La nuit tombe sur Ankara. Un concert de klaxons réveille soudain le calme de la capitale de cinq millions d'habitants. Des drapeaux rouges sont brandis à l'extérieur des véhicules. Ils sont fièrement agités par de jeunes femmes ? cheveux au vent ou voile islamique ? assises sur le rebord des fenêtres. La Turquie aurait-elle remporté l'Euro de football ? Loin de là, elle a été éliminée dès le premier tour ! Toutes les voitures convergent vers un seul lieu : la place Kizilay, où des centaines d'Ankariotes célèbrent la victoire de l'État turc sur le coup d'État militaire survenu cinq jours plus tôt. Le rythme envoûtant de basses orientales se fait bientôt entendre, faisant vibrer l'avenue Atatürk, qui mène au c?ur des festivités. Devant un fast-food Burger King, des vendeurs ambulants distribuent tickets de loterie et drapeaux double face. D'un côté, le croissant et l'étoile musulmane, de l'autre, le portrait d'Atatürk, père de la République turque.
Géant, l'emblême de la nation est déployé sur la façade des buildings entourant la place. Sous l'un d'entre eux, un portrait du maître des lieux, Recep Tayyip Erdogan, suivi du message suivant : "Nous travaillons pour protéger votre démocratie." On retrouve le président au c?ur de Kizilay : sur un drapeau turc, son visage a remplacé celui d'Atatürk. "Je suis présent ce soir pour Erdogan et la Turquie", lance Arkan, enseignant en informatique de 35 ans, qui ne cesse...
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