olivier Véran, "il n'y a pas du tout une réduction de la demande". Le ministre a expliqué jeudi que des créneaux restent disponibles du fait de la forte augmentation de l'offre de vaccins . "Nous avons reçu des livraisons en très grand nombre sur le mois de juin", a-t-il déclaré. La Direction générale de la Santé explique aussi l'augmentation du nombre de créneaux disponibles par " la plus faible appétence de la population active pour les créneaux en semaine ". Pour y remédier, Olivier Véran a donc demandé aux centres de vaccination d'étendre leurs horaires pour pouvoir proposer plus de créneaux les soirs et les week-ends.
Difficulté supplémentaire : la question de l'organisation des vacances d'été pour respecter les délais prévus entre les deux injections de vaccin. Pour que les vacances ne soient pas un frein à la vaccination, le ministre de la Santé a donc indiqué début juin qu'il serait possible de décaler son rendez-vous de seconde dose. La règle reste en revanche de le faire "dans le même centre" de vaccination.
Une nouvelle campagne d'incitation à la vaccination
Dans les catégories qui ont droit à la vaccination depuis plus longtemps, notamment les gens plus âgés, " on commence à arriver de plus en plus sur la population des sceptiques ", reconnaissait-on fin mai au ministère de la Santé. Pour autant, "on ne se résout pas à ce que 20% des plus de 75 ans ne soient pas encore vaccinés". Le mot d'ordre reste clair : il faut aller chercher ceux qui ont droit à la vaccination, pour limiter au maximum le nombre de non-vaccinés.
Car avec seulement 20 à 25% de vaccinés, " on est très loin de l'immunité collective et des 80%" d'immunisés, même en y ajoutant les 20% qui ont eu le Covid, a mis en garde vendredi sur BFMTV Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital Tenon à Paris. Les autorités, qui redoutent une quatrième vague à l'automne, ont donc prévu de lancer une nouvelle campagne d'incitation à la vaccination avant les vacances d'été.
Depuis le début de la campagne de vaccination en France, 29,4 millions de personnes avaient reçu au moins une injection jeudi soir et 13,4 millions ont eu deux injections. Cela représente respectivement 56,1% et 25,5% de la population majeure. L'objectif du gouvernement de 30 millions de primo-vaccinés (57% de la population adulte) devrait donc être atteint avant la date butoir du 15 juin.
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