Tout repose sur le témoignage capital de l'ancien maître-espion de l'Armée syrienne libre (ASL). Cet homme, "M", a été rencontré à trois reprises par Le Monde. Pendant près de deux ans, écrit le journal, "il a transmis à la CIA des rapports très fouillés, nourris par son réseau d'informateurs". Autant d'informations, de cartes, de coordonnées GPS qui auraient dû servir à débusquer quelques-uns des chefs de guerre du Front Al-Nosra et de l'État islamique (EI), qui ont pris en otage la révolution syrienne aux dépens de la rébellion modérée.
"Du moment où Daech comptait vingt membres à celui où il en a compté vingt mille, nous avons tout montré aux Américains, explique M. , selon des propos rapportés par Le Monde . Quand on leur demandait ce qu'ils faisaient de ces informations, ils répondaient de façon évasive en disant ce que c'était entre les mains des décideurs." On explique mal cette inertie alors que les renseignements de l'espion semblent fiables. "M" a recruté une trentaine d'hommes partout dans le pays et se fait rémunérer par les États-Unis. Il repère des flux financiers suspects entre un parlementaire syrien, membre du Baas, le parti au pouvoir, et un chef de Daech ; un camp d'entraînement pour djihadistes étrangers ; et même des "numéros de téléphone de responsables de Daech, des numéros de série d'appareils satellites et des adresses IP". "Mais là encore, zéro retour", ajoute "M".
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