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Sous-marins australiens : "C'est une décision politique et stratégique", estime le PDG de Naval Group
information fournie par Boursorama avec Media Services 23/09/2021 à 09:06

Pierre-Éric Pommellet assure dans un entretien au Figaro que le matin même du jour de la dénociation du contrat de 12 sous-marins, le gouvernement australien avait accepté l'offre de Naval Group "qui aurait permis d'engager une nouvelle phase du programme".

Le PDG de Naval Groupe Pierre-Éric Pommellet, le 29 mars 2021, à Lorient. ( AFP / FRED TANNEAU )

Le PDG de Naval Groupe Pierre-Éric Pommellet, le 29 mars 2021, à Lorient. ( AFP / FRED TANNEAU )

"Touché mais pas coulé", assure jeudi 23 septembre dans un entretien au Figaro le PDG de Naval Group, Pierre-Éric Pommellet, après la rupture du "contrat du siècle" avec l'Australie.

Le groupe industriel français avait été sélectionné en 2016 par Canberra pour fournir 12 sous-marins à propulsion conventionnelle (non nucléaire) dérivés des sous-marins nucléaires français Barracuda dont la France commence à se doter. Le montant total du contrat, dont seules les premières phases ont été conclues, s'élevait à 50 milliards de dollars australiens (31 milliards d'euros) au moment de la signature, soit 90 milliards de dollars en prenant en compte l'inflation sur la durée du programme et les dépassements de coûts.

Qualifié de "contrat du siècle" en France, il s'agissait du plus important contrat pour du matériel de défense jamais passé tant par un industriel français que par l'Australie. Mais le 15 septembre, l'Australie a annoncé qu'elle rompait ce contrat pour finalement se doter de sous-marins à propulsion nucléaire dans le cadre d'un nouveau partenariat dans la région indo-pacifique, avec les États-Unis et le Royaume-Uni.

"Cette décision nous a été annoncée sans aucun préavis, avec une brutalité inouïe. D'autant que tous les voyants étaient au vert" , assure le PDG. "Le matin même du 15 septembre, nous avons reçu un courrier nous informant officiellement que le gouvernement australien avait accepté notre offre ainsi que les choix techniques qui auraient permis d'engager une nouvelle phase du programme", explique-t-il.

Selon lui, "en aucun cas, Naval Group n'a été sollicité pour proposer des SNA (sous-marins nucléaires d'attaque) de classe Barracuda , la toute dernière génération de ce type, à l'Australie. Un tel sujet ne peut être traité qu'au plus haut niveau de l'Etat", explique-t-il alors que des sources diplomatiques affirment que Paris avait proposé à Canberra ses sous-marins nucléaires d'attaque et s'était vu notifier un refus.

"C'est une décision politique et stratégique. Le premier ministre australien l'a dit publiquement : Naval Group n'est pas en cause", assure Pierre-Éric Pommellet.

La facture envoyée "dans quelques semaines"

L'industriel va par ailleurs remettre "dans quelques semaines" à l'Australie une "proposition détaillée et chiffrée" des "coûts déjà engagés et à venir". "L'Australie a résilié le contrat pour 'convenance', ce qui veut dire d'ailleurs que nous ne sommes pas en 'faute'" , souligne le PDG.

"C'est un cas qui est prévu dans le contrat et qui donnera lieu à un paiement de nos coûts engagés et à venir, liés à la 'démobilisation' physique des infrastructures et informatique ainsi qu'au reclassement des employés. (...) Nous ferons valoir tous nos droits", ajoute le dirigeant.

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