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Sous pression, Volkswagen examine son avenir au Xinjiang
information fournie par Boursorama avec AFP 14/02/2024 à 17:26

( AFP / TOBIAS SCHWARZ )

( AFP / TOBIAS SCHWARZ )

Après la décision du chimiste BASF de quitter la région chinoise du Xinjiang et de nouvelles révélations de presse, le géant Volkswagen est plus que jamais sur la sellette pour ses activités accusées de porter atteinte aux droits des Ouïghours.

BASF, l'un des plus gros groupes allemands, a jeté un pavé dans la mare en annonçant vendredi qu'il accélérait la vente de ses participations dans deux coentreprises du Xinjiang, région où le régime de Pékin est accusé de répression contre la minorité musulmane ouïghoure.

Volkswagen, premier constructeur européen, est depuis des années mis en cause pour son usine d'Urumqi ouverte en 2013 dans la vaste région du nord-ouest de la Chine où plus d'un million de musulmans seraient détenus dans ce que Pékin présente comme des "centres de formation professionnelle".

Les accusations ont rebondi mercredi avec des allégations visant un autre site du fabricant allemand au Xinjiang: le quotidien Handelsblatt affirme que lors de la construction d'une piste d'essai pour véhicules sur la commune de Turpan, des Ouïghours ont également été victimes de travail forcé.

En réaction, Volkswagen a indiqué être en discussion sur l'avenir de ses activités dans la région du Xinjiang chapeautées par une coentreprise formée avec le groupe automobile chinois SAIC. Le groupe allemand dit prendre les critiques "très au sérieux".

- "No-Go" -

Mais l'industriel est sommé d'en faire plus: "VW doit quitter le Xinjiang!" affirme l'eurodéputé vert Reinhard Bütikofer dans une tribune publiée lundi par le quotidien Tagesspiegel, avec deux autres élus de la majorité gouvernementale allemande.

"Le Xinjiang doit devenir un +No-Go+ pour les activités économiques des entreprises occidentales, y compris VW", s'est fait l'écho la députée du parti libéral (FDP) Renata Alt, présidente de la commission des droits de l'homme et de l'aide humanitaire du Bundestag.

En 2019, des enquêtes de presse avaient notamment fait état d'un accord "de bon voisinage" entre Volkswagen et la police chinoise sur l'organisation de l'usine d'Urumqi.

Sous pression d'investisseurs, Volkswagen a lancé un audit et pu affirmer en décembre n'avoir trouvé aucune preuve de travail forcé parmi les 197 employés.

Les entreprises n'ont "aucun moyen significatif de mener des audits qui peuvent réellement mesurer ce qui se passe", critique Mareike Ohlberg, chercheuse dans le programme Indo-Pacifique du German Marshall Fund à Berlin, interrogée par l'AFP.

La piste d'essai du Xianjiang n'a pas été concernée par l'audit, reconnaît Volkswagen.

La Chine est un marché stratégique pour le groupe automobile allemand, qui tente d'y défendre sa place face à la montée en puissance des fabricants locaux de voitures électriques.

Volkswagen dispose dans tout le pays d'une trentaine de sites de production via des coentreprises et le groupe chinois SAIC est un partenaire majeur.

Ce partenariat étroit rend compliqué d'imaginer une sortie du Xinjiang, explique-t-on dans l'entourage de Volkswagen.

- Dimension politique -

Un retrait "serait interprété comme une confrontation avec le gouvernement chinois", estime l'expert automobile Ferdinand Dudenhöffer. La décision est moins dommageable pour BASF qui "n'est pas très connu en Chine", selon lui.

Le géant chimique a réagi à des informations de presse selon lesquelles son partenaire local, l'industriel chinois Markor, serait impliqué dans une campagne de contrôle et de répression menée par les autorités chinoises.

L'avocat en droit des entreprises Christoph Schröder estime que l'annonce de BASF "accentue la pression" sur Volkswagen.

En Allemagne, une loi en vigueur depuis 2023 impose "un devoir de vigilance" aux entreprises et prévoit des amendes pour celles dont les fournisseurs ou filiales bafouent les droits humains à l'étranger.

La filiale de Volkswagen en Chine n'y est cependant pas soumise, selon lui, car le constructeur allemand n'est pas actionnaire majoritaire de la coentreprise.

D'autres entreprises allemandes sont toujours présentes dans le Xinjiang comme l'industriel Siemens qui y possède un service de ventes et déclare également ne pas avoir trouvé de "preuves" de travail forcé".

Beaucoup d'autres grands noms de l'industrie, notamment du textile (Adidas, Lacoste, Gap, Puma, H&M, etc.) sont accusés par des ONG de bénéficier du travail forcé via leurs fournisseurs.

1 commentaire

  • 14 février 18:16

    Est-ce que si WV quitte le Xinjiang les Ouïgours emprisonnés seront libérés?


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