( AFP / VALENTINE CHAPUIS )
Les professionnels du foie gras savourent leur "renaissance": la production a augmenté de 21% en France en 2023, a annoncé mardi l'interprofession Cifog, se félicitant du pari réussi de la vaccination des canards contre la grippe aviaire.
"On avait mis beaucoup d'espoir dans la vaccination et cela a payé: 2023 est l'année de la renaissance, du rebond de la production: nous allons pouvoir répondre aux demandes de nos clients et relancer la filière", a déclaré Eric Dumas, président du Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog), lors d'une conférence de presse à Paris.
Pour la première fois depuis trois ans, la production est repartie à la hausse, avec 20 millions de canards à foie gras en 2023, contre 16 millions l'année précédente - et près de 30 millions en 2020, selon le Cifog.
Eric Dumas, lui-même producteur dans les Landes, espère une montée en puissance prudente, avec un objectif d'environ "25 millions de canards en 2024".
En six mois, près de 24 millions de canards ont été vaccinés contre l'influenza aviaire. Le 16 mars, le niveau de risque "élevé" a été abaissé à "modéré" en France, et on comptait à cette date "seulement 10 foyers en élevage contre 402 à la même date l'an dernier", souligne-t-il.
C'est un "énorme soulagement" pour une filière qui a eu "peur de disparaître" alors que "80% des canards reproducteurs ont été décimés en 2022", rappelle le Cifog. La vague meurtrière d'influenza aviaire a conduit à l'abattage de plus de 30 millions de volailles en France entre l'été 2021 et fin 2023.
La France est le seul pays au monde à vacciner ses canards et à continuer à exporter.
Toutefois, le pari gagnant de la vaccination pour sauver la production a eu des répercussions négatives sur les exportations, de nombreux pays acheteurs, dont le Japon (10% des achats), les Etats-Unis ou le Canada, ayant depuis fermé leurs frontières au foie gras français, en attendant d'avoir des garanties en matière de surveillance épidémiologique.
"Notre balance commerciale, qui était de 56 millions d'euros en 2015 passe à -3,5 millions d'euros en 2023", malgré une augmentation des exportations de 12% en valeur, a souligné Marie-Pierre Pé, directrice du Cifog.
Une balance déficitaire, "cela n'était pas arrivé depuis 1990", a-t-elle souligné, ajoutant que la filière travaillait sur "l'acceptabilité de la vaccination" auprès de ses partenaires commerciaux.
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