Ambulanciers, infirmiers, médecins. Tous les membres de l'équipe médicale sont là, assis sur des matelas dans le grand appartement qu'ils occupent, juste à côté de l'hôpital de Suruç, à quelques kilomètres de la frontière. Depuis une semaine, ils reprennent des forces dans cette petite ville turque située à la porte de Kobané, pour mieux repartir au feu. C'est leur dernière soirée à l'abri, avant de retourner opérer sous les bombes, dans leur ville assiégée par les djihadistes de l'État islamique depuis plus de soixante jours. Le docteur Ahmad Gazi, 54 ans, diplômé de l'université de médecine de Sofia dont il garde un souvenir ému, tire vigoureusement sur sa cigarette pour raconter les conditions dans lesquelles il va officier. "Je suis gynécologue et, depuis que je suis médecin, j'ai entre les mains le pouvoir de donner la vie. Aujourd'hui, c'est la mort qu'on sème à Kobané. Mais j'ai le devoir d'y retourner, d'aller défendre ma ville", déclare cet homme au visage mangé par de larges lunettes. "Dès les premiers jours de la guerre, je suis venu mettre ma femme et mes enfants en sécurité et je suis retourné à Kobané pour soigner les gens. Je suis revenu me reposer et maintenant, demain matin, j'y retourne avec mes collègues." Corridor humanitaire À l'intérieur, l'électricité a été coupée, les médicaments manquent, surtout la morphine. Les quatre hôpitaux de la ville ont été détruits par les obus de mortier tirés...
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer