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Turquie-Chaque camp revendique l'avantage à la présidentielle, deuxième tour probable
information fournie par Reuters 14/05/2023 à 22:23

 (Actualisé avec estimations, déclarations et précisions)
    par Orhan Coskun, Ece Toksabay et Ali Kucukgocmen
       ANKARA, 14 mai (Reuters) - 
    Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 20 ans, et son
opposant Kemal Kiliçdaroglu ont chacun revendiqué l'avantage
dimanche au soir du premier tour de l'élection présidentielle en
Turquie, même si des sources au sein des deux camps ont admis
qu'aucun des deux hommes ne devrait franchir le seuil des 50%
des voix.
  
        En l'absence de majorité absolue ce dimanche, un
deuxième tour sera organisé le 28 mai.
  
        Comme prévu, les premiers résultats ont donné une
confortable avance au chef de l'Etat sortant,
islamo-conservateur âgé de 69 ans, mais celle-ci s'est érodée
avec la progression du dépouillement. Il est ainsi passé sous
50% des voix après quasiment 90% des bulletins dépouillés.
  
        Les derniers sondages réalisés avant l'élection
donnaient une légère avance à Kemal Kiliçdaroglu, candidat
unique de six mouvements d'opposition, et deux ont même accordé
vendredi plus de 50% des intentions de vote à cet ancien haut
fonctionnaire de 74 ans, qui se revendique de l'héritage de
Mustafa Kemal Atatürk, père de la Turquie laïque. Dans la
plupart des cas, les écarts étaient toutefois faibles.
  
        En l'absence de résultats officiels, chacun des deux
camps a dénoncé les décomptes avantageux avancés par
l'adversaire.
  
        Recep Tayyip Erdogan a mis en garde contre toute annonce
précipitée alors que le dépouillement se poursuivait tandis que
Kemal Kiliçdaroglu, issu du Parti républicain du peuple (CHP), a
exhorté les autorités électorales à tenir compte de l'ensemble
des résultats au niveau national.
  
        
  
        CRISE ÉCONOMIQUE ET TRAUMATISME DÛ AU SÉISME
  
        Cette élection est déterminante pour savoir non
seulement qui dirigera la Turquie, membre de l'Otan, mais aussi
quelle sera l'orientation politique et économique de cette
puissance régionale de 85 millions d'habitants.
    Ce scrutin présidentiel se tient parallèlement à des
élections législatives dans un contexte de grave crise
économique et après le traumatisme causé par le double séisme de
février, qui a frappé le sud de la Turquie et fait plus de
50.000 morts, selon les chiffres officiels.
    Pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir en 2003
avec son Parti de la Justice et du Développement (AKP), d'abord
en tant que Premier ministre puis président après la réforme de
la Constitution et l'instauration d'un système présidentiel en
2017, Recep Tayyip Erdogan semble menacé dans les urnes.
        Une des inconnues du scrutin est le choix des cinq
millions de jeunes qui votaient pour la première fois cette
année.
  
    A la tête d'une coalition hétéroclite de six partis, et
soutenu également par le Parti démocratique des peuples (HDP)
pro-kurde, Kemal Kiliçdaroglu a promis de revenir, en cas de
victoire, à des politiques économiques plus orthodoxes et de
ramener le pays vers son passé démocratique et laïque.
    Recep Tayyip Erdogan dirige la Turquie depuis deux décennies
et ses détracteurs l'accusent de concentrer les pouvoirs, de
museler et d'emprisonner les opposants et d'avoir placé sous sa
coupe les secteurs des médias, de la justice et de l'économie,
encore plus depuis une tentative de coup d'Etat en 2016.
    Il a également fait le ménage dans l'armée avec des procès à
répétition après cette tentative de putsch, imputée par Ankara
aux partisans du prédicateur Fethullah Gülen, ancien allié du
président et désormais exilé aux Etats-Unis.

    
 (Avec la contribution de Mehmet Emin Caliskan, Bulent Usta,
Ezgi Erkoyun Can Sezer, Deniz Uyar et Jonathan Spicer, rédigé
par Tom Perry, Daren Butler et Alexandra Hudson; version
française Camille Raynaud, Tangi Salaün et Bertrand Boucey)
 

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