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Transports : échaudés par les bouchons, les VTC fuient Paris
information fournie par Boursorama avec Media Services 10/11/2021 à 09:48

Entre travaux, fermetures d'axes routiers et limitations de vitesse, l'état du trafic dans la capitale dissuade de nombreux chauffeurs d'y exercer, ces derniers préférant se réfugier sur la banlieue.

(illustration) ( AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT )

(illustration) ( AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT )

Privés de clients pendant de longs mois, les chauffeurs VTC voient peu à peu l'activité revenir à des niveaux proches de ceux de 2019 mais à Paris, les restrictions de circulation les amènent à fuir la capitale. "Il y a deux jours, j'ai mis 53 minutes pour faire 7 kilomètres": pour Helmi Mamlouk, chauffeur VTC, cette anecdote résume à elle seule l'état du trafic routier à Paris.

Entre les travaux, la limitation de vitesse à 30 km/h et surtout la fermeture ou modification de certains grands axes, "c'est une catastrophe, du coup on est moins disponibles pour les clients", peste-t-il.

D'après lui, la place de la Bastille ou la porte de la Chapelle sont devenus des noeuds inextricables. La fermeture de la rue de Rivoli, un axe majeur du centre parisien, désormais réservée aux taxis et artisans, rend la circulation "atroce", pour Sayah Baaroun, secrétaire général du syndicat SCP-VTC.

Ancien représentant du syndicat des VTC de France, Julien Jendran qui forme désormais des chauffeurs constate qu'"aujourd'hui les gens ne nous réservent plus sur les arrondissements 1-2-3-4", soit le centre de Paris.

Le centre historique a d'ailleurs été désigné par la mairie zone de trafic limitée (ZTL) et est voué à n'être réservé qu'aux taxis, artisans, commerçants du quartier et personnes à mobilité réduite dès le premier semestre 2022.

"J'ai des collègues qui ne travaillent plus qu'en banlieue et ne veulent plus aller sur Paris", observe Helmi Mamlouk. "Si en plus on n'a pas accès à la ZTL, c'est la fin de la profession sur Paris", prévoit-il.

Manque de chauffeurs ?

Brahim Ben Ali, secrétaire du syndicat INV, identifie un autre problème: la limitation de la vitesse à 30 km/h. Depuis son adoption fin août, il estime que les chauffeurs ont vu leur rémunération baisser de 40%.

"Les courses sont plus longues, vous restez dans les bouchons, votre véhicule tourne à vide et du coup il surconsomme", détaille Brahim Ben Ali qui balaie l'argument écologique de la mesure. "On est passé d'un plein et demi à deux pleins et demi par semaine", indique-t-il. Sans compter que le temps d'attente pour les clients s'est allongé.

Chez Uber, on dit constater "une forte demande" et "certaines commandes de courses tardent ou ne peuvent aboutir, particulièrement dans Paris intra-muros".

Les restrictions de circulation sont une explication, avance la compagnie, mais le manque de chauffeurs disponibles est aussi un problème. "La durée et la complexité du parcours pour devenir chauffeur freinent l'arrivée de nouveaux qui seraient en capacité de répondre à la demande", explique une porte-parole d'Uber pour qui il faudrait simplifier l'accès à la profession.

Uber dénombre actuellement 25.000 chauffeurs en France, en forte augmentation par rapport aux 17.500 de début septembre, mais toujours moins que les 30.000 de l'époque pré-covid.

La question du tarif minimum

"Si c'est pour saturer le marché comme à New York j'ai pas envie", prévient Brahim Ben Ali. "Les plateformes se plaignent que les chauffeurs refusent les petites course. Mais c'est de leur faute, ils ne veulent pas relever leur tarif minimum", indique-t-il.

Le tarif minimum d'une course pour Uber s'élève à 6 euros, quasiment systématiquement refusé par les chauffeurs qui n'y trouvent aucun intérêt. Récemment, la firme américaine a proposé un revenu garanti de 1.350 euros à ses chauffeurs qui feraient 75 courses dans Paris d'ici le 17 novembre, s'engageant à régler la différence si les revenus après déduction des frais de service n'atteignaient pas ce montant.

Heetch a aussi relevé son tarif minimum au départ de Paris, le tout pour inciter les chauffeurs à venir y travailler.

Si une meilleure rémunération peut en inciter certains à s'aventurer dans la circulation chaotique de la capitale, il faut surtout "que les collègues puissent bosser dignement et leur donner le même accès qu'aux taxis", souhaite Sayah Baaroun.

1 commentaire

  • 10 novembre 10:54

    on est une république bananière: comment expliquer tous les passe-droits de G7 à Paris ? des contacts politiques sûrement (le papa du PDG doit son monopole à Mitterrand..). On a une autorité de la concurrence en France ? Comment se fait-il qu'un entreprise qui a 70% de parts de marché obtient des interdictions de circuler pour ses concurrents ? Sachant que les VTC, ce n'est pas seulement Uber, mais aussi des boites européennes comme Freenow (DE), snapcar (FR) ..


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