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Tromperies, frénésie dépensière : la folie du "Black Friday" face aux critiques
information fournie par Boursorama avec Media Services 26/11/2021 à 14:28

De nombreuses plateformes de ventes proposent des promotions lors de ce rendez-vous, qui trouve ses origines outre-Atlantique.

Une vente de télévisions à Sao Paulo (Brésil) lors d'une opération "Black Friday" (illustration) ( AFP / NELSON ALMEIDA )

Une vente de télévisions à Sao Paulo (Brésil) lors d'une opération "Black Friday" (illustration) ( AFP / NELSON ALMEIDA )

Remplacer "Black Friday" par "Green Friday", dénoncer les arnaques de produits faussement soldés, boycotter Amazon: voici certaines des doléances de groupes qui dénoncent le consumérisme débridé des fêtes de fin d'année. En Amérique du Nord et en Europe, de nombreux sites de ventes en ligne et magasins vont proposer des offres promotionnelles vendredi, traditionnel coup d'envoi de la saison des achats de Noël.

Les analystes du site Adobe s'attendent à des dépenses mondiales de 910 milliards de dollars sur internet entre début novembre et fin décembre, une hausse de 11% par rapport à 2020, et ce malgré l'inflation et les perturbations de la chaîne d'approvisionnement.

Amazon dans le viseur

Face à cette frénésie dépensière, des associations et des groupes d'internautes s'élèvent contre les excès et les absurdités de "Black Friday".

"Il est ridicule qu'une journée soit si rentable pour les patrons alors que les travailleurs sont payés comme d'ordinaire", peut-on lire sur un populaire forum "anti-travail" (r/antiwork) de la plateforme Reddit, qui compte plus d'un million de membres.

Le groupe a vu son nombre d'abonnés, qui se font ironiquement appeler les "fainéants", grimper en flèche cet automne. Cette croissance coïncide avec le nombre record de 4,4 millions d'Américains ayant quitté leur emploi en septembre, un mouvement parfois qualifié de "Grande Démission".

Plusieurs messages y relaient la campagne "Black Friday Blackout" (Boycotter Black Friday), qui incite les consommateurs américains à ne pas travailler et à ne surtout rien acheter vendredi.

Amazon, qui a lancé sa campagne promotionnelle jeudi et génère de juteux bénéfices à cette période de l'année, concentre l'essentiel des attaques.

"Make Amazon Pay" (Faire payer Amazon), une coalition internationale d'une quarantaine d'organisations, dont Greenpeace et Oxfam, accuse le groupe de Seattle de placer les profits avant le bien-être de ses employés et soutient les salariés souhaitant manifester contre leurs conditions de travail ou se mettre en grève vendredi.

Au Royaume-Uni, la fédération représentant les détaillants indépendants (Bira) estime que 85% de ces petits commerçants vont boycotter "Black Friday", entre autres pour protester contre des abus de position dominante du géant du commerce en ligne qui se sont accentués pendant la pandémie.

"Même si nous admirons, à certains égards, ce que fait Amazon, la pandémie a simplement mis en lumière les inégalités entre les magasins indépendants et les revendeurs en ligne", affirme Andrew Goodacre, le président de Bira.

Tromperie sur la marchandise

Le groupe fondé par Jeff Bezos et des chaînes de grands magasins sont également critiqués pour des pratiques commerciales jugées malhonnêtes.

Sur internet, des consommateurs citent de nombreux exemples de produits dont le prix est gonflé quelques jours avant "Black Friday", puis abaissé le jour même pour faire croire à un rabais.

Les entreprises "peuvent rendre une promotion plus attractive en disant 'SEULEMENT 499 DOLLARS AUJOURD'HUI AU LIEU DE 1.299 DOLLARS, QUELLE AFFAIRE' alors que 3 semaines avant le même produit valait littéralement 499 dollars", résume un membre du forum anti-travail de Reddit.

L'association britannique de défense des consommateurs Which? a calculé que 99,5% des produits soldés lors du dernier "Black Friday" chez 6 grands revendeurs (Amazon, AO, Argos, Currys, John Lewis et Richer Sounds) étaient affichés au même prix ou moins cher à d'autres périodes de l'année.

Impact environnemental

"Black Friday" est également vilipendé pour son impact sur l'environnement, notamment la hausse des gaz à effet de serre causée par la surconsommation.

Depuis 2018, le collectif d'associations "Green Friday", organise des opérations de sensibilisation à ces thématiques (ateliers, conférences, débats) en France et en Belgique avec le soutien de la mairie de Paris.  Le réseau "Make Friday Green Again", lancé par le groupe d'habillement FAGUO, regroupe lui 1.200 marques françaises en faveur d'une consommation "plus raisonnée", qui encouragent le recyclage, la réparation d'articles ou l'achat de produits d'occasion.

Certaines marques mènent des actions individuelles comme le fabricant français de vêtements Aigle, qui fermera plusieurs de ses enseignes vendredi et désactivera sa boutique en ligne pendant 24 heures pour la remplacer par un site de seconde main. Le groupe américain d'articles de sports REI organise depuis 2015 l'opération optoutside (allez vous promener) pendant "Black Friday", fermant ses magasins et incitant ses salariés à passer du temps en famille ou avec leurs amis. Courant novembre et dans une trentaine d'enseignes aux Etats-Unis, la chaîne suédoise IKEA propose aux membres de son programme familial d'échanger des meubles usagés contre des crédits à dépenser en magasin et à l'ensemble de ses clients d'acheter des produits d'occasion.

1 commentaire

  • 26 novembre 16:42

    Le consommateur est seul maitre. Une offre trop alléchante dissimule souvent un piège!


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