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Terminus en vue pour Railcoop, qui voulait relancer le Bordeaux-Lyon
information fournie par Boursorama avec AFP 28/03/2024 à 08:04

( AFP / FRED DUFOUR )

( AFP / FRED DUFOUR )

La mobilisation de ses sociétaires et de ses soutiens n'aura pas été suffisante pour la coopérative ferroviaire Railcoop, qui voulait relancer la ligne directe Bordeaux- Lyon mais s'achemine vers une liquidation en raison de sa dette "insoutenable".

"Le schéma prévu pour sortir du redressement judiciaire est désormais caduc. En l'état, le tribunal de commerce de Cahors ne devrait pas avoir d'autre choix que de prononcer, le 15 avril 2024, la liquidation de notre coopérative", a indiqué mercredi Railcoop dans un message à ses sociétaires.

Née en 2019, la coopérative s'était fixé comme objectif de lancer une liaison ferroviaire transversale entre Bordeaux et Lyon via Périgueux, Limoges, Montluçon et Roanne. Prévu initialement à l'été 2022, le lancement avait été plusieurs fois retardé, et Railcoop tablait encore récemment sur le second semestre 2024.

Elle avait cherché pendant tout l'été 2023 à lever 500.000 euros supplémentaires auprès de ses 14.500 sociétaires pour payer les salaires et les factures de ses fournisseurs.

Mais fin septembre, elle n'avait réuni que 383.500 euros, la contraignant à ouvrir une procédure collective devant le tribunal de commerce, compte tenu de son manque de fonds.

Railcoop avait été placée en redressement judiciaire à la mi-octobre, ce qui ouvrait un délai de six mois pour trouver des capitaux afin de garantir la poursuite de son activité.

La coopérative avait en particulier prévu de céder deux rames - rachetées d'occasion à la région Auvergne-Rhône-Alpes -, stockées par la société ACC M, spécialiste de la restauration de matériels ferroviaires, sur son site de Clermont-Ferrand, a-t-elle expliqué mercredi.

- "Belle aventure collective" -

Mais ACC M "nous réclamait 880.000 euros de frais de garage, en sus des 350.000 euros déjà payés pour la réalisation de l'audit des rames (qui n'a pas été terminé)", a affirmé Railcoop. Dans ce contentieux, le tribunal de commerce de Clermont-Ferrand "vient de (...) donner raison le 21 mars" à ACC M.

"Par cette décision, le tribunal nous empêche de procéder à la vente des deux rames (qui était signée), nous coupe toute source de financement de court terme, et nous fait porter une nouvelle dette, insoutenable", a remarqué Railcoop.

"Cette décision de justice incompréhensible scelle le sort de Railcoop. (...) C'est avec le plus grand regret que nous vous adressons ce message, après des mois passés ensemble à se battre, pour éviter la fin de notre belle aventure collective", a conclu la coopérative.

Le 1er mars, des membres d'un groupe "les amis de Railcoop" avaient relié Bordeaux à Lyon à pied ou vélo pour soutenir la coopérative, qui avait enchaîné les revers dans l'année écoulée.

Elle avait ainsi suspendu en avril 2023 son activité de fret - qui, déficitaire, a entamé ses maigres fonds - entre Viviez-Decazeville (Aveyron) et Saint-Jory (Haute-Garonne), tandis que des discussions avec des institutions régionales pour garantir des emprunts obligataires avaient tourné court.

Lors de son dernier appel à de nouveaux fonds, Railcoop n'avait pas fait mystère de ses difficultés, remarquant que "cette souscription ne doit pas être regardée comme un +investissement+, mais comme un geste de soutien comportant des risques importants de perte de l'argent souscrit".

La liaison directe entre Bordeaux et Lyon avait été abandonnée en 2014 par la SNCF au profit d'un parcours en TGV avec changement à Paris. Railcoop prévoyait un trajet en 6 heures 47.

Au-delà, la coopérative, qui voulait "réintroduire le train dans les territoires délaissés en portant une autre vision de l'économie, coopérative et au service de la transition écologique", voyait grand.

Elle avait identifié plusieurs lignes en France pour développer son offre, comme Massy-Palaiseau - Brest via Caen et Avranches, Clermont-Ferrand - Strasbourg en passant par Dijon, ou encore Toulouse - Saint-Brieuc.

L'entreprise, basée à Figeac (Lot), fait partie des quelques projets concurrents de la SNCF qui se sont montés en France pour tirer parti de l'ouverture à la concurrence sur le transport de voyageurs, comme Le Train et Kevin Speed.

Ces nouveaux opérateurs ferroviaires devraient pouvoir proposer des places dans leurs trains au plus tôt à partir de 2025.

6 commentaires

  • 28 mars 11:25

    Etait-ce vraiment viable ?


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