Les jeunes de banlieue mangent-ils les enfants ? *. Si le politologue Thomas Guénolé a choisi cette question ironique pour intituler son livre, c'est parce qu'il s'alarme des clichés véhiculés sur le "jeune de banlieue", cet "ogre des temps modernes". Pour l'universitaire, cette peur fantasmée est alimentée et exploitée par les médias et intellectuels réactionnaires comme Éric Zemmour, Élisabeth Lévy, le site Fdesouche, les journalistes de Valeurs actuelles et, surtout, le plus talentueux, "le père nourricier de tous les autres" : Alain Finkielkraut. Mais s'il reconnaît que leurs discours sont aujourd'hui les plus audibles, selon Thomas Guénolé, l'époque est désormais propice à l'émergence de nouvelles voix à gauche. Entretien.
Le Point.fr : Pourquoi avoir fait un livre sur les jeunes de banlieue ?
Thomas Guénolé : Pendant l'été 2014, j'ai été déconnecté de l'actualité pendant deux semaines. Il y avait eu des manifestations en France à cause de la guerre de Gaza. Une centaine de personnes, qui sont dans un trip d'identification à la jeunesse palestinienne, avait causé des troubles. Une photo a fait le tour des médias à l'époque : un jeune torse nu avec le kéfié, à côté d'une pile de pneus en train de brûler. Il vivait son film d'action. Au moment où je me suis reconnecté à l'actualité, je me suis pris une avalanche de "balianophobie" de la part...
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