Ce répertoire dont chaque partition correspond à un moment tragique de notre histoire fonde ma mémoire au même titre que mes idées. C'est par la musique que je perçois ce continent, c'est par la musique que je le pense. La musique africaine moderne et l'Indépendance sont des s?urs jumelles et j'ai l'impression qu'elles sont nées sous mes yeux. C'est vers 1957-1958, à l'aube de l'Indépendance guinéenne, qu'apparaissent les premiers disques africains, ces fameux 33 tours qui furent les ancêtres du microsillon.Des indépendances avec des idées, mais aussi avec de la musiqueQuand je pense à cette époque, un morceau mythique, un morceau fondateur me revient tout de suite à l'esprit : « Alliance mode succes », l'inusable tube de l'OK Jazz et Dewayon. Pour moi, l'Indépendance guinéenne, ce ne sont pas les discours de Sékou Touré ni même l'hymne national, c'est « Alliance mode succes » auquel il faut ajouter « Miabélé » (cette belle chanson baoulé reprise par Les Ballets Africains de Fodéba Keïta) et bien évidemment « Nina » de Kouyaté Sory Kandia. Aujourd'hui encore, ces morceaux-là, dès que je les entends, je revois mes 11 ans dans mon village natal au milieu des drapeaux et des flonflons. Je revois ma très prometteuse enfance dans ma Guinée, une Guinée super-euphorique qui pensait avoir décroché la lune pour avoir osé dire « non » à de Gaulle.Lire aussi Musique ? Samuel Nja Kwa : « J'ai constaté à quel...
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