
Le président américain Donald Trump
Donald Trump divise le monde et les Américains, a déclaré vendredi le gouverneur de la Banque de France (BdF), François Villeroy de Galhau, alors que la politique du président américain est désormais critiquée jusque dans son propre camp, notamment par son ancien conseiller, Elon Musk.
"Donald Trump divise beaucoup, divise le monde, divise les Américains et ça, c'est jamais bon pour résoudre les problèmes", a déclaré François Villeroy de Galhau, sur France 2.
Pour le gouverneur de la BdF, également membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), la politique du président américain fait d'abord du tort aux Américains qui payent plus cher les produits qu'ils achètent.
De nouveaux droits de douane américains imposés sur la plupart des importations d'acier et d'aluminium sont entrés en vigueur mercredi et l'Europe reste toujours sous la menace de droits de douane dits "réciproques" qui pourraient être appliqués dès le mois prochain. Concernant la Chine, le président américain et son homologue Xi Jinping sont convenus jeudi de la poursuite des discussions commerciales entre Washington et Pékin afin d'aplanir leurs différends sur les surtaxes qui ont secoué l'économie mondiale.
Des tensions entre Elon Musk, l'homme le plus riche au monde, et le président américain ont par ailleurs éclaté jeudi de manière spectaculaire, d'abord avec des commentaires de Donald Trump devant les journalistes à la Maison blanche, puis des salves via les réseaux sociaux, marquant la fin d'une relation jadis proche entre deux des hommes les plus influents au monde.
BATAILLE GAGNÉE CONTRE L'INFLATION
S'agissant de l'inflation, François Villeroy de Galhau a déclaré que la hausse des prix était désormais sous contrôle.
"Nous avons gagné la bataille contre l'inflation en Europe", a jugé le gouverneur de la BdF.
Les données préliminaires publiées mardi par Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne (UE), montrent que l'indice des prix à la consommation en zone euro est tombé à 1,9% en rythme annuel en mai, contre un objectif à moyen terme de 2%.
La BCE a abaissé jeudi ses coûts d'emprunt comme prévu, ramenant le taux de dépôt à 2,0%, et a souligné être désormais bien positionnée pour faire face à l'incertitude économique mondiale.
François Villeroy de Galhau a également estimé qu'en cas de menace de déflation, c'est-à-dire une baisse durable des prix, la BCE aurait des moyens d'agir.
"Je ne crois pas à la maladie inverse que serait la déflation. Je le lis parfois, mais je crois que ce n'est pas une menace aujourd'hui", a-t-il dit.
Concernant la situation budgétaire de la France, François Villeroy de Galhau a appelé à une stabilisation de la dépense publique.
"Nous avons soigné une maladie qui était la maladie la plus sensible pour les Français, qui était l'inflation. Mais il nous reste deux maux à guérir: il y a un mal français, c'est la dette, et il y a un mal européen qui concerne aussi la France, c'est la croissance qui est trop faible", a-t-il déclaré.
"Nous ne pouvons pas continuer comme cela (...) Je crois qu'il faut dépenser mieux. Nous avons les dépenses publiques les plus élevées du monde", a-t-il ajouté.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Augustin Turpin et Blandine Hénault)
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