Gilles Pialoux, spécialiste des maladies infectieuses à l'hôpital Tenon, estime que la troisième injection du vaccin n'est pas une priorité, et ne concernera qu'une partie restreinte de la population.
L'infectiologue Gilles Pialoux devant l'hôpital Tenon, à Paris, le 28 octobre 2020. ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )
Emmanuel Macron a-t-il communiqué trop tôt sur la troisième injection du vaccin ? Oui à en croire Gilles Pialoux le spécialiste des maladies infectieuses, invité de France Inter jeudi 12 août.
" On en parle beaucoup trop. Il faut arrêter avec la troisième dose. Ça a été communiqué par le président de la République ; je pense que ce sont des erreurs de communication. C'est une population vulnérable qui va l'avoir."
Pour le médecin, la troisième injection de vaccin ne doit concerner que les personnes à risques : "les transplantés, ceux qui ont des maladies du sang, ceux qui sont sous chimiothérapie". "La troisième dose est un sujet restreint pour une population restreinte."
Le risque d'effrayer les non-vaccinés
Le risque, selon Gilles Pialoux, est d'instiller le doute quant à l'efficacité du vaccin auprès des personnes qui n'ont encore reçu aucune injection. "Ça perturbe les gens qui se disent 'ah bah si c'est un vaccin qu'il faut avoir tous les quatre mois', ça peut avoir un effet dissuasif."
Un effet qui pourrait aller à l'encontre des ambitions gouvernementales, établies à 50 millions de vaccinés en août. Pour l'infectiologue, parler de troisième dose est hors-sujet . "Il ne faut pas oublier le boulot : il faut aller chercher les 3,5 millions de gens vulnérables pas vaccinés, les 40% d'obèses en France qui ne sont pas vaccinés."
Le nombre de vaccination hebdomadaire a chuté à 3,6 millions début août, soit le plus bas niveau depuis la fin mai.
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