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Tennis : Gracheva adoptée par le public de Roland-Garros un an après sa naturalisation française
information fournie par Reuters 01/06/2024 à 11:16

Varvara Gracheva (France) lors du match contre Maria Sakkari (Grèce) au tournoi de Roland Garros, Paris

Varvara Gracheva (France) lors du match contre Maria Sakkari (Grèce) au tournoi de Roland Garros, Paris

par Vincent Daheron

Un peu plus d'un an après avoir obtenu la nationalité française, la Russe Varvara Gracheva se sent de plus en plus intégrée à son nouveau pays et adoptée par le public de Roland-Garros, dont elle est la dernière représentante tricolore après l'élimination vendredi de Chloé Paquet dans le tableau féminin.

Naturalisée en mai 2023, quelques jours avant le début du Grand Chelem parisien, elle avait dû attendre le mois de juin pour jouer sous la bannière bleu-blanc-rouge.

Née il y a 23 ans à Joukovski, dans la banlieue de Moscou, Varvara Gracheva peut se qualifier samedi pour la première fois en huitièmes de finale d'un tournoi du Grand Chelem si elle parvient à écarter au troisième tour la Roumaine Irina-Camelia Begu, 127e mondiale.

Dès son entrée en lice, lundi, la 88e au classement WTA a réalisé un exploit en éliminant la Grecque Maria Sakkari, tête de série n°6 et demi-finaliste à Roland-Garros en 2021, avant de sortir facilement, jeudi, l'Américaine Bernarda Pera (74e mondiale) en 57 minutes de jeu.

Lors de ces deux rencontres, Varvara Gracheva a pu compter sur le public du court Simonne-Mathieu, souvent enflammé lorsque les Français y jouent.

"Le public m'a apporté beaucoup d'énergie", a-t-elle dit lundi en conférence de presse. "Quelqu'un m'a crié : 'Ici, c'est chez toi.' C'est incroyable de vivre ces moments-là. Je me rends compte que c'est de plus en plus chez moi."

"Je pensais que personne ne m'aurait acceptée, honnêtement, à cause de mon origine", a-t-elle ajouté jeudi.

Après ses débuts dans le tennis en Russie, elle a posé ses valises en Allemagne avant de débarquer à l'académie Elite Tennis Center de Cannes en 2016.

"C'était quelqu'un de très introvertie", se souvient pour Reuters Jean-René Lisnard, fondateur de ce centre d'entraînement privé et ancien entraîneur avant que Xavier Pujo ne prenne le relais.

CHEVEUX ORANGE

"Elle ne parlait pas, restait dans son coin avec un pull trop long et les cheveux teints en orange. Quelqu'un de très atypique qui se réfugiait dans le dessin, elle était dans un monde à part."

Varvara Gracheva s'épanouit sur la Côte d'Azur où sa mère a acheté un appartement.

"C'est comme ça que j'ai décidé de rester à plein temps dans cet endroit. Alors, pourquoi ne pas prendre la nationalité ?", racontait la joueuse dans L'Equipe, en avril 2023, assurant que sa demande n'était pas liée à l'invasion russe en Ukraine en février 2022, qui oblige les Russes du circuit à jouer sous bannière neutre.

"L'occasion se présentait, elle vit toujours à Cannes depuis tout ce temps et ne rentre jamais en Russie depuis quelques années", ajoute Jean-René Lisnard. "Cela s'est fait naturellement, quand elle l'a voulu."

La joueuse a obtenu un passeport français le 25 mai 2023 après publication du décret au Journal officiel.

"Ça a changé beaucoup de choses. Je suis plus aidée en tant que sportive dans mon quotidien, par la fédération, par le public qui m'a acceptée. En tant que personne, c'est surtout ma qualité de vie qui a changé. Mais j'adore vivre ici, travailler ici."

Elle apprécie aussi la gastronomie française : "Vin, fromage, champagne, c'est la vie", a-t-elle lancé sur le ton de la blague, jeudi, en conférence de presse.

À moins de deux mois de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, Varvara Gracheva peut encore espérer obtenir sa qualification en cas d'épopée à Roland-Garros alors qu'elle a rétrogradé depuis le 8 janvier dernier, date de son meilleur classement WTA (39e).

"Ce n'est pas un objectif en soi, mais je l'ai sentie motivée de représenter la France", assure Jean-René Lisnard, précisant que sa première convocation en équipe de France en novembre dernier à l'occasion de la phase finale de la Billie Jean King Cup avait été "un accélérateur d'intégration".

(Reportage de Vincent Daheron, édité par Sophie Louet)

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