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Un populaire imam marseillais condamné pour "apologie du terrorisme"
information fournie par AFP 30/05/2025 à 15:57

L'imam Ismail de la mosquée des Bleuets à Marseille lors d'une conférence de presse, le 9 septembre 2024 à Marseille  ( AFP / MIGUEL MEDINA )

L'imam Ismail de la mosquée des Bleuets à Marseille lors d'une conférence de presse, le 9 septembre 2024 à Marseille ( AFP / MIGUEL MEDINA )

Un imam marseillais très populaire dans les quartiers nord, cité dans le récent rapport sur les Frères musulmans, a été condamné vendredi à six mois de prison avec sursis pour "apologie du terrorisme" pour avoir retweeté un post sur X en lien avec l'attaque du 7 octobre 2023 en Israël.

Le tribunal correctionnel de Marseille a également condamné l'imam Ismail, Smaïn Bendjilali de son vrai nom, à 2.000 euros d'amende, cinq ans d'interdiction des droits civiques et l'inscription au Fichier des auteurs d'infractions terroristes (Fijait).

Les juges ont ainsi suivi les réquisitions du parquet, à l'exception d'une demande de bannissement du réseau X pour six mois et d'une interdiction définitive d'exercer en tant que salarié au sein de la mosquée des Bleuets.

Il a été reconnu coupable pour avoir republié en juillet 2024 sur son compte, suivi par plus de 11.000 personnes, une vidéo accompagnée d'un commentaire qualifiant de "légitime défense" l'attaque sanglante du mouvement palestinien Hamas qui a fait plus de 1.200 morts côté israélien le 7 octobre 2023.

Il a été relaxé pour une seconde publication, repostant une vidéo accusant des soldats israéliens de torture sur un Palestinien, y ajoutant ce commentaire: "Daech à côté, ce sont des enfants de chœur".

En retrait de la mosquée des Bleuets depuis neuf mois, l'imam Ismail y a repris son prêche quelques heures après le jugement.

- Son "ami", le rabbin -

Sur place, les fidèles, pas plus nombreux que d'habitude, se disent "soulagés". Parmi eux, le rabbin Haïm Bendao, venu apporter "le pain du shabbat", tombe dans les bras de son "ami".

Les deux hommes s'embrassent en riant. "C'est un gars extraordinaire", dit le rabbin, qui travaille dans les quartiers nord depuis 1997 et connaît l'imam depuis une quinzaine d'années.

"C'est un monsieur qui a condamné l'attaque du 7 octobre dès le 13 octobre, en public, lors de son prêche du vendredi. Il n'y a pas beaucoup de monde qui l'a fait", rappelle celui qui dit assister "souvent à la prière du vendredi aux Bleuets, mais aller aussi à l'église".

"Même si on considère ce qu'il a fait comme une erreur, le travail qu'on fait ensemble ne peut être effacé par ça", estime le rabbin Bendao, qui assure avec force que son "ami n'est pas du tout antisémite" et qu'"on n'a jamais vu un acte ou une parole antisémite venant des gens de cette mosquée".

"C'est une relation qu'on partage depuis des années. C'est la réalité du terrain, on travaille ensemble pour que les communautés vivent ensemble", confirme l'imam, qui répète n'avoir "jamais adhéré" au contenu du tweet incriminé, affirmant avoir "déjà retweeté Zemmour ou Le Pen".

Anissa Aittahar, 68 ans, infirmière à la retraite, dit avoir "été très très très affectée par cette histoire qui (l)'a rendue malade", confiant craindre qu'"un jour, nous les musulmans, on ne pourra plus s'exprimer".

L'imam Ismail avait déjà été au centre d'un bras de fer administratif à la fin de l'été dernier, le préfet de police des Bouches-du-Rhône ayant menacé de fermer la mosquée des Bleuets, déjà en raison de ses publications en ligne.

La procédure avait finalement été suspendue, suite au retrait "temporaire" de l'imam, le temps de passer un diplôme universitaire sur la laïcité, et à la suppression de ses tweets.

L'imam Ismail et la mosquée des Bleuets sont par ailleurs cités comme "très influentes dans le quartier" dans le récent rapport sur les Frères musulmans et l'islamisme politique commandé par le gouvernement. L'imam, de nationalité française, y est décrit "de sensibilité plutôt salafiste mais usant des codes du frérisme".

"Ils nous mettent des cibles dans le dos", avait déclaré vendredi matin l'imam en commentant ce rapport, estimant qu'il "jette la suspicion sur les musulmans".

"Mon retour va faire parler mais je n'ai pas voulu revenir par la petite porte, explique-t-il. Si c'est vu comme une provocation, ce n'est pas mon intention. J'ai été poursuivi par le préfet, le juge a émis un jugement, on réfléchit à l'appel, mais le jugement ne m'interdit pas d'être là aujourd'hui".

8 commentaires

  • 30 mai 17:28

    On peut lui mettre une amende , il paiera avec ses prestations sociales ... on se moque de nous et certains marchent dans la COM du gouvernement ...


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